Charles Malato (1857-1938)
Fils d'Antoine Malato de Cornet – militant révolutionnaire sicilien réfugié en France – et de Marie-Louise Hennequin, Charles Malato naît à Foug (Lorraine) le 7 septembre 1857. Son père, ayant participé en tant que capitaine à la Commune de Paris, est arrêté en 1874 et condamné à la déportation en Nouvelle-Calédonie. Sa femme et son fils l'y suivent. Le jeune Charles est l'un des rares avec Louise Michel à soutenir les révoltes canaques de 1878. De retour en France en juin 1881, il fait siennes les idées anarchistes. En 1886, il crée un groupe et un journal intitulés La Révolution cosmopolite qui est poursuivi dès le quatrième numéro pour « excitation au meurtre et au pillage ». En 1897, Malato publie Philosophie de l'anarchie dans lequel il affirme son idéal communiste anarchiste. Journaliste, il collabore à de nombreux journaux comme L'Art social, La Société nouvelle, L'Aurore, Le Réveil lyonnais, ainsi qu'à L'Attaque, journal d'Ernest Gegout avec lequel il est condamné, en avril 1890, à quinze mois de prison pour « provocation au meurtre, au pillage et à l'incendie ». Il prend part à de nombreux complots et actions clandestines, mais son « anarchisme insurrectionnel » le désigne à la police. Contraint à l'exil (expulsé car il n'a pas encore la nationalité française), il arrive le 4 avril 1892 à Londres, où il reste deux années. Il y publie le journal Le Tocsin et racontera dans Les Joyeusetés de l'exil la vie quotidienne des réfugiés politiques en Angleterre. De retour en France en 1894, il poursuit son engagement. Ami d'Emile Henry, il critique cependant son attentat au Café Terminus : « J'approuve toute violence qui vise l'obstacle, qui frappe l'ennemi, non celle qui frappe aveuglément. » En 1898, il est l'un des premiers à prendre la défense d'Alfred Dreyfus. Malato est impliqué en 1905 avec trois autres personnes dans l'affaire de la rue de Rohan (attentat contre le roi d'Espagne en visite en France). Lors du « procès des quatre », les accusés sont finalement acquittés par manque de preuves. Il collabore ensuite à La Guerre sociale et à La Bataille syndicaliste mais, au moment de la première guerre mondiale, se rallie à l'Union sacrée et aux positions du Manifeste des seize, impulsé notamment par Kropotkine et Jean Grave. Alors qu'il va avoir 61 ans, il s'engage en juin 1918. Après guerre, il collabore à la revue du Dr. Pierrot Plus loin et travaille ensuite comme correcteur à la Chambre des députés. Il meurt le 7 novembre 1938 à Paris. (D'après L'Ephéméride anarchiste.)

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