Georges Brassens (1921-1981)
« Le pluriel ne vaut rien à l’homme », disait-il. C’est peut-être pour ça qu’il a essayé de cumuler les dates de sa naissance (22 octobre 1921) et de sa mort (29 octobre 1981). Il a loupé son coup de quelques jours ! Après un bref passage au Libertaire, dans lequel il signa quelques articles sous les pseudonymes « Jo la Cédille » et « Pépin Cadavre », il se consacra à la chanson, tant mieux pour nous car, avant lui, nous avions Maurice Chevalier et Tino Rossi… C’est vous dire ! Après, nous n’osons même pas citer de noms de peur qu’on nous jette des pierres. Il avait une grande facilité pour tourner en dérision les sujets les plus sérieux ou, au contraire, traiter comme une affaire capitale le cas le plus anodin. Qui mieux que Brassens nous a fait pleurer gaiement des malheurs du cocu ou rire tristement du sort du Mécréant.
Quand il s’est pointé sur les ondes à 30 balais, avec Le Gorille et Hécatombe, les bourgeois sursautèrent. Il se souviennent encore de cette brute qui avouait être de La Mauvaise Herbe. Et ce rustre, dont la hâte de mater Le Nombril des femmes d’agents n’avait d’égale que son envie de se voir accorder les faveurs de la femme adultère, poussa jusqu’à houspiller les poilus de 14 et prendre la défense des tondues de 45. N’a-t-il pas aussi troussé un blason en hommage à une des parties les plus intimes du corps féminin ? Ces gens-là ne regrettent pas Brassens ; moi, j’emprunte à Brel le mot de la fin : « Six pieds sous terre, Jojo, tu n’es pas mort. »
(Meille, « Agenda 2001. Itinéraire ».)

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