Christian Cornelissen (Clemens ou Rupert, dit) (1864-1942)
Naissance le 31 août 1864 à ‘s-Hertogenbosch (Pays-Bas). Instituteur dans une école primaire de la province de Zélande, il collabore dès la fin des années 1880 à Recht voor Allen, le périodique de la Sociaal-Democratische Bond (SDB), dont il devient en 1891 l’un des principaux militants aux côtés de Ferdinand Domela Nieuwenhuis. C’est en qualité d’envoyé spécial de ce journal et de délégué de l’Union syndicale des cheminots hollandais qu’il assiste en 1891 au Congrès de Bruxelles de la Seconde Internationale, où il participe à l’élaboration d’une motion antimilitariste soutenue par l’extrême gauche du congrès. En 1893, il est l’un des fondateurs du Nationaal-Arbeid-Secretariaat (NAS), fortement influencé par le syndicalisme révolutionnaire français. En 1898, il s'installe à Paris et fréquente notamment Fernand Pelloutier et Marc Pierrot, qui devient son ami et médecin. Il milite alors au sein des Etudiants socialistes révolutionnaires internationalistes (ESRI), mais continue de rédiger des articles pour les journaux syndicalistes et anarchistes hollandais. Polyglotte, il travaille comme interprète pour la CGT et comme traducteur et rédacteur à La Voix du peuple et à La Bataille syndicaliste, collaborant aussi aux Temps nouveaux. En 1907, il prend part au Congrès anarchiste international d'Amsterdam. A l’issue de celui-ci, Cornelissen édite et rédige pratiquement seul un Bulletin international du mouvement syndicaliste (1907-1914). Antimilitariste, fiché au Carnet B, il soutient pourtant au début de 1916 le « Manifeste des Seize » (favorable à l'interventionnisme et jusqu’au-boutiste), et développe dans plusieurs brochures des arguments anti-allemands qui l’isoleront des milieux libertaires. Après la guerre, bien que fidèle jusqu’à la fin de sa vie à ses convictions syndicalistes révolutionnaires, il s’investit plus particulièrement dans son activité scientifique. S’étant intéressé très tôt aux questions économiques, il avait souhaité réfuter la théorie de la valeur des économistes classiques mais également de Marx, et en vint à élaborer une théorie inductive du salaire qui lui valut une renommée internationale. Ces recherches aboutirent en 1903 à la publication de sa Théorie de la valeur, qui fut poursuivie par l’élaboration d’un Traité général de science économique en quatre volumes dont l’édition s’étala jusqu’en 1944. Il décédera à Domme (Dordogne) en 1942.
(D’après L’Ephéméride anarchiste et Pelloutier.net)

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