Emile Janvion (?-1927)
Anarcho-syndicaliste, fondateur en 1899 du premier syndicat des employés de préfecture, Janvion est délégué au XVe congrès national corporatif, tenu à Amiens en octobre 1906, puis au XVIe, à Marseille, en octobre 1908. Au cours de ce dernier, il intervient entre autres à propos de l’antimilitarisme. Employé municipal, il sera révoqué en 1907, Clemenceau étant président du Conseil et ministre de l'Intérieur. Désireux de mettre en pratique de nouvelles méthodes pédagogiques, il s'associe à Degalvès pour constituer, en juin 1897, une Ligue d'enseignement libertaire qui lance une souscription pour ouvrir une école libertaire. Les fonds recueillis, insuffisants, ne permettent que l’organisation de « vacances libertaires » pour dix-neuf garçons et filles à Pontorson (Manche) en août 1898. Puis les deux militants se trouvant en conflit, le succès de l'expérience fut définitivement compromis. En 1899-1900 cependant, des cours sont organisés aux Sociétés savantes, mais ils doivent s’arrêter faute de crédits. Dans la perspective d’un congrès antiparlementaire anarchiste, Janvion élabore en 1900 un rapport intitulé « De l'attitude des anarchistes pendant l'affaire Dreyfus » où il déclare aussi bien son désaccord avec l'indifférence manifestée par certains qu’avec le style d'intervention d’autres, critiquant le « lyrisme républicain » de Sébastien Faure. En décembre 1902, il apporte son concours à la fondation de la Ligue antimilitariste et, deux ans plus tard, prend part au congrès d'Amsterdam qui donne naissance à l'Association internationale antimilitariste (AIA). Cependant, dans l’« organe d’action syndicale » Terre libre dont il est le responsable, Janvion révèle en 1909 des tendances antisémites, se montrant hostile non seulement aux capitalistes juifs mais aux ouvriers juifs eux-mêmes. Il mène également une violente campagne contre les syndicalistes révolutionnaires membres de la franc-maçonnerie. En 1913, il est exclu de la CGT pour antisémitisme. Il sympathisera par la suite avec les royalistes de l'Action française et « sombrera dans le nationalisme ». Il meurt, « muni des sacrements de l'Eglise », en 1927 et est inhumé au cimetière de Bagneux.

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