Septembre 2013

PUBLICATIONS

Voilà un ouvrage que l'on attendait sur Alphonse Gallaud, dit Zo d'Axa (1864-1930, biographie), le flamboyant « mousquetaire de l'anarchisme », tellement en dehors qu'il refusa le qualificatif d'anarchiste : La Feuille qui ne tremblait pas. Zo d'Axa et l'anarchie (Flammarion, coll. Au fil de l'histoire, 320 p., 23 euros). Ses auteurs, Jean-Jacques Lefrère et Philippe Oriol, retracent magnifiquement sa vie et les combats menés dans L'Endehors et La Feuille, deux journaux qu'il avait fondés. Son objectif ? La chasse au gros gibier : « des officiers et des juges (…) le troupeau des politiciens (…) le financier ravageur (…) la gent de lettres domestiquée ». Et cela avec panache, un style cinglant et railleur. Comment s'étonner alors que les procès pleuvent, conduisant à l'exil (un périple de Londres à Jérusalem) et à dix-huit mois de prison. Au début du siècle, le pamphlétaire remise sa plume au fourreau et, durant trente ans, va déambuler de par le monde… jusqu'au jour où il décide de mettre fin à l'aventure d'un coup de fusil. De nombreuses citations, des notes savantes, une belle iconographie enrichissent ce volume. Avec Aux jeunes gens, écrit en 1904 et réédité par les éditions D'ores et déjà (coll. Rééditions, 55 p., 4 euros), Pierre Kropotkine s'adresse à ceux qui, ayant terminé leurs études ou leur apprentissage, s'engagent dans la vie active. Il les exhorte avec humour à rejoindre les révolutionnaires luttant pour changer le monde. Le texte a quelque peu vieilli, mais les choses ont-elles vraiment changé ? Il y a toujours des pauvres (en augmentation, même), des sans-logis, des sans-papiers… et les riches le sont de plus en plus. Peut-être, aujourd'hui, s'adresserait-il plus particulièrement aux futurs financiers et aux travailleurs précarisés ? Il se ferait certainement moins d'illusion, en tout cas, sur la volonté des socialistes à « jeter les fondements d'une société établie sur les bases de la justice et de l'égalité » ou sur la science pour améliorer la situation du plus grand nombre. Comprendre l'anarchisme (Max Milo, coll. Comprendre - essai graphique, 124 p., 12 euros), de Marcelino Viera et Maxime Foerster. Une nouvelle brochure pour présenter l'anarchisme, une de plus serait-on tenté d'écrire. Et pourtant les auteurs arrivent à nous surprendre, refusant l'exhaustivité – impossible en si peu de pages –, ils ont choisi d'en dégager la substantifique moelle. En indiquant d'abord ce qu'il n'est pas (clichés et préjugés, différences théoriques avec le libéralisme et le communisme autoritaire), puis en définissant les apports des divers penseurs. On peut certes discuter certains points : pourquoi privilégier la sexualité comme domaine d'intervention, telles personnalités plutôt que d'autres, omettre l'importance du contrat et de la dialectique sérielle chez Proudhon… Goût personnel, sans doute ; mais nulle malhonnêteté intellectuelle. Comment ne pas saluer cette phrase de conclusion : « Nous avons tenu à démontrer qu'en plus d'être projet politique, l'anarchisme s'illustre aussi comme une morale et une éducation, et qu'il s'adapte à chaque époque pour lutter contre toutes les formes de tyrannie ». Ainsi que les illustrations qui accompagnent le texte, décalées et très réussies graphiquement, d'Yves Rouvière. Il ne faut surtout pas se laisser rebuter par la couverture de Conférences en français de la Rencontre internationale de l'anarchisme (Place d'armes, 130 p., 9 euros), reproduisant l'affiche de celle-ci et abusivement « lettriste » car, à l'intérieur, se cachent deux intéressantes études. Dans « Elisée Reclus, théorie géographique et théorie anarchiste », Philippe Pelletier analyse les relations de cette science avec la conception sociétal libertaire, dans un cadre qu'il élargira ensuite à d'autres personnalités (lire ci-dessous). Quant à Jean-Pierre Lecercle, avec « La notion de littérature anarchiste », il s'intéresse à la fréquentation du milieu libertaire par de nombreux écrivains dans les années 1886-1914. Certains venaient brièvement s'encanailler, jeter leur gourme, avant de (re)trouver la quiétude d'une fonction bien rémunérée par la bourgeoisie. D'autres ont poursuivi leur compagnonnage et apporté leur contribution. C'est aussi l'occasion de s'interroger sur ce que peut être cette littérature dite anarchiste, son but et ses engagements, ses formes d'expression et ses impasses (naturalisme, pesanteurs, clichés…). Qu'y a-t-il de commun entre des boulangers de Montreuil, des métallos de Buenos Aires, des élèves et des professeurs d'un lycée parisien ou des menuisiers en Limousin ? De vivre l'autogestion au quotidien et de raconter leur expérience dans L'Autogestion en pratiques (Albache, 111 p., 8 euros). Ce n'est pas la panacée (« pas de la tarte ! », aurait dit Marcel Mermoz), cela comporte des risques (inhérents à la nature humaine ou à l'environnement capitaliste concurentiel, lire ci-dessous) mais peut changer beaucoup de chose : sa vision sur le monde, celle des autres, les relations humaines, les logiques de pouvoir, le travail, la consommation… même si, en définitive, ne demeure qu'une île d'utopie dans un océan de monstruosités. Parfois, aussi, on n'a pas le choix. Et, comme le soutient l'avant-propos, « l'autogestion est moins une réponse qu'une manière de poser les questions, un espace de luttes et d'expérimentations ». En commençant la lecture De l'autogestion, théories et pratiques (collectif, Editions CNT-RP, 346 p., 15 euros), on manque de s'étrangler en constatant la place accordée dans le « Retour aux sources » à l'« origine yougoslave », à la « continuité algérienne » et aux marxistes non staliniens, en proportion du sort réservé à la « gestion ouvrière » (ou directe), aux conceptions anarcho-syndicalistes et aux penseurs anarchistes. Cela s'arrange par la suite avec, entre autres, « Le berceau de l'Espagne libertaire » et les nombreux textes qui tentent de défricher ce terrain trop souvent vague (et miné) dans des domaines aussi différents que la littérature prolétarienne, la pédagogie (exemple des écoles populaires kanak), le syndicalisme, les coopératives, l'agriculture, la lutte (mouvement zapatiste et local B 17 à Nantes), un commerce, une imprimerie – mêlant bien entendu théorie et pratique, avec une bibliographie assez consistante sur tous les aspects du sujet. Au final, un livre qui réussit assez bien à faire le tour de la question – si tant est que cela soit possible. Après avoir traité en 2009 d'Elisée Reclus, géographie et anarchie, Philippe Pelletier ouvre son propos à d'autres géographes avec Géographie et anarchie. Reclus, Kropotkine, Metchnikoff (Editions du Monde libertaire - Les Editions libertaires, 631 p., 24 euros). Il est bien malaisé de rendre compte d'un livre de cette importance : disons que, pour son auteur, une même logique anime les deux pensées. Ce qui fait qu'elles partagent bien souvent une vision du monde et des peuples, de l'aménagement du territoire, de la commune et du fédéralisme, du rapport à la nature, la compréhension de l'ailleurs et de l'autre, la reconnaissance des besoins humains et des ressources… Philippe Pelletier en profite aussi pour critiquer et égratigner marxisme et écologie qui présentent des conceptions tout autres. Qu'on ne s'y méprenne pas, l'ouvrage n'est pas tourné vers le passé mais sur le présent et l'avenir, les géographes anarchistes nous donnant une grille de lecture pour analyser l'actualité et la marche du monde.  