André Prudhommeaux (1902-1968)
Le 15 octobre 1902, naissance d'André Prudhommeaux (dit « Prunier »)
au familistère de Guise (fondé par J.-B. Godin). Il milite
tout dabord dans les milieux communistes révolutionnaires, se réclamant
peu ou prou du conseillisme. Avec sa compagne Dora Ris (dite « Dori »,
1907-1988), il ouvre à Paris une librairie spécialisée
en histoire sociale et lieu de débats. De septembre 1932 à
mai 1933, André Prudhommeaux publie, avec Jean Dautry, Correspondance
internationale ouvrière, dans le but de donner « une
vue non systématique, non doctrinaire du mouvement prolétarien
et de la révolte sociale sous toutes ses formes ».
Cest avec larrivée dHitler au pouvoir et lincendie
du Reichstag quil devient définitivement anarchiste. Dans la défense
de lincendiaire présumé, Marinus Van der Lubbe,
se retrouvaient ainsi communistes oppositionnels et certains anarchistes, notamment
individualistes, contre les calomnies des staliniens. André et Dori collaborent
à la presse libertaire pour dénoncer la politique des bolcheviques
en Allemagne. Avec Voline, il anime le journal Terre
libre, organe de la Fédération anarchiste française
(FAF). En 1936, il se rend à Barcelone où il publie, avec
Aristide Lapeyre, les premiers numéros de L'Espagne
antifasciste puis, de retour en France, L'Espagne
nouvelle, très critique sur la participation au gouvernement de
la CNT-FAI. Durant la guerre, il se réfugie en Suisse dans la famille
de sa femme. A la Libération, il rentre en France et collabore au Libertaire
puis, refusant la transformation de la Fédération anarchiste (FA)
en Fédération communiste libertaire, il fait partie du noyau de
militants qui reprend le sigle FA à partir du congrès constitutif
de 1953 et publie Le Monde libertaire à
partir doctobre 1954. Il a collaboré à de nombreux
titres de la presse anarchiste internationale et est connu pour ses traductions
de Milosz (La Pensée captive) et Djilas
(La Nouvelle Classe dirigeante). Il décède
après une longue maladie, le 13 novembre 1968.