Jules Chazoff (1891-1946)
Jules Chazanoff, dit Jules Chazoff, est né le 21 janvier 1891 à Paris (3e arr.). En 1912, il est le secrétaire du groupe parisien La Jeunesse anarchiste. Après guerre, il fréquente de nouveau les milieux libertaires. Bon orateur, il intervient au congrès de l'Union anarchiste qui se tient à Paris en 1923. Pendant quelques mois, en 1925, il assure le secrétariat du journal Le Libertaire. L'année suivante, Chazoff entreprend une tournée de propagande qui le conduira en prison pour provocation de militaires à la désobéissance, suite à l'affiche publiée par l'Union anarchiste communiste intitulée « A bas la guerre ! ». De nouveau arrêté le 30 novembre 1926 pour purger une peine de huit mois ferme, encourue pour avoir défendu Cottin, il est transféré à l'hôpital Cochin après dix jours de grève de la faim et sort de prison en juillet 1927. Il assure ensuite l'intérim du secrétariat de rédaction du Libertaire, avant d'être de nouveau inculpé. A partir de 1936, Chazoff est chargé par Louis Lecoin de trouver des armes et des munitions pour le Comité de ravitaillement des milices antifascistes et de la CNT. En janvier-février 1939, il est l'un des envoyés spéciaux de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) à la frontière pyrénéenne pour porter assistance aux réfugiés espagnols lors de la Retirada. Admis au syndicat des correcteurs en septembre 1933, Chazoff, qui avait été fiché comme franc-maçon par la police de Vichy, joue un rôle important durant la Seconde Guerre mondiale en réorganisant le syndicat en zone libre dans la région de Lyon. Il centralise les cotisations des adhérents et permet ainsi au syndicat de reprendre en partie son activité. Pendant l'Occupation, il est arrêté une première fois par les Allemands après avoir été dénoncé comme « communiste ». Interné à la caserne des Tourelles de début juillet jusqu'à mi-octobre 1941, il est libéré pour raison de santé. Il travaille ensuite aux restaurants sociaux de la rue Pierre-Lescot aux Halles. Arrêté une seconde fois le 18 novembre 1943, après avoir été dénoncé comme « juif », il est interné cette fois au camp de Drancy en janvier 1944 et libéré lors de l'arrivée des troupes alliées, le 18 août 1944. Devenu tuberculeux, il ne peut plus travailler et décédera le 19 septembre 1946.
(D'après le « Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français ».)

Fermer la fenêtre

Retour à l'accueil