Bien qu'étudiant des thématiques semblables, il n'est pas sûr que les thèses développées par Murray Bookchin (1921-2006, biographie) séduisent totalement le précédent auteur. Il fut pourtant le principal contemporain à avoir tenté de réactualiser certains concepts libertaires et c'est tout l'intérêt du livre de Vincent Gerber, Murray Bookchin et l'écologie sociale. Une biographie intellectuelle (préface de Jean-François Filion, Ecosociété, 182 p., 17 euros), que de nous aider à comprendre une pensée qui demeure complexe. Affirmant très tôt qu'« une seule et même cause expliquait la crise écologique et la misère sociale », il en concluait que « la réalisation de ces contradictions ne s'effectuera que par la transformation des structures sociales, notamment par le dépassement du capitalisme ». Prônant ainsi la décentralisation, la démocratie directe, des technogies et villes à l'échelle humaine… Considérant « qu'il est nécessaire d'opérer une forme de conversion éthique sur soi et de faire renaître une citoyenneté active », Bookchin a proposé comme outil de lutte le municipalisme libertaire, c'est-à-dire l'action au niveau communal pour pratiquer une auto-organisation qui devait mener à une fédéralisation des unités de base. La possible récupération politicienne en a été dénoncée et si ses analyses n'ont pas connu une popularisation plus grande, c'est sans doute parce qu'il apparaissait « trop anarchiste et radical pour une majorité d'écologistes, trop démocratique et inflexible pour un grand nombre d'anarchistes ». Le débat reste ouvert. Petit regret, si le récit biographique favorise une plus grande compréhension de l'évolution intellectuelle d'une personne, il complique un peu la perception synthétique de ses idées. Les éditions Libertalia ont, quant à elles, réédité un fort beau pavé : Bourgeois et bras-nus. Guerre sociale durant la Révolution française, 1793-1795 (443 p., 18 euros) de Daniel Guérin (biographie). A la suite de Kropotkine (La Grande Révolution 1789-1793, Editions du Sextant, lire recension), l'auteur étudie « l'émergence d'une révolution prolétarienne au sein de la révolution bourgeoise, et en opposition avec elle ». Comme on le constatera lors d'autres convulsions historiques, il y a alors dualité des pouvoirs et divergences : d'un côté, les aspirations populaires à la liberté et à l'égalité ; de l'autre, la volonté d'une élite de contrôler la situation et de protéger ses intérêts. D'où la naissance de problématiques toujours actuelles : souveraineté populaire et démocratie directe ou parlementarisme, « nécessité » de la terreur et danger de celle-ci, centralisme ou fédéralisme, etc. A lire et à méditer. Ecrit par un marxiste pas encore tout à fait libertaire, la réflexion s'attira à l'époque les foudres des marxistes orthodoxes qui ne concevaient pas de lutte des classes avant le machinisme et distinguaient sous les traits de Robespierre le portrait de Staline, ainsi que le narre Claude Guillon dans sa présentation critique. On peut d'ailleurs la parcourir sur son site, La Révolution et nous. Les éditions Mutines Séditions ont eu l'heureuse idée de publier La Canaille à Golfech. Fragments d'une lutte antinucléaire (1977-1984) (163 p., 6 euros, voir DVD) car, outre l'intérêt historique, cela peut servir à des combats actuels qui présentent bien des similitudes. 1973, choc pétrolier, les dirigeants français décident de lancer un programme nucléaire civil à grande échelle. Des mobilisations naissent pour refuser l'implantation d'une centrale, entre autres dans cette commune du Tarn-et-Garonne. Une partie de la population, des membres de partis politiques, des libertaires y participent, avec des moyens différents selon leurs conceptions et analyses (contestation pacifique et/ou sabotages et destructions ciblés). La réaction des pouvoirs (droite et gauche) va être exemplaire : tentatives de division, violences policières, pressions et agressions en tout genre, poursuites judicaires, promesses politiciennes, piège du jeu démocratique, etc. D'un côté et de l'autre, c'est très instructif et cela fait songer à Notre-Dame-des-Landes… L'ouvrage, constitué d'un entretien, de divers documents (lettres, tracts, articles, communiqués de presse) et d'une chronologie, établit le bilan d'une lutte passée pour ne pas être condamné à revivre le même dénouement. L'ouvrage Les GARI. Groupes d'action révolutionnaires internationalistes (Editions CRAS, BP 51026, 31010 Toulouse Cedex 6, courriel : cras.toulouse[at]wanadoo.fr, 296 p., 18 euros), de Tiburcio Ariza et François Coudray (faux noms d'auteur, signature collective), apporte sa pierre à la connaissance de cette période des années 1970 où des membres du milieu libertaire français et espagnol se sont opposés les armes à la main au franquisme et à ses assassinats (alors que la plupart des Etats européens étaient complices). Le Centre de recherche sur l'alternative sociale (CRAS) de Toulouse avait déjà édité en 2007 Mouvement ibérique de libération : mémoires de rebelles et l'on peut aussi signaler Histoire désordonnée du MIL (L'Echappée, 2005, recension), Le MIL, une histoire politique (Acratie, 2007) et La Courte Saison des GARI : Toulouse 1974 (Jann-Marc Rouillan, Agone, 2011, recension). Ce recueil précieux de documents éparpillés (tracts, entretiens, affiches, communiqués, pièces de dossiers judiciaires, BD de prisonniers, et une chronologie qui sert de fil conducteur), plus que l'histoire d'un regroupement, donne des clefs pour mieux comprendre l'engagement de ces jeunes libertaires, peu ou pas soutenus par les organisations anarchistes. Une réflexion sous-jacente sur le jeu médiatique, des informations sur l'enlèvement du banquier Suarez, des éclaircissements sur le rôle d'un indicateur de la police espagnole, des critiques et des mises au point sur la lutte armée, en parsèment les pages.

