Georges Mathias Paraf-Javal (1858-1941)
Naissance à Paris le 31 octobre 1858, ses parents sont originaires
d'Alsace et juifs. Il commence à militer dans le milieu libertaire vers 1898-1899,
au moment de l'affaire Dreyfus (utilisant alors pour ses écrits le pseudonyme
de Péji). En 1902, il crée avec Albert Libertad, Emile Janvion
et Georges Yvetot la Ligue antimilitariste, et donne ses premières
conférences qui vont marquer le début du mouvement des Causeries
populaires. La même année, il participe avec Georges Butaud,
E. Armand, Henry Zisly et quelques autres à la fondation d'une
colonie anarchiste (« milieu libre ») à Vaux (Aisne)
qui eut quatre cents adhérents et dura cinq ans, jusqu'en 1907.
Il collabore au Libertaire et à L'Anarchie
où il pourfend l'action syndicale et le coopératisme. Paraf-Javal
est l'auteur, outre des brochures de propagande, de plusieurs plaquettes concernant
la géométrie qui seront éditées en espagnol pour
l'Escuela Moderna de Francisco Ferrer. Mais, à partir de 1907, de
graves dissensions éclatent avec Libertad et le groupe des Causeries
populaires. Il crée alors le Groupe d'études scientifiques qui
publie à partir de 1910 et jusqu'en 1919 un bulletin et plusieurs
ouvrages. Pensant résoudre tous les problèmes philosophiques par
la science, il se comporte le plus souvent comme un scientiste borné
et intransigeant, tout en professant un antitabagisme et un antialcoolisme virulents.
Victor Méric le qualifia d'« intéressant
loufoque ». Quant à Jean Grave, il écrivit à
son sujet : « Etait-il détraqué ?
Jouait-il à l'être ? Je pencherai pour la dernière
hypothèse
» Après la Première Guerre
mondiale, il tient une librairie à Paris (celle de son fils aîné
mort à la guerre) et poursuit ses conférences sous le patronnage
de la franc-maçonnerie à laquelle il avait adhéré
vers 1910. Dans les années 1930, il créera même
une loge dissidente (Grande Loge de France, Franc-Maçonnerie universelle
rénovée). Il décède à Montluçon (Allier)
le 13 mars 1941.
(D'après L'Ephéméride anarchiste.)