Georges Fontenis (1920-2010)
Il est né le 14 avril 1920 à Paris de parents socialistes
et syndicalistes résidant aux Lilas. Dès 1936, il approche
le mouvement anarchiste à l'occasion des grèves de juin et de
la révolution espagnole, puis fait partie d'un groupe de jeunes libertaires
militant sur Noisy-le-Sec. Pendant la guerre, Georges Fontenis devient instituteur,
réussit à échapper au STO et adhère à la
CGT clandestine. Au cours de la reconstitution du mouvement libertaire et de
la création de la Fédération anarchiste (FA) en 1945,
il se montre un jeune militant actif et entreprenant. Dès 1946,
il est élu secrétaire général de la FA, apparaissant
comme un élément rassembleur alors que les divisions d'avant-guerre
réapparaissent. Sur le terrain syndical, après avoir participé
à la création de la CNT française, il rejoint en 1950
la Fédération de l'Education nationale (FEN) et sa tendance syndicaliste
révolutionnaire, l'Ecole émancipée. Au sein de la FA, une
structure secrète dénommée Organisation Pensée-Bataille
(OPB) est fondée pour, selon Fontenis et ses initiateurs, allier « unité
idéologique, unité tactique et nature de classe »,
dans le but de « mettre fin à la domination
dans la FA des courants individualisants et synthésistes qui faisaient
prévaloir [l'] immobilisme et [le]
confusionnisme ». Les membres de cette
OPB s'emparent progressivement des postes de responsabilité et la fraction
communiste libertaire « prend le pouvoir » au congrès
de Bordeaux en juin 1952. Exclusions et démissions s'ensuivent.
Le congrès de Paris en mai 1953 consacre la transformation de la
FA en Fédération communiste libertaire (FCL). Les rivalités
de personnes, un autoritarisme croissant, une orientation léniniste,
la répression gouvernementale, suite au soutien affirmé à
la lutte d'indépendance en Algérie
expliquent l'implosion
et la disparition de la FCL en 1956, après une participation aux
élections législatives. Interpelé par la DST au terme de
plusieurs mois de cavale, Georges Fontenis passe près d'un an en prison
et, à sa libération, s'installe dans la région tourangelle.
En mai-juin 1968, il est l'un des principaux animateurs du Comité
d'action révolutionnaire de Tours et, dans la foulée, tente de
relancer un Mouvement communiste libertaire (MCL) fortement teinté de
conseillisme. Il adhère, en 1980, à l'Union des travailleurs
communistes libertaires (UTCL), puis à Alternative libertaire. Il est
décédé à son domicile le 9 août 2010.