Mauricius (1886-1974)
Maurice Vandamme, plus connu sous le pseudonyme de Mauricius, est né
le 24 février 1886 dans le XVIIIe arrondissement de Paris ;
son père est ouvrier dart. Dès le début, en 1905,
il fait partie des principaux collaborateurs de LAnarchie,
organe des anarchistes individualistes fondé par Libertad. Après
sa mort en 1908, Mauricius assure avec Lorulot la direction du journal ;
en 1910, il abandonne ses fonctions qu'il reprend en juin 1913. Concernant
lenseignement, Mauricius se défie tout autant de l'école
laïque, contrôlée par l'Etat, que des écoles confessionnelles.
Amour-libriste, il est aussi conséquemment néo-malthusien. Au
congrès anarchiste de Paris qui se tient en août 1913, voulant
exposer le point de vue des individualistes, il est pris à partie par
Jean Grave et Pierre Martin. De 1914 à 1916, Mauricius
vit en province. En avril 1916, il fonde avec Sébastien Faure
le journal pacifiste Ce qu'il faut dire dont
il est le gérant sous son vrai nom. En juillet 1917, impliqué
dans l'affaire Malvy, ministre de lIntérieur, il est calomnié
par ses adversaires. Dès la fin de la Première Guerre mondiale,
Mauricius collabore à La Mêlée,
publiée par E. Armand. En juillet 1920, mandaté par la Fédération
des cheminots et le Comité pour l'adhésion à la IIIe Internationale,
il se rend en Russie soviétique. Dénoncé comme suspect,
il est arrêté à son arrivée et condamné à
mort. Il nest libéré que grâce à lintervention
de syndicalistes français. En mai 1925, Mauricius est candidat anarchiste
individualiste aux élections municipales dans le quartier de Clignancourt.
Par la suite, il cesse de militer activement et reprend ses études, obtenant
un doctorat ès sciences. Il découvre, vers 1933, les propriétés
thérapeutiques de l'ozone et fonde trois ans plus tard un centre
médical où l'on pratique des insufflations d'ozone. Pendant la
Seconde Guerre mondiale, il servira de lieu de rencontre et dhébergement
pour la Résistance. Mauricius en reste le directeur jusqu'en 1958,
ne cessant de mener tout ce temps une lutte acharnée contre les trusts
pharmaceutiques, l'ordre des médecins et tous ceux qui « exploitent
la maladie comme d'autres exploitent le travail des ouvriers ».
En 1954, sous le pseudonyme de C.V. d'Autrec, il publie dailleurs
Les Charlatans de la médecine ; ce
qui ne l'empêche pas d'être décoré et nommé
chevalier de l'ordre du mérite pour « services
exceptionnels rendus à la santé publique ».
Il meurt le 28 juin 1974 à Paris.
(Daprès René Bianco, « Dictionnaire
biographique du mouvement ouvrier français ».)