Luigi (Louis) Bertoni (1872-1947)
Naissance le 6 février 1872 à Milan (Italie). Apprenti typographe à Côme, il travaille à Mendrisio, puis à Bellinzona (Tessin, Suisse). En 1890, il prend part à la révolution tessinoise (renversement du gouvernement régional et adoption d’une Constitution démocratique), puis s'installe à Genève. Typographe, il devient rédacteur de Vita Nova (1890-1892, et signe Giulio Brenti). Vers 1892-1893, il entre en contact avec les groupes anarchistes de Genève. De la fin 1893 à 1895, il travaille à Brugg. Revenu à Genève, il rédige L'Emigrante Ticinese Illustrato (1896). Il publie avec Carlo Frigerio et Emile Held l'Almanacco socialista-anarchico (1899), d'où procès (et acquittement) au tribunal fédéral pour infraction à la loi contre l'anarchisme de 1894. En juillet 1900, Bertoni commence la publication du Réveil anarchiste-Il Risveglio anarchico (édition bilingue dont les parties françaises et italiennes sont totalement différentes), qui devient un organe important de l'anarchisme international. Un article paru en 1902 (apologie de régicide) provoquera une crise entre la Suisse et l'Italie, connue sous le nom d’affaire Silvestrelli. Il sera plusieurs fois condamné par la justice suisse. Partisan de l'entrée des anarchistes dans les syndicats, Bertoni prend une part active à la création de la Fédération romande des unions ouvrières (1905). Après août 1914, demeurant fidèle à l'internationalisme, il s'oppose à Kropotkine et au manifeste dit des Seize favorable aux démocraties alliées. Il prononcera en Lombardie de nombreuses conférences contre la guerre (1914-1915). En 1922, pour le cinquantième anniversaire de la Fédération jurassienne, il organise le congrès de Saint-Imier et la conférence de Bienne qui rassemble des anarchistes venus de divers pays. Il lutte ensuite contre le fascisme. En 1936, il se rend en Espagne pour prendre la parole à une conférence à Barcelone et rencontre des compagnons italiens sur le front de Huesca. Après l'interdiction du Réveil en 1940 (quelque 1 054 numéros parus), il éditera « clandestinement » (« quelque part en Suisse ») jusqu'en 1946 près de cent cinquante brochures anonymes, souvent bilingues. Cet infatigable propagandiste s'éteint à Genève le 19 janvier 1947.
(D’après le « Dictionnaire historique de la Suisse »)

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