Urbain Gohier (1862-1951)
Urbain Degoulet, de son nom de naissance, voit le jour à Versailles le 17 décembre 1862. Orphelin très jeune, il adopte le patronyme de son père adoptif, nommé Gohier. Après de brillantes études secondaires au collège Stanislas de Paris où il remporte tous les premiers prix, il obtient une licence ès lettres et une licence en droit. En 1884, il devient rédacteur parlementaire au journal Le Soleil. A la fondation du quotidien socialiste L'Aurore, en 1897, son directeur Ernest Vaughan lui demande de rejoindre l'équipe de rédaction ; il y sera, avec Georges Clemenceau, l'un des principaux collaborateurs. Partisan fougueux de Dreyfus, il comparaîtra en cour d'assises pour son livre L'Armée contre la nation et sera acquitté. Après la vente de L'Aurore, Urbain Gohier est congédié. Au tournant du siècle, il rallie le mouvement néomalthusien aux côtés de Paul Robin, André Girard, Clovis Hugues, Albert Lantoine, A. Daudé-Bancel, Laurent Tailhade et Georges Yvetot. Dans l'Yonne, en 1903, il est poursuivi pour antimilitarisme avec Gustave Hervé et acquitté après la plaidoirie d'Aristide Briand. L'année suivante, il rédige à lui seul Le Cri de Paris et collabore au Libertaire. En décembre 1905, impliqué dans le procès intenté aux dirigeants de l'Association internationale antimilitariste, il est condamné à un an de prison, à 100 francs d'amende et incarcéré à la Santé. Vers 1907, Urbain Gohier collabore à L'Intransigeant et à La Libre Parole, le journal antisémite d'Edouard Drumond, et se fait inscrire au barreau. Il sombre alors dans l'antisémitisme le plus extrême et le plus outrancier. Cette dérive l'amènera à adopter des positions ultrapatriotiques et, durant la Seconde Guerre mondiale, à soutenir le gouvernement de Vichy. Gohier écrit alors des articles pour La France au travail. Condamné en 1944 pour collaboration, il meurt dans l'oubli le 29 juin 1951 à Saint-Satur (Cher).

Fermer la fenêtre

Retour à l'accueil