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Paris, 4 septembre. Rencontre, à partir de 19 h 30, avec un membre de Biblioteca Terra Livre (São Paulo) à propos des manifestations du mois de juin au Brésil. A la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Filles-du-Calvaire, Oberkampf). Site Internet.

Nanterre, 6 septembre. Conférence-débat : « Un point de vue juif sur l'apartheid israélien », avec Pierre Stambul, auteur d'Israël-Palestine : du refus d'être complice à l'engagement (Acratie). A 19 h 30, à L'Agora, 20, rue de Stalingrad.

Marseille, 7 septembre. Causerie à 17 heures avec Anne Steiner pour son livre Le Goût de l'émeute (L'Echappée). Au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 50, rue Consolat, Marseille 1er. Site Internet.

Paris, 7 septembre. Rencontre avec Jean-Pierre Garnier, coauteur de La Deuxième Droite (Agone), ouvrage sur le Parti socialiste récemment réédité. A partir de 16 h 30, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Filles-du-Calvaire, Oberkampf).

Montreuil, 8 septembre. A partir de 12 heures, après-midi de soutien à La Nouvelle rôtisserie sous le signe du prix libre, dans le but de faire vivre une dynamique collective, d'organiser une journée conviviale (et, éventuellement, de récolter quelques sous pour le projet). A La Maison de l'Arbre - La Parole Errante, 9, rue François-Debergue (M° Croix-de-Chavaux). Plus d'info.

Saint-Denis, 11 septembre. Le docu-club de la Dionyversité propose une soirée conviviale, « J'irai cracher sur la tombe de Pinochet », autour d'un repas chilien (à 19 h 30) et d'une projection-débat. La Spirale (1976, 138 min), film d'Armand Mattelart, Jacqueline Meppiel et Valérie Mayoux, analyse et décortique les stratégies qui conduiront au coup d'Etat du 11 septembre 1973. Participation libre aux frais. Au 4, place Paul-Langevin.

Bagnolet, 12 septembre. Discussion-projection sur les luttes au Mexique, avec « Defensa del territorio. Luttes sociales et défense des terres en Amérique centrale », à 19 h 30, au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo.

Paris, 13 septembre. Soirée blues à partir de 19 h 30, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e. Vidéo du film de Martin Scorcese Du Mali au Mississippi et images d'archives, avec Thierry de l'émission « Blues en liberté » sur Radio-Libertaire. La projection sera suivie d'une discussion.

