Vernon Richards (1915-2001)
Vernon Richards, de son vrai nom « Vero » Recchioni, est né dans le quartier de Soho à Londres en 1915. Son père, Emidio, était un militant anarchiste, ami d'Errico Malatesta. En 1931, il fait la connaissance de la fille de Camillo Berneri qui vit en exil à Paris, Maria Luisa, dont il tombe amoureux. A la mort de son père, en 1934, Vero s'occupe de la boutique familiale de produits italiens, puis reprend ses études à l'université et, en 1939, obtient un diplôme d'ingénieur. Peu après le début de la guerre civile espagnole, il crée Spain and the World, journal de soutien à la cause républicaine. En mai 1937, Camillo Berneri est assassiné à Barcelone par la Guépéou. Sa fille arrête alors ses études à la Sorbonne et épouse Vero qui a anglicisé son nom en Vernon Richards.
Avec d'autres anarchistes, à la fin de l'année 1944, il est accusé de conspiration et d'incitation à la désertion, et purge une peine de neuf mois de prison. Après avoir perdu son travail d'ingénieur, il décide de se consacrer à la photographie en même temps qu'à la gestion de sa boutique. En 1946, il fait reparaître le journal Freedom (« Liberté »), fondé par Kropotkine, et jusqu'en 1998 en demeure l’un des principaux animateurs. Après le décès de leur bébé, c’est Maria Luisa qui meurt en 1949 d'une pneumonie virale. L'œuvre photographique de Vernon Richards est très variée : paysages, portraits d'enfants, d'écrivains (ami de George Orwell, il fut le seul à pouvoir le photographier), d'intellectuels, de militants anarchistes, mais aussi la vie quotidienne dans les rues de Naples, les grandes manifestations contre la guerre des années 60, auxquelles il a participé. En 1969, il s'installe dans le Suffolk où il cultive fruits et légumes jusqu'en 1997.
Le seul livre de Vernon Richards traduit en français, Enseignement de la révolution espagnole, décrit les réalisations révolutionnaires de 1936 à 1939 et critique la participation des anarchistes au gouvernement. Dans les années 70 et 80, il écrit plusieurs ouvrages sur le désarmement, l’impossibilité de la social-démocratie et pour une société des loisirs. Quatre recueils de ses photographies seront aussi publiés dans les années 90. Après la mort de sa compagne « Peta » (Dorothy Sutcliffe, 1915-1997), il vit seul en écoutant de la musique et meurt en 2001.
(D’après Felip Equy, « Le Monde libertaire » n° 1390.)

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