Ferdinand Domela Nieuwenhuis (1846-1919)
Naissance le 31 décembre 1846, à Amsterdam (Pays-Bas), dans
une famille bourgeoise aisée. Pasteur protestant comme son père,
il rompt pourtant avec l'Eglise vers 1870 et crée en 1878 le
journal socialiste Recht voor Allen (« Justice
pour tous ») qui deviendra l'organe de la Sociaal Democratische Bond
(SDB), première organisation socialiste dont il est l'un des fondateurs.
Arrêté pour « trahison » (un simple délit
de presse), Nieuwenhuis est libéré le 31 août 1887
grâce à la pression de l'opinion publique, mais échappe
de peu à un attentat à Rotterdam. L'année suivante, il
est élu député et exerce son mandat jusqu'en 1891.
Cette expérience lui fait découvrir le rôle néfaste
du parlementarisme. Dès lors, il se rallir à l'anarchisme de Bakounine
et à la libre pensée. En 1894, il publie à Bruxelles
Le Socialisme en danger (préfacé
par Elisée Reclus) qui deviendra un ouvrage de référence.
En 1896, il quitte avec fracas le congrès socialiste de Londres
(où vient d'être voté l'exclusion définitive des
anarchistes), puis édite en 1898 le journal anarchiste De
Vrije Socialist (« Le Libre Socialiste »)
autour duquel graviteront de nombreux groupes anarchistes. Organisateur du congrès
antimilitariste d'Amsterdam en juin 1904, ainsi qu'en août 1907,
il est un ardent propagandiste de la grève générale. Opposé
cependant à une organisation anarchiste structurée, et critique
par rapport au syndicalisme, il ne participe pas au congrès international
anarchiste d'Amsterdam en 1907. En 1914, fidèle à l'idéal
libertaire, Ferdinand Domela Nieuwenhuis s'oppose au manifeste des Seize (favorable
à l'interventionnisme et aux Alliés) et signe avec Emma Goldman,
Errico Malatesta
le manifeste L'Internationale
et la guerre. En 1918, il apporte son aide à Rudolf Rocker
(expulsé d'Angleterre), mais meurt l'année suivante à Hilversum,
le 18 novembre 1919. Ses funérailles donneront lieu à une
impressionnante manifestation de la classe ouvrière.
(D'après l'Ephéméride anarchiste.)