Armand Guerra (1886-1939)
Né à Lliria (Valence) le 4 janvier 1886 dans une famille paysanne, José Estivalis Calvo commence, dès l'âge de 13 ans, à travailler comme apprenti typographe. Il gagne Paris en 1908 avec son frère aîné Vicente, puis Genève où il est membre l'année suivante du groupe anarchiste Germinal. Après la « Semaine tragique » de Barcelone et l'interdiction de la presse anarchiste, il gagne Nice où il est le responsable de quelques numéros de Tierra y Libertad introduits clandestinement en Espagne. Il réside ensuite à Genève et collabore à l'hebdomadaire anarchiste cubain Tierra, au Réveil et au Libertaire. Au printemps 1911, il se rend en Egypte, puis parcourt les Balkans. De retour en France, il s'installe en 1913 à Paris où, tout en travaillant comme typographe, il participe le 8 octobre 1913 à la fondation, avec notamment Sébastien Faure, Pierre Martin, André Girard…, de la coopérative Le Cinéma du peuple dont il dirige plusieurs films en 1913-1914. Expulsé de France fin septembre 1915, Armand Guerra vit à Lausanne jusqu'en 1917. A cette date, il gagne Madrid et reprend ses activités cinématographiques. Il entreprend entre 1917 et 1920 de nombreux voyages en Europe, avant de se fixer à Berlin où il travaille durant une douzaine d'années pour les studios de l'UFA. Devant la montée du nazisme en Allemagne et après la proclamation de la République, il rentre en Espagne en 1932. Au moment du coup d'Etat franquiste de juillet 1936, il finit de tourner un long-métrage, Carne de Fieras, avant de mettre sa plume et sa caméra au service de la révolution. Dans l'ouvrage A travers la mitraille, Guerra raconte ses aventures de réalisateur sur le front. Arrêté par les staliniens, il est emprisonné d'avril à août 1938 sur le bateau Uruguay dans le port de Barcelone. En janvier 1939, il parvient à s'embarquer pour Sète et échappe à l'internement dans un camp. Il collabore alors au journal SIA et au Libertaire, avant de décéder brutalement, le 10 mars 1939, d'une rupture d'anévrisme dans le métro parisien.
(D'après Rolf Dupuy.)

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