Nicolas Walter (1934-2000)
Naissance à Londres, le 22 novembre 1934, dans
une famille de tradition socialiste. Son grand-père paternel, Karl Walter,
fut ami avec Kropotkine et Malatesta, et l'un des deux représentants
anglais au Congrès anarchiste international d'Amsterdam en 1907.
Quant à l'autre, le journaliste S. K. Ratcliffe, c'était
l'une des principales figures de la libre-pensée en Angleterre. Il milite
tout d'abord au Parti ouvrier (Labour Party) et, pendant ses études à
Oxford (1954-1957), participe aux mouvements antimilitariste et libre-penseur.
En 1959, il découvre l'anarchisme en lisant une petite revue libertaire,
The University Libertarian, auquel il participera
en tant que rédacteur. En 1960, il est l'un des fondateurs du Comité
des 100 (contre la bombe atomique) et, en 1963, un des huit « espions
pour la paix » (groupe qui mit au jour les préparatifs du
gouvernement en vue d'une guerre nucléaire). Nicolas Walter sera condamné
à deux mois de prison ferme pour avoir interrompu le premier ministre
Harold Wilson dans une église, afin de protester contre le soutien britannique
aux Américains lors de la guerre du Vietnam (1966-1967). Il participe
à de nombreux titres de la presse anarchiste (Freedom,
entre autres) et, en se servant de multiples pseudonymes, assure une présence
libertaire dans la presse de gauche et généraliste anglaise. En 1969,
paraît la brochure About Anarchisme (Pour l'anarchisme),
une introduction à l'anarchisme qu'il a écrite. Elle aura beaucoup
de succès, sera traduite dans une vingtaine de langues et régulièrement
rééditée. Lui-même traduit et participe à
l'édition de nombreux ouvrages. En 1974, on lui diagnostique un
cancer testiculaire qui sera traité par radiothérapie, mais des
opérations et des erreurs médicales le condamnent finalement à
la paralysie et, à partir de 1993, il ne peut plus se déplacer
qu'en fauteuil roulant. Nicolas Walter refusera de porter plainte contre le
service de santé national, estimant que «
cela coûterait de l'argent dont d'autres ont plus besoin que [lui]
». Au début de l'année 2000, il apprend que
son cancer s'est généralisé et décède le
7 mars à l'hôpital de Milton Keynes.
(D'après Heiner Becker, « Le Monde
libertaire » du 13 au 19 avril 2000.)