Fernand Pelloutier (1867-1901)
Il naît à Paris le 1er octobre 1867. Engagé en 1889 auprès d’Aristide Briand dans la lutte parlementaire, il reviendra très vite de l’illusion électorale. Il adhère alors au Parti ouvrier français (POF) animé par Jules Guesdes et fonde avec quelques amis une section, dont il deviendra secrétaire, L’Emancipation. Là encore sa lucidité politique et sociale l’amènera rapidement à rompre avec une appréhension autoritaire de la société. Cette même année 1892, il participe à la création de la Bourse du Travail et rédige lors d’un congrès régional ouvrier une proposition de grève universelle qui marquera sa rupture définitive avec le guesdisme et le parlementarisme. De cette motion naîtra, quelques années plus tard, l’idée centrale du syndicalisme révolutionnaire : la grève générale expropriatrice et gestionnaire.
En 1895, Fernand Pelloutier devient secrétaire général de la Fédération nationale des Bourses du travail. Dans le même temps, sa pensée sociale s’est affinée, il se revendiquera désormais, sans ambiguïté, de l’anarchisme. Il meurt précocement en 1901 sans voir la fusion de la CGT et de la Fédération des Bourses du Travail. Pelloutier a marqué par sa clairvoyance et son évolution politique le début du XXe siècle. Il s’agissait pour lui autant d’instruire pour révolter que d’instruire pour bâtir collectivement un monde nouveau libertaire et égalitaire. Au-delà, c’est l’apport majeur de Pelloutier, il réconcilia non seulement l’anarchisme avec le mouvement ouvrier à un moment de grandes difficultés suite à la période des attentats, mais encore il en crédibilisa les analyses et les modes d’action.
(« Agenda 2001. Itinéraire ».)

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