Ricardo Flores Magón (1874-1922)
Naissance le 16 septembre 1874, son père, Teodoro Flores, est
un indien Zapotec et sa mère, Margarita Magón, une métisse
indienne-espagnole. Le 16 mai 1892, étudiant en droit à Mexico,
il participe à une manifestation contre la dictature du président
Díaz. Il est arrêté et condamné à cinq mois
de prison. En 1895, il est admis au barreau comme avocat. Le 7 août
1900, familiarisé avec les écrits des théoriciens anarchistes,
il fonde avec son frère Jesús et A. Horcasitas Regeneración,
qui deviendra en 1901 lorgane du Parti libéral mexicain (PLM).
Le 22 mai de cette année, Ricardo et Jesús sont arrêtés
et condamnés à un an de prison pour insulte au président.
Libéré, il édite avec son autre frère Enrique (qui
lui restera fidèle) le journal satirique El Hijo
del Ahuizote (« Le Fils du gêneur ») ;
nouvelles condamnations. En 1904, il s'exile au Texas et fait reparaître
Regeneración. On tente de l'assassiner.
Il transfère le journal à Saint-Louis mais, le 12 octobre
1905, il est investi par les détectives de lagence Pinkerton, le
matériel détruit, Ricardo et Enrique emprisonnés. En septembre 1906,
les premières insurrections du PLM ont lieu dans plusieurs villes du
Mexique. A Los Angeles, Ricardo fait paraître clandestinement le journal
Revolución, mais il est arrêté
le 23 août 1907 avec Librado Rivera et Villarreal. Il ne sera libéré
que le 3 août 1910 et reprend alors la parution de Regeneración
(avec une page en anglais). La devise en devient « Tierra y
Libertad ». Le 29 janvier 1911, la ville de Mexicali est prise
par les forces du PLM. Avec laide des radicaux américains de l'IWW
et des internationalistes, la Commune de Basse-Californie durera cinq mois.
Le 25 mai, Díaz démissionne. Madero le remplace, attaque
les réalisations magonistes et reprend les villes conquises. Le 25 juin
1912, aux Etats-Unis, Ricardo et ses compagnons sont à nouveau condamnés
à deux ans de prison. A sa libération, il sinstalle
dans une communauté près de Los Angeles. Le 16 mars 1918,
avec Librado Rivera, il lance « Le Manifeste aux anarchistes du monde
et aux travailleurs en général ». Ils sont arrêtés
et condamnés, le 15 août 1918, à quinze et vingt ans
de réclusion pour « sédition ». Le 21 novembre
1922, il est assassiné dans sa cellule. A Mexico, son enterrement sera
suivi par dix mille travailleurs.
(Daprès « Itinéraire »
n° 9-10.)