Emile Henry (1872-1894)
Naissance à Sant Martí de Provensals (Barcelone, Espagne), le 26 septembre 1872. Son père, Fortuné Henry (1821-1882, lire biographie), avait dû s’y exiler après sa participation à la Commune de Paris. Il a un frère aîné, Jean-Charles Fortuné, qui deviendra un orateur de talent, fondateur d’une communauté libertaire (voir portrait). En 1880, après l’amnistie, la famille Henry regagne la région parisienne. Bachelier et admissible à l’Ecole polytechnique en 1889, le jeune homme décide, à la surprise de ses proches, de mettre un terme à ses études et devient le secrétaire d’un industriel. A la suite d’une déception sentimentale et prenant conscience de la réalité sociale, il s’investit pleinement à partir du milieu de l’année 1891 dans le mouvement anarchiste. Après l’échec de la grève des mineurs de Carmaux, il dépose le 8 novembre 1892 à la Société des mines de Carmaux un engin explosif qui finira par éclater au commissariat de la rue des Bons-Enfants, entraînant la mort de cinq personnes. Il se réfugie ensuite en Angleterre, où il s’affirme de plus en plus comme anarchiste individualiste, proche de Zo d’Axa. Le 12 février 1894, revenu à Paris, Emile Henry dépose une bombe au café Terminus, souhaitant s’attaquer à l’ensemble de la société sans la moindre distinction. « Il faut que la bourgeoisie comprenne bien que ceux qui ont souffert sont enfin las de leurs souffrances : ils montrent les dents et frappent d'autant plus brutalement qu'on a été brutal avec eux », dira-t-il pour expliquer son acte. L’explosion blesse une vingtaine de personnes, dont une mortellement. Peu de temps après, il est interpellé par la police, avec l’appui de la foule. Soixante-quatorze jours après son arrestation, il comparaît devant les assises de la Seine. Son attitude déterminée, doublée d’une absence quasi totale d’émotion, donne au procès un grand retentissement. Le 21 mai 1894, à Paris, au petit jour, sur la place de la Roquette gardée par la troupe, a lieu son exécution. Il lancera ces mots : « Courage camarades, vive l'anarchie », avant d'être guillotiné à l'âge de 21 ans.

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