Sébastien Faure (1858-1942)
Quatrième enfant sur six d’une famille très aisée et très catholique, il est envoyé dans les meilleures écoles religieuses et entre au séminaire. A la mort de son père en 1875, il est obligé d’interrompre ses études et commence à travailler dans le commerce, puis dans une compagnie d’assurances. Vers 1885, il se marie avec Blanche Faure mais ne vivra avec elle que trois ans car elle n’approuve pas son évolution politique. Petit à petit, Sébastien Faure a évolué du christianisme vers le socialisme, puis fera sienne la pensée anarchiste. C’est un orateur talentueux qui se fera vraiment remarquer lors du procès des Trente, en août 1894. Suite aux attentats anarchistes et grâce aux « lois scélérates » toutes récentes, la répression s’abat sur l’ensemble du mouvement et l’Etat tente de faire condamner en même temps quelques illégalistes et des propagandistes en vue. L’acquittement obtenu, il lance un hebdomadaire, Le Libertaire, qui paraîtra jusqu’en juin 1914. Au début de 1899, il sera remplacé pendant quelques mois par Le Journal du peuple, fondé lui aussi par « Sébast » pour dénoncer l’injustice faite à Dreyfus et se livrer à une campagne antimilitariste.
En janvier 1904, il crée près de Rambouillet La Ruche, expérience éducative autonome et libertaire qui réunira une quarantaine d’enfants. Pendant la Première Guerre mondiale, Sébastien Faure tentera de maintenir une propagande pacifiste en éditant plusieurs tracts et en publiant CQFD avec Mauricius d’avril 1916 à décembre 1917. Dans les années 20 va se dérouler le débat sur l’organisation dans lequel Sébastien Faure prendra sa place. Puis c’est la rédaction de L’Encyclopédie anarchiste (4 volumes, près de 3 000 pages grand format) qui va l’accaparer et qui verra le jour en décembre 1934. Avec la révolution espagnole, le vieux lutteur se retrouve à nouveau dans la mêlée. Il ira en Espagne, à Barcelone, où il parlera à la radio, puis sur le front en compagnie de Durruti. La fin de la guerre d’Espagne marque l’approche de la Seconde Guerre mondiale. Sébastien Faure, vieil homme maintenant, accepte la proposition de sa femme de reprendre la vie commune et il vivra à Royan pendant deux ans, malheureux d’être condamné à l’inactivité. Il meurt le 14 juillet 1942.
(D’après « Itinéraire » n° 9.)

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