Paris, 14 septembre. Rencontre-débat, à 16 h 30, avec les éditions Chant d'orties à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e. Au travers de ses cinq collections de littérature jeunesse, celles-ci mettent en scène des dissidents de tout poils qui sèment à tout vent les germes de la rébellion et de l'utopie. Site Internet.

Montreuil, 15 septembre. Discussion croisée autour de L'Emprise numérique (L'Echappée) avec Cédric Biagini et de La Liberté dans le coma (La Lenteur) avec le groupe Marcuse, à 19 heures, librairie Michèle-Firk, 9, rue Debergue (M° Croix-de-Chavaux).

Pont-en-Royans, 15 septembre. Pique-nique de rentrée du collectif libertaire La Rue râle (FA), à midi, au bord de la Bourne. Cette année, un espace enfant est prévu. L'Utobus sera de la partie. Végétaliens-nes, végétariens-nes et omnivores cohabiteront sur ce lieu de partages alimentaires et d'échanges. Les instruments de musiques sont également bienvenus. Site Internet.

Paris, 18 septembre. De 14 heures à 22 heures, se tiendra le 4e Salon de la pédagogie Freinet à la Maison des métallos, 94, rue Jean-Pierre Timbaud, Paris 11e. Plusieurs conférences-débats sont organisées à cette occasion. Programme complet.

Paris, 18 septembre. La librairie Quilombo organise à 19 h 45 un débat à propos de Paris sans le peuple. La gentrification de la capitale (La Découverte), en présence de l'auteure Anne Clerval. Au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e (M° Rue-des-Boulets ou Nation). Site Internet.

Montpellier, 20 septembre. A partir de 19 heures, « fallait pas » (amenez votre bouffe à partager), puis projection à 20 h 30 du film documentaire de Dominique Gautier Esperanto (63 min, 2011). Une présentation de l'espéranto précédera la projection, retraçant brièvement son histoire, ainsi que ses liens avec les mouvements libertaires. Centre Ascaso-Durruti, 6, rue Henri-René. Site Internet.

Montreuil, 20 septembre. Comment le sionisme manipule l'identité juive, pourquoi cette idéologie est suicidaire et un danger pour tout le Proche-Orient… avec Pierre Stambul, autour de son livre Israël-Palestine : du refus d'être complice à l'engagement (Acratie). A 20 heures, à la Casa Poblano, 15, rue Lavoisier (M° Robespierre). Organisé par Alternative libertaire.

Paris, 20 septembre. A 19 h 30, projection-débat de La Ferme des animaux (1954, 73 min) de John Halas et Joy Batchelo, d'après le roman de Georges Orwell, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Filles-du-Calvaire, Oberkampf). Entrée libre. Site Internet.

Paris, 21 septembre. Rencontre-débat à 16 h 30 avec René Berthier, auteur d'Etudes proudhoniennes. II. La propriété (Editions du Monde libertaire). A la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Filles-du-Calvaire, Oberkampf). Site Internet.

Paris, 24 septembre. « Albert Camus, l'homme derrière l'écrivain », conférence avec Roger Grenier et Baptiste-Marey ; rencontre modérée par Macha Séry, auteure d'Albert Camus à 20 ans. Premiers combats (Au Diable Vauvert). A 19 heures, Bibliothèque historique de la Ville de Paris, 24, rue Pavée, Paris 4e.

Bagnolet, 26 septembre. A 19 heures, permanence « Résister à la psychiatrie » et projection du documentaire Histoires autour de la folie (première partie, extraits) de Paule Muxel et Bertrand de Solliers, suivie d'une discussion libre. Au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo.

Saint-Jean-en-Royans, 26 septembre. Le collectif La Rue râle (FA) vous invite à une soirée consacrée à « La domination masculine ». Projection-débat, table de presse, entrée libre, collation et boisson à prix libre. A 20 heures, dans la salle d'Activ'Royans. Site Internet.

Paris, 27 septembre. Conférence animée par Simon Luck à la bibliothèque La Rue : « Les anarchistes et les élections. Retour sur une théorie… et des pratiques », à 19 h 30, au 10, rue Robert-Planquette, Paris 18e. Entrée libre et gratuite.

Paris, 27 septembre. Soirée vidéo à la librairie du Monde libertaire avec le film 1984 (113 min, 1984), de Michael Radford, d'après le roman de George Orwell ; projection puis discussion. A partir de 19 h 30, au 145, rue Amelot, Paris 11e. Site Internet.

Bagnolet, 29 septembre. A partir de 18 heures, débat au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo : « Les “i-esclaves” en Chine et l'exploitation “Made in Europe” », organisé par Echanges et Mouvement, et animé par un camarade vivant à la fois en Europe et en Chine.

Lille, 30 septembre. Projection de Ne vivons plus comme des esclaves (2013, 89 min) de Yannis Youlountas sur la crise en Grèce, les résistances et l'alternative… Puis débat avec le réalisateur. Organisée par la Fédération anarchiste. Prix libre. A 19 heures, au Centre culturel libertaire (CCL), 4, rue de Colmar (M° Porte-des-Postes).

