Charles-Auguste Bontemps (1893-1981)
Né le 9 février 1893 dans la Nièvre, Charles-Auguste
Bontemps, orphelin de père à l'âge de 7 ans, vit pauvrement
avec sa mère et sa sur. Il dévore les livres mais doit quitter
l'école après lenseignement primaire, pour travailler. A
17 ans, il arrive à Paris et poursuit ses études en autodidacte.
Il fréquente alors le milieu anarchiste et pacifiste, et collabore à
CQFD, journal créé par Sébastien
Faure. Jusquà la Première Guerre mondiale, il trouve
à s'employer ici et là comme comptable. Ajourné, il ne
part quen septembre 1917 ; blessé, il sera démobilisé
en avril 1919 et travaille alors comme correcteur. Dans l'enthousiasme
soulevé par la révolution russe, il adhère en 1920
au Parti communiste, mais le quitte après s'être rendu compte de
son erreur. Il milite ensuite à la Ligue internationale des réfractaires
à la guerre, ainsi qu'à diverses organisations contre l'antisémitisme
ou le racisme. Charles-Auguste Bontemps prend part également à
l'émergence du mouvement naturiste autour du journal Vivre
d'abord. En 1937, il participe à Solidarité internationale
antifasciste (SIA), fondée par Louis Lecoin pour soutenir les républicains
espagnols. Mobilisé à Bourges en 1939, il est libéré
peu avant l'invasion et revient à Paris. Pendant l'Occupation, il ne
cesse d'appartenir au syndicat des correcteurs de Paris et de la région
parisienne. A la Libération, il relance avec Louis Louvet CQFD,
puis participe à la reconstruction de la Fédération anarchiste,
en 1945 comme en 1953. Il collabore à de nombreux titres de
la presse libertaire, pacifiste, naturiste ou athée : Le
Monde libertaire, Liberté, Le Droit de vivre, La Raison, Le Réfractaire
C'est au Club du faubourg qu'il fréquente pendant plus de cinquante ans
et dans un certain nombre d'études parues en brochures qu'il définit
son « individualisme social » et manifeste ses préférences
pour une évolution vers un « collectivisme
des choses et un individualisme des personnes ». Il meurt
le 14 octobre 1981 à l'hôpital Bichat, à Paris.