Paul Delesalle (1870-1948)
Le 29 juillet 1870, naissance de Paul Delesalle, à Issy (Seine).
Ouvrier métallurgiste en instruments de précision, révolté
par les injustices sociales, il milite dans le groupe anarchiste du 14e arr.
de Paris. Ce qui lui vaut d'être arrêté préventivement
avant le 1er mai 1892 et de passer dix-huit jours à la prison
de Mazas. Après avoir participé au journal La Révolte,
il écrit dans Les Temps nouveaux,
devenant en 1897 l'assistant de Jean Grave. Convaincu que l'action des anarchistes
doit passer par le syndicalisme (alors révolutionnaire), il milite activement
à la CGT et devient le secrétaire adjoint de la Fédération
des Bourses du Travail.
Lors du congrès de Toulouse en 1897, sa motion est adoptée à
l'unanimité : elle préconise l'emploi de la grève générale,
du boycottage et du sabotage. De mars à août 1906, puis en 1907,
il remplace Yvetot, emprisonné, au secrétariat des Bourses du
travail. Il quitte Les Temps nouveaux après
avoir écrit un article teinté d'antisémitisme et prend
part, la même année, à l'élaboration de la Charte
d'Amiens. Pour une affiche de la CGT suite aux événements du Midi
en 1907, il est poursuivi pour « injures à l'armée
et provocation de militaires à la désobéissance »,
et sera finalement acquitté. Au début de 1908, il s'installe comme
libraire-éditeur rue Monsieur-le-Prince et sa boutique se transforme
rapidement en lieu de rencontre où se croisent militants, journalistes
et écrivains. Il écrit plusieurs brochures sur la CGT, les Bourses
du Travail, le 1er Mai
et édite des brochures syndicalistes
mais aussi des uvres plus littéraires. Ebloui par la révolution
russe en 1917, il adhère au Parti communiste, mais s'en détache
très vite. En 1932, victime d'une crise dépressive, Delesalle
vend sa librairie et, sur les conseils du Dr Pierrot, se retire dans une
modeste maison à Palaiseau où, entouré de ses livres, il
se consacre à des études d'histoire sociale et sur la Commune
de Paris. Malade depuis plusieurs mois, il meurt le 8 avril 1948. Sa femme
Léona, née le 25 mai 1875, lui survécut près
de vingt ans. Elle finit ses jours à la Maison de retraite Galignani
et fut enterrée au cimetière de Puteaux le 21 novembre 1966.