Paris, 30 septembre. A 19 heures, projection de Ne vivons plus comme des esclaves (2013, 89 min) de Yannis Youlountas, en présence de camarades libertaires grecs participants au film. A la CNT, 33, rue des Vignoles, Paris 20e (M° Avron ou Buzenval).

 

FOIRE AUX LIVRES, COLLOQUE,
EXPOSITION, THÉÂTRE…

Salon de Cluny. Le groupe libertaire de Saône-et-Loire et le groupe La Vache noire (Fédération anarchiste) organisent le dimanche 8 septembre, de 9 heures à 18 heures, la sixième édition du Salon du livre libertaire de Saône-et-Loire. Il offrira une vitrine régionale à l'édition libertaire et aux luttes. Restauration à prix libre, buvette, conférence, forum et apéritif festif. Adresse : Espace des Griottons, 71250 Cluny. Courriel : leperepeinard(at)no-log.org

Biel/Bienne (Suisse). Salon du livre anarchiste, du 20 au 22 septembre, au Farelsaal, Oberer Quai 12. Vendredi, de 20 à 22 heures, début du salon et lecture de textes courts. Samedi et dimanche : stands d'éditeurs, bourse aux disques, séances de lecture, conférences et présentations d'ouvrages, théâtre, expositions (photos, violences faites aux femmes, etc.), restauration, concert… Plus d'infos sur le site Internet. Courriel : info(at)buechermesse.ch

Rentrée libertaire à Besançon. Sauf indication contraire, tous les événements se dérouleront à la librairie L'Autodidacte, 5, rue Marulaz. Samedi 21 : à 17 heures, pot de rentrée ; 19 heures, concert avec Les Fées minées ; 21 heures, réunion publique sur « Révolution et anarchisme en Tunisie », en présence d'un militant anarchiste tunisien. Organisé par le groupe Proudhon de la Fédération anarchiste. Mardi 24 : à 20 heures, projection-débat Spezzano Albanese, de Guillaume Burnod et David Rappe (2003, 35 min). Organisé par la CNT 25. Mercredi 25 : à 20 heures, exposé-débat sur « Les “i-esclaves” en Chine et exploitation “Made in Europe” », animé par un camarade vivant en Europe et en Chine et organisé par des libertaires. Jeudi 26 : à 20 heures, projection-débat Le Scandale du gaspillage alimentaire (2013, 51 min) et buffet. Organisé par le Resto Trottoir. Vendredi 27 : à 20 h 30, réunion publique avec Jean-Pierre Garnier sur l'embourgeoisement des vieux quartiers populaires des centres-villes (groupe Proudhon FA). Samedi 28 : de 10 à 18 heures, atelier cuisine végétalienne (préparation du repas pour le lendemain), organisé par le Resto Trottoir ; RDV à 10 ou 14 heures, au 42, rue Battant. Dimanche 29 : à partir de 12 h 30, resto trottoir + zone de gratuité + infokiosque, place Marulaz.

Luttes indigènes. Journée de solidarité aux coopératives zapatistes le 21 septembre au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e (M° Rue-des-Boulets ou Alexandre-Dumas). De 14 à 19 heures, marché solidaire et projection de films documentaires. Vente de café du Chiapas (Mexique), d'artisanat des peuples autochtones des Amériques, de savon et d'huile d'olive de Palestine, de la bière des Faucheurs volontaires et des produits de la ferme… A partir de 20 heures, rencontre-discussion sur la résistance indigène dans les Amériques avec des membres du Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL) ; interventions de Lenny Foster, vétéran de l'occupation de Wounded Knee en 1973, et de Ron Lameman (Cree du Canada), représentant du Conseil international des traités Indiens (IITC). Journée coorganisée par Echanges solidaires et le CSIA-Nitassinan.

Colloque à Tours. Le groupe de recherche Interactions culturelles et discursives de l'université François-Rabelais de Tours vous invite à assister, les 26 et 27 septembre, à un colloque sur le thème « Autorité et liberté : l'anarchie et le problème du politique » (lire info). L'anarchisme a toujours critiqué de manière radicale le politique en tant qu'organisation de la sphère publique sous l'égide de l'Etat. Mais l'histoire du mouvement est traversée par des tensions entre l'organisation antiautoritaire et antiétatiste de la société (principe de liberté) et la nécessité d'utiliser la médiation politique-étatique comme forme d'action (principe d'autorité). Renseignements : Alfredo Gómez-Muller (alfredo.gomez-muller[at]univ-tours.fr) ou Jorge Cagiao y Conde (cagiao[at]univtours.fr).

Salon de Merlieux. Le Groupe Pierre-Kropotkine de la Fédération anarchiste organise, du samedi 28 septembre (à partir de 14 heures) au dimanche 29 septembre (20 heures), le septième Salon du livre anarchiste. Ce sera aussi l'occasion de fêter le dixième anniversaire de cette rencontre et les quarante ans de présence anarchiste dans le village. Des éditeurs, des auteurs et des dessinateurs libertaires présenteront leurs ouvrages. Débats, animations musicales, théâtre, repas champêtre, projections sont aussi au programme. Plus d'infos. Renseignements : Athénée libertaire, 8, rue de Fouquerolles, 02000 Merlieux. Tél. : 03-23-80-17-09 - courriel : kropotkine02(at)no-log.org

Expo Signac à Montpellier. Le Musée Fabre expose des œuvres de Paul Signac (1863-1935) autour de la thématique « Les couleurs de l'eau » jusqu'au 27 octobre. Membre fondateur et théoricien du mouvement néo-impressionniste, ce peintre était également proche des anarchistes. Voilà ce qu'en dit L'Ephéméride anarchiste : « A l'avant-garde des recherches picturales il en vient naturellement à s'intéresser aux idées révolutionnaires de son temps. La lecture de Kropotkine, d'Elisée Reclus lui font découvrir les idées anarchistes. Ami de Jean Grave, il va alors collaborer à partir de 1896 aux Temps nouveaux, revue qu'il aide également financièrement. Mais l'art purement militant ne l'intéresse guère, il lui préférera une libre expression de l'artiste plus à même de lutter contre les conventions bourgeoises. Nombre de ses tableaux représentent des paysages bucoliques de bord de Seine ou de bord de mer, mais son chef-d'œuvre, tant par sa taille (trois mètres sur quatre) que par l'idée qu'il exprime, reste le célèbre Au temps d'harmonie qui décrit une société libertaire réalisée. D'abord désigné sous le titre de Temps d'anarchie et destiné à décorer la Maison du peuple de Bruxelles, ce tableau nécessitera deux ans de travail (1893-1895). Parmi les quelques portraits, notons celui de son ami Félix Fénéon [biographie] ou celui des Démolisseurs symbolisant admirablement l'assaut contre la société bourgeoise. » Infos sur l'exposition.

 

DIVERS

Quoi de neuf ? Nous avons profité de l'été pour rechercher et mettre en lien sur Anarlivres de nouveaux documents numérisés. Pêchés essentiellement sur Gallica (bibliothèque numérique de la BNF) et Internet Archive (site américain d'archivage du Web), de la Cornell University Library. Il y a surtout des ouvrages anciens tombés dans le domaine public de et sur P.-J. Proudhon, de Han Ryner, des brochures des Temps nouveaux, des publications de La Brochure mensuelle… On peut s'amuser, par exemple, à découvrir les caricatures de Cham parues vers 1848 dans l'album – « dédié aux propriétaires » – Proudhoniana. Ou parcourir avec intérêt les réponses de Juliette Lamber (Idées antiproudhoniennes…) et Jenny d'Héricourt (La Femme affranchie) aux écrits misogynes du penseur bisontin. Il nous reste à dépouiller de nombreux autres sites tels que Les classiques des sciences sociales de l'Université du Québec, Wikisource, Infokiosques.net, Google Books, etc. Vous pouvez également nous signaler d'autres ouvrages en libre accès. Il pourrait arriver, du fait de la disparition d'un site, d'une modification quelconque, qu'un lien vous conduise vers une erreur « 404 Not Found ». Veuillez nous en excuser, même si l'erreur n'est pas de notre responsabilité.

En vrac sur le Web (septembre). La Bibliothèque nationale de France (BNF), avec la collaboration du Codhos, a terminé la numérisation des Temps nouveaux (lire fiche Bianco) et offre à la consultation 957 numéros parus de 1895 à 1914, soit vingt années de publication. Ce journal, faisant suite à La Révolte (1887-1894), dirigé par Jean Grave, fut un témoin privilégié des activités du milieu libertaire et constitue une mine pour ceux, historiens professionnels ou amateurs, qui s'intéressent à cette période. A la suite du texte d'Olivier Cyran, « Daniel Mermet ou les délices de “l'autogestion joyeuse” », paru dans Article 11 (« En vrac sur le Web » de juillet), de nombreuses réactions ont été publiées. Citons l'article d'Acrimed, le témoignage de François Ruffin « Mes années Mermet » et la (les) réponse(s) du site La-bas si j'y suis, évoquant un « délire accusatoire » et la « mauvaise foi assumée ».  Autogestion en pratique, toujours, avec du rififi chez Agone. Dans Alternative libertaire n° 230 (juillet-août), une réponse de lecteurs rédigée par deux anciens salariés signalait le départ de cinq personnes (sur six) et les « stratégies patronales » ayant cours dans ce fleuron de l'édition d'extrême gauche. On peut aussi les écouter s'exprimer sur Sons en luttes. Pour certains, tel Yves Coleman, c'est avant tout une « crise du mythe autogestionnaire » et l'illustration qu'il est impossible de maintenir une expérience de ce type dans un environnement capitaliste, soumis à la règle du profit. Il en profite aussi pour démoncer l'omerta et le copinage régnant dans ce milieu et essaye de baliser quelques solutions pour faire vivre une édition militante. Signalons par ailleurs que la revue Agone a mis sur son site des numéros en libre accès (au format PDF), ainsi que divers écrits. Lorsque ce n'est pas la logique du système qui sévit, les tentatives autogestionnaires peuvent également souffrir de la division du travail ou des enjeux de pouvoir (lire à ce sujet l'article de Rue 89 sur La conquête du pain à Montreuil). Le CIRA de Marseille nous apprend la mort, le 20 mai 2013, de Flavio Costantini, né à Rome le 21 septembre 1926. Après une carrière dans la marine (militaire et marchande), il s'installe à Rapallo (Ligurie) et se consacre alors à la peinture et à l'illustration. Un voyage à Moscou en 1962 l'éloigne des idées communistes et la lecture des Mémoires d'un révolutionnaire de Victor Serge lui fait découvrir l'anarchisme. Il va alors réaliser de très beaux portraits de théoriciens et d'activistes anarchistes (liés essentiellement à la propagande par le fait) que l'on peut voir dans Romancero anarchiste (Eric Losfeld, 1973) et dans l'album Ravachol et ses compagnons (Quadragono Libri - Chêne, 1976). Ronald Creagh avait noté que, pour représenter les policiers tirant sur les grévistes de l'usine MacCormick à Chicago, le 3 mai 1886, il avait choisi de leur donner les traits de quatre présidents des Etats-Unis. Plusieurs de ses illustrations ont été reprises pour des affiches (Ficedl - Affiches) ou des livres. Un site (en anglais) lui est consacré et on retrouve facilement de très bonnes reproductions de ses œuvres sur la Toile. Pièces et Main d'œuvre fait entendre sa petite musique dans le concert antifasciste qui a suivi la mort de Clément Méric. Répondant à un appel à la « lutte contre les idées d'extrême-droite », il livre un texte intitulé « Postures et impostures : au Grand Guignol de la Gauche. (Leur “antifascisme” et le nôtre) » qui reproche aux « héritiers résiduels des bolcheviques des années vingt, trotskystes ou staliniens, mais tous également fusilleurs d'ouvriers, de paysans et d'intellectuels rebelles à leur dictature » leur « fuite en avant technologique », « la planification écologique », « l'instauration d'un “capitalisme vert” », et de soutenir les « technologies de contrôle, de surveillance et de contrainte développées depuis la deuxième guerre mondiale par la rationalité technocratique et le progressisme scientifique et politique ». D'après une synthèse de soixante-trois d'études, menées depuis 1921 aux Etats-Unis, réalisée par des chercheurs de l'université de Rochester, dans l'Etat de New York, les personnes religieuses sont moins intelligentes que les athées ; info rapportée par The Independent et commentée par le blog Big Browser. « L'étude ne dit pas explicitement que la foi rend idiot, mais elle laisse entendre que les personnes les plus brillantes sont plus enclines à se détourner de la religion. » Les anarchistes l'affirment depuis longtemps mais si la « science » le confirme… Il y aurait toutefois des exceptions ! Sans relation, bien sûr, avec cette avancée scientifique, on apprend la création d'un Conseil des Ex-Musulmans de France (CEMF), « composé d'athées, de libre-penseurs, d'humanistes et d'ex-musulmans qui prennent position pour encourager la raison, les droits universels et la laïcité ». Revendiquant la « liberté de critiquer les religions » et la « liberté de religion et d'athéisme », leur plate-forme se termine malgré tout par plusieurs interdictions. Cette naissance semble en gêner certains car, suite à des « rapports envoyés à Facebook, ce dernier a procédé à la suppression de [leur] page pour 24 heures ». D'autres, tel Riposte laïque, ont tenté d'effectuer une OPA, sans succès (lire « Mise au point » de Bernard Schalscha). Nous leur souhaitons bonne route, malgré les écueils. Un documentaire de dix-huit minutes a été réalisé par des étudiants de l'université de Murcia et la CNT de Cartagène sur le cinéma anarchiste pendant la révolution espagnole : à voir sur Youtube. Si l'on veut connaître les coulisses d'un quotidien national lorsqu'il s'agit de couvrir un événement contraire à ses intérêts (en l'occurrence, Notre-Dame-des-Landes), on peut se référer au vécu d'Hervé Kempf qui explique les raisons de son départ du Monde (« Adieu “Le Monde”, vive Reporterre »). Entre l'information de ses lecteurs et la manne publicitaire des grands groupes industriels, le choix est vite fait.

DVD Golfech.  Tourné en 1979, Enquête d'hostilité publique retrace un temps fort de la lutte contre le projet de centrale nucléaire à Golfech (Tarn-et-Garonne). Les opposants avaient alors saboté la consultation bidon d'utilité publique de la population locale. Ce film, retrouvé à l'occasion de la réalisation par le collectif La Rotonde du livre Golfech, le nucléaire : implantation et résistances (Centre de recherches sur l'alternative sociale [CRAS], 1999, 588 p., 15 euros), est aujourd'hui proposé en DVD (56 min). Réalisé par Floréal Bujan, commenté par Claude Henry Mathais, musique d'André Calvet, il est à commander au CRAS, BP 51026, 31010 Toulouse Cedex 06 (7 euros port compris, chèque à l'ordre du CRAS).

 

PÉRIODIQUES

Le dernier numéro de Réfractions (n° 30, printemps 2013, 207 p., 15 euros, site) est consacré à l'Etat. Comme l'affirme l'édito, « il n'y a pas de place ici pour des demi-mesures : en un mot comme en cent, “l'anarchie” et “l'Etat” sont deux réalités radicalement antinomiques et absolument incompatibles ». Il s'agit donc « d'essayer de jeter un regard actuel sur l'Etat qui soit en même temps un regard sur l'actualité de l'Etat (…) de nous interroger à la lueur des connaissances d'aujourd'hui sur les caractéristiques de l'Etat, et donc sur les modalités du pouvoir politique institué, telles qu'elles se manifestent à notre époque ». Les auteurs se sont en premier intéressés à ses métamorposes (Etat-nation, libéral, néolibéral, technobureaucratique, technomanagérial…) et à ses domaines d'intervention (sécurité, guerre, économie, contrôle des flux migratoires…). Ils ont également fait appel aux écrits et réflexions de certains penseurs tels Rousseau, Foucault et Bourdieu. Ce dernier constatant l'intériorisation de l'Etat (« Nous vivons dans l'Etat et l'Etat vit en nous et entre nous »), comment appréhender celui-ci alors qu'il façonne notre pensée ? Où est l'autonomie de l'individu, s'interroge et lui répond Eduardo Colombo ? Ajoutons que Tomás Ibáñez, Jean-Christophe Angaut, Marianne Enckell, Edouard Jourdain, Irène Pereira, Tanguy L'Aminot… ont également contribué à ce numéro pour souligner la qualité des interventions. Le dossier est complété par un entretien à propos du mouvement Occupy, le rappel d'un séminaire sur « Le pouvoir et sa négation », en juillet 1983, dans un café autogéré du Jura suisse, et par des critiques de livres. Au sommaire d'Alternative libertaire (n° 231, septembre, 20 p., 2 euros, site), entre autres, une interview d'Alain Bihr au sujet des propositions de Bernard Friot développées dans L'Enjeu du salaire (La Dispute) – une « émancipation a minima » ; le compte rendu d'une « grève exemplaire », au mois de mai, dans la société USP chargée du nettoyage des rames TGV du réseau sud-est ; les « 100 jours d'Unité populaire » au Chili pour se souvenir qu'il y a quarante ans, le 11 septembre 1973, un coup d'Etat militaire renversait – avec la bénédiction et l'aide des Etats-Unis – un gouvernement démocratique au Chili. Le Libertaire 66 (n° 19, septembre, 8 pages, à télécharger, site), revue épisodique du groupe Puig-Antich de Perpignan (Coordination des groupes anarchistes, CGA), titre « A bas toutes les guerres… A bas tous les terrorismes… “privés” ou d'Etat ! ». Un article nous apprend que vivre sans foi est plus facile que vivre sans foie et, plus sérieusement, un autre pose le problème d'une certaine dénonciation de l'islamophobie qui veut délégitimer le combat antireligieux, essentiellement en ce qui concerne l'islam. Le « discours s'autojustifie autour d'un raisonnement affirmant que les capacités de critique seraient différentes suivant les couches sociales ou les zones géographiques dans lesquelles nous évoluons ! (…) Ce que nous disent les nouveaux exégètes de Marx, c'est que le déterminisme social est pratiquement un absolu en matière de religion ». Ainsi, « chez les postmodernes, la logique identitaire de minorités prend le pas sur toute appartenance de classe, et même généralement sur toute analyse de l'oppression fondamentale résultant des rapports de production capitalistes. (…) A ce déterminisme “social” aussi haïssable qu'erroné, [ils] en ajoutent un, plus stupide encore s'il était possible : un déterminisme “racial”, selon lequel “arabe” veut nécessairement dire “musulman” ». Ce très instructif texte se conclut sur le rôle des anarchistes dans la lutte contre toutes les religions. Pour Le Combat syndicaliste (n° 382, septembre, 12 p., 2 euros, site), « les femmes sont des travailleurs comme les autres ! » Nous n'en doutons pas mais pourquoi illustrer cette constatation avec une femme, l'œil vague, la clope au bec, une bouteille en main – peut-être un cocktail Molotov… pas vraiment une travailleuse comme les autres. Certainement du second degré ! Les articles sont plus réalistes et livrent quelques « histoires quotidiennes au travail » : réflexions sexistes, harcèlement, inégalités économiques et sociales, etc. Egalement, une histoire de chat, celui hérissé et rebelle adopté par la CNT, se promenant des toits de Paris aux usines américaines, faisant un tour à Berlin puis revenant en France. Sans compter toutes ses adaptations et métamorphoses récentes, de quoi faire une belle expo. Sachez aussi que le matou se retrouve parfois au travail (postier, cheminot, contrebandier…). Et les rubriques « ici et maintenant », « sans frontières » et « pêle-mêle ». Le Monde libertaire (HS n° 51, septembre-octobre, 66 p., 5 euros, site) se pose, lui, la question du « travail, pour quoi faire ? ». Et, tout d'abord, c'est quoi le travail aujourd'hui : inégalités entre hommes et femmes, démantèlement du code du travail, précarité, syndicalisme réformiste, stages à répétition, individualisation, course à la compétivité… Que signifie récupérer le « fruit inégral de son travail » ? Autres thèmes abordés : la déshumanisation du travail ; son évolution, du monde antique à la chrétienneté ; l'abolition néo-libérale du salariat : le statut d'autoentrepreneur ou comment s'autoexploiter ! Et une filmo-bibliographie sélective. A part le boulot, on y trouve aussi une interview à propos des maisons médicales belges autogérées ; des nouvelles de Tunisie et d'Istanbul ; un épatant entretien avec l'1consolable, « rappeur et chômeur décomplexé ». Le « bulletin anarchiste de Paris et sa région » Lucioles (n° 11, septembre, recto-verso, à télécharger) est disponible. Au sommaire : les prisons l'été, c'est encore pire ; locaux PS tagués ou vandalisés ; une résidence pour étudiants… enfants de gendarmes ; un 14 Juillet dans le 20e arrondissement ; nouvelle adresse de l'Autorité de sûreté nucléaire…

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