Michel Bakounine (1814-1876)
Fils d'une famille noble, il fait ses études à l'Ecole d'artillerie de Saint-Pétersbourg (1828-1833), puis sert dans l’armée. Après avoir démissionné, il entreprend des études philosophiques, quitte la Russie et suit des cours à Berlin et à Dresde. Il séjourne ensuite à Paris où il rencontre Marx et Proudhon. En 1844, sommé de rentrer en Russie par le tsar, il refuse et se retrouve déchu de son grade et de son titre. Expulsé de Paris, Bakounine y revient pour assister à la révolution de février 1848. Puis il participe à l’insurrection de Dresde, est arrêté, remis aux autorités russes qui l’emprisonnent à la forteresse Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg. Sa détention ayant finalement été commuée en déportation, il épouse Antonina Kwiatkowska et rejoint la Sibérie, avant de s’en évader en juin 1861 et de regagner l’Europe. Bakounine reprend alors ses activités de révolutionnaire et séjourne à Londres, en Italie et en Suisse. En juillet 1868, il adhère à la section centrale de Genève de la Première Internationale et fonde en octobre son Alliance de la démocratie socialiste.
En septembre 1869, il participe activement au congrès de Bâle et réussit à faire adopter ses thèses sur plusieurs points importants. Dès lors, ses relations avec Marx et ses partisans deviennent ouvertement conflictuelles. Au lendemain de la proclamation de la République à Paris, appelé par les Internationaux locaux, Bakounine arrive à Lyon le 15 septembre 1870 et pousse ses habitants à préparer activement une insurrection populaire. Celle-ci échoue, fuyant la répression, il quitte Lyon à destination de Marseille, puis regagne la Suisse.
C’est au cours de cette époque (1871-1873) que Bakounine livre ses principales contributions théoriques qui font de lui un des théoriciens du collectivisme anti-étatique. Exclu de l'Internationale au congrès de La Haye (qui voit aussi l'éclatement définitif de l'AIT), Bakounine, vieux et fatigué, s'installe à Locarno. Une dernière fois, il participe à une tentative d’insurrection à Bologne avec ses amis italiens. Malade et amer, il revient en Suisse pour s’éteindre à Berne.
(D’après le « Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français ».)

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