Octobre 2008

PUBLICATIONS

Ce sont deux pavés de plus de six cents pages qui dominent ce mois-ci l'édition libertaire. Et tout d'abord le grand œuvre de Rudolf Rocker, Nationalisme et Culture (coéd. Les Editions libertaires - Editions CNT-RP, 672 p., 20 euros), pour la première fois publié en français grâce, entre autres, au rigoureux travail de traduction de Jacqueline Soubrier-Dumonteil (avec une préface de Heiner Becker). Ecrit en 1933 par un penseur original qui fut une figure marquante de l'anarchisme du XXe siècle (lire biographie), cet ouvrage a été traduit dans les principales langues européennes car c'est une monumentale étude de l'idéologie nationaliste et de l'Etat-nation (genèse, histoire, évolution), de la dialectique entre unité politique et culture, qui se conclut par un plaidoyer pour une fédération européenne bien éloignée de cette actuelle Union dominée par le capitalisme et les différents nationalismes. Un ouvrage indispensable ! Le second est un Dictionnaire de l'anarchie (Albin Michel, 666 p., 23 euros) concocté par Michel Ragon. Avec près de quatre cents entrées, l'auteur passe en revue les personnages, les mouvements, les thèmes de ce courant de pensée, y consacrant quelques lignes ou plusieurs pages. C'est un panorama assez complet et plutôt juste qui est livré, même si l'on peut s'étonner de la présence de certains. Que vient faire ici, par exemple, Jean-Paul Sartre ? Compatriote et ami de Rocker, Erich Mühsam (lire biographie) sera arrêté par les nazis, torturé et finalement assassiné le 10 juillet 1934 au camp de concentration d'Oranienburg. La Digitale va prochainement publier Une vie de révolte. Lettres 1918-1959 (245 p., 18 euros), de Zenzl Mühsam, son épouse, qui connaîtra, elle, le goulag russe en 1936. Ce recueil de textes témoigne d'une époque qui s'étend de la république de Weimar à la République démocratique allemande (RDA), en passant par le IIIe Reich. Si un écrivain a magnifiquement dénoncé le pouvoir totalitaire quel qu'il soit et ses perversions, c'est bien George Orwel (1903-1950). Agone s'est intéressé au journaliste qui, pendant quelques années, a disposé dans l'hebdomadaire Tribune d'une chronique de mille mots où il jouissait de la plus entière liberté dans le choix de ses sujets et dans l'expression de ses idées. Une nouvelle traduction (par Frédéric Cotton et Bernard Hoepffner) nous livre pour la première fois l'intégralité de ces textes : A ma guise. Chroniques (1943-1947) (préf. et notes de Jean-Jacques Rosat, 528 p., 26 euros). Parmi les apprentis du totalitarisme, on peut distinguer le Parti communiste français (au beau temps du stalinisme) qui a établi, de 1933 à 1945, quelques vingt-huit listes noires pour dénoncer les « traîtres » ou prétendus tels. Sylvain Boulouque et Franck Liaigre les ont étudiées (Les listes noires du PCF, Calmann-Lévy, 260 p., 23 euros), se sont servis de multiples sources d'archives pour les décrypter et dresser ainsi, en creux, un portrait-type du « bon » communiste et mieux connaître la figure du « traître ». Celle-ci reste d'ailleurs assez floue, peut-être pour que chacun, un jour, selon les besoins du Parti, puisse endosser l'habit… Longtemps « satellisée » par le PCF (Jacques Duclos, son secrétaire général, en fut même le président en 1962), l'association des Amis de la Commune a malgré tout grandement contribué à perpétuer le souvenir et l'histoire de ce moment unique de la lutte ouvrière. Grâce lui en soit rendu ici même à l'occasion de la parution d'une brochure qui relate sa longue existence : Les Amis de la Commune de Paris. Histoire de l'association (collectif, 54 p., 4,50 euros). La quatrième de couverture rappelle fort à propos la phrase attribuée à Victor Hugo : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. » Le discours du catastrophisme scientifique relayé par l'Etat n'est qu'un élément de propagande pour nous convaincre de la nécessité du renforcement des contraintes sociales puisque notre survie est en jeu. C'est la thèse développée par René Riesel et Jaime Semprun dans Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable (Encyclopédie des nuisances [80, rue de Ménilmontant, 75020 Paris, tél. : 01 43 49 39 46], 130 p., 10 euros). En 1924, un jeune libertaire hollandais, Herman Schuurman, s'exprimait ainsi dans un pamphlet : « Travailler, c'est collaborer à faire des bénéfices et à exploiter ; c'est collaborer à la falsification, à la fourberie, à l'empoisonnement ; c'est collaborer aux préparatifs de guerre ; c'est collaborer à l'assassinat de toute l'humanité. » La vérité d'hier rejoint la réalité d'aujourd'hui où l'on demande de « travailler plus avec plus de précarité ». Cette phrase est extraite de l'essai Le Travail est un crime (Editions antisociales, 52 p.), suivi d'une étude d'Els van Daele sur « Le groupe De Moker, la jeunesse rebelle dans le mouvement libertaire hollandais des Années folles ». Le tout peut être téléchargé (pdf, 2,7 Mo). Autres textes de rébellion et de révolte, contemporains ceux-là, présentés dans le recueil A couteaux tirés avec l'existant, ses défenseurs et ses faux critiques (collectif, TypeMachine - Mutines Séditions, 105 p., prix non indiqué), qui incitent à la rupture et à une insurrection s'inscrivant dans une perspective sociale. Deux réflexions s'attachent plus particulièrement aux phénomènes migratoires de masse accompagnant la mondialisation de l'économie et créant de nouveaux terrains de luttes communes. C'est sur le terrain de la lutte syndical que se place René Berthier avec A propos de l'Alliance syndicaliste (1970-1980) (No Pasaran, 48 p., 3 euros). Il revient sur cette expérience en la replaçant dans l'histoire du syndicalisme révolutionnaire et de l'anarchosyndicalisme et s'interroge, avec le développement des SUD et de la CNT au cours de ces dernières années, sur les possibilités pour l'anarchosyndicalisme de se développer.

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Saint-Denis, octobre. Les cours de la Dionyversité – l'université populaire de Saint-Denis – ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Les mardis 7, 14, 21, 28 octobre : « Décoder l'économie. La crise est elle une fatalité ? » (grande distribution, commerce équitable, services publics, marché de la santé), avec plusieurs intervenants dont l'économiste Christian Jacquiau. Les jeudis 9, 16, 23, 30 octobre : « La société sous contrôle » (globalisation de la surveillance, CNIL, multiplication des fichiers, résistance à la surveillance…), organisé par les Amis d'Orwell. Liste des intervenants et informations complémentaires sur le site Internet. Certaines des conférences de la Dionyversité sont disponibles en fichiers sonores sur le site.

Paris, 2 octobre. Débat avec Cédric Biagini et Guillaume Carnino, animateurs des éditions L'Echappée, créées en 2005, sur « Le livre comme outil de résistance au technolibéralisme » à 20 heures à la librairie l'Atelier, 2 bis, rue du Jourdain, Paris 20e (tél. : 01 43 58 00 26).

Toulouse, 2 octobre. La CNT-AIT vous invite à une présentation de l'œuvre du philosophe et économiste Cornélius Castoriadis et à un débat sur l'actualité de ses écrits à 20 h 30, salle Saint-Aubin, 8, impasse Saint-Aubin, Toulouse. On peut écouter de nombreux enregistrements du fondateur du groupe Socialisme ou Barbarie, à propos de sa réflexion sur une société autonome, sur AnarSonore.

Lyon, 4 octobre. A la librairie La Gryffe, 5, rue Sébastien-Gryphe, à 15 heures, réunion d'information et de solidarité avec Oreste Scalzone et Elisa Novelli : « Marina Petrella doit vivre libre en France ! ». Ouverture du lundi au samedi, de 14 heures à 19 heures. Tél./fax : 04 78 61 02 25 - Courriel - Site Internet.

Marseille, 4 octobre. Rencontre avec la revue Réfractions, à l'occasion de la publication de son vingtième numéro, conférence-débat animée par Bernard Hennequin. A 17 heures, au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 3, rue Saint-Dominique, Marseille 1er (angle place des Capucines). Courriel - Site Internet.

Paris, 4 octobre. La bibliothèque La Rue reçoit à 15 h 30 Lola Lafon, auteure et interprète de chansons, qui, après Une fièvre impossible à négocier (2003), histoire d'une reconstruction après un viol, viendra présenter son second roman, De ça je me console (Flammarion, 2007), « récit mené par une narratrice, entourée de presque morts affolés d'être encore vivants ». Bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette, Paris 18e (M° Abbesses ou Blanche). Tél. : 01 42 23 32 18. Site Internet.

Toulouse, 10 octobre. Projection d'Ordre public, G8 Gênes 2001, un DVD produit par le Secrétariat du Genoa Legal Forum (GLF) décrivant la gestion de l'ordre public pendant le sommet du G8 à travers une reconstitution des événements qui se sont déroulés le vendredi 20 juillet 2001, jour de la mort de Carlo Giuliani. A 20 h 30, à la librairie associative Le Chat noir, 18, avenue de la Gloire. Programme du mois.

Bordeaux, 11 octobre. A 17 heures, conférence-débat avec Larry Portis sur le « Syndicalisme révolutionnaire aux Etats-Unis », organisée par la librairie du Muguet à l'Athénée libertaire, 7, rue du Muguet. Courriel - Site Internet.

Toulouse, 17 octobre. Projection de Vivre au paradis (1 h 36), un film de Bourlem Guerdjou (1998) : la vie à Paris d'une famille d'immigrés algériens dans les années 60, pendant la guerre d'Algérie. A 20 h 30, à la librairie associative Le Chat noir, 18, avenue de la Gloire. Programme du mois.

Saint-Ouen, 18 octobre. Projection à 21 heures du film documentaire Dolce Vita sur les Roms de Saint-Ouen, réalisé par le collectif Killmeway. Cinéma de Saint-Ouen, Espace 1789, 2-4, rue Alexandre-Bachelet, 93400 Saint-Ouen (M° Garibaldi). Tarif : 3 euros. Un verre amical sera partagé avec le public après la séance. Renseignements.

Paris, 22 octobre. La librairie Quilombo organise à 19 h 45 la projection du documentaire Tlatelolco, les clés du massacre qui retrace les événements du 2 octobre 1968, lorsque l'armée mexicaine a ouvert le feu sur la foule des étudiants rassemblés place des Trois-Cultures, à Mexico… Elle sera suivie d'un débat autour de 68, de Paco Ignacio Taibo II (L'Echappée). Cela se passera au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Courriel - Site Internet.

Paris, 24 octobre. Projection du film documentaire In Working Progress, suivie d'une discussion avec Guy Davidi, réalisateur et membre du collectif Anarchistes contre le mur, à 18 h 30, à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Filles-du-Calvaire, Oberkampf).

Ambérieu-en-Bugey (Ain), 25 octobre. A l'occasion de la création d'un syndicat CNT dans le département de l'Ain, vous êtes invités à une projection suivie d'une rencontre autour du film Et pourtant ils existent : histoire du syndicalisme d'action directe, à 16 heures, à la Maison du peuple, place Pierre-Semard.

Lyon, 30 octobre. La librairie La Gryffe organise à 20 heures un débat avec Gwenola Ricordeau sur la prison au quotidien vue des deux côtés et l'ordre carcéral en place, autour de son livre Les Détenus et leur famille (Autrement). 5, rue Sébastien-Gryphe, Lyon 7e. Ouverture de la librairie du lundi au samedi, de 14 heures à 19 heures. Tél./fax : 04 78 61 02 25 - Courriel - Site Internet.

Cluny (Saône-et-Loire), 31 octobre. Conférence-débat sur la décroissance animée par Jean-Pierre Tertrais, auteur de La Crise agricole et de l'ouvrage Du développement à la décroissance, à 20 heures, à la salle du juge de paix, place du Marché. Organisée par le groupe libertaire de Saône-et-Loire et le groupe La Vache noire (Fédération anarchiste).

Marseille, 31 octobre. La librairie L'Odeur du temps, 35, rue Pavillon, 13001 Marseille (tél. : 04 91 54 81 56) vous invite à une soirée « Lectures, dialogue et débats », à partir de 19 heures. Avec Marc Tomsin et Georges Lapierre, des éditions Rue des Cascades ; Jean-François Bourdic, Virginie Girard et Marianne Millon, des éditions Les Fondeurs de briques.

 

COLLOQUE, FESTIVAL,
FÊTES DU LIVRE…

Festival du film militant du pays d'Aubagne. L'édition 2008 se déroulera du 6 au 11 octobre à la Penne-sur-Huveaune (Bouches-du-Rhône), au cinéma Jean-Renoir et dans la salle de spectacle de l'Espace de l'Huveaune. Soirée d'ouverture : lundi 6 octobre à 20 heures au cinéma Le Pagnol à Aubagne. Programme complet et détaillé.

Camus et les libertaires. Les 25es Rencontres méditerranéennes se tiendront les 10 et 11 octobre au château de Lourmarin (Lubéron, Vaucluse) et auront pour thème : « Le don de la liberté : Albert Camus et les libertaires ». L'écrivain et philosophe a inscrit son action dans son engagement, en France comme à l'étranger. Il se tourne très tôt vers les libertaires espagnols (Espagne, pays des origines), italiens et grecs (Italie, Grèce, pays des accroches intellectuelles, militantes et artistiques). Avec la participation de Sylvain Boulouque, Alessandro Bresolin, Marianne Enckell, Charles Jacquier, Lou Marin, Progreso Marin, Wally Rosell… Après chaque intervention, discussion. Diffusion d'un entretien entre Camus et Maurice Joyeux au sujet de L'Homme révolté. Le samedi, à 16 h 20, débat général suivi de projections. Programme complet [pdf, 92 Ko].

Lire en fête, Paris. A cette occasion, la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire), organise le 11 octobre, à 14 h 30, une exposition d'affiches par le collectif 68Mai08 qui expliquera plus en détail son projet ; à 17 h 30, projection du film Au-delà de la haine, suivi d'un débat animé par l'équipe de « Ras les murs » (Radio-Libertaire). Le 12 octobre, des rencontres auront lieu, à 13 heures, avec Olivier Brosseau, coauteur de l'essai Les Créationnismes. Une menace pour la société française ? (Syllepse) ; et à 16 h 30, avec Michel Ragon qui vient de publier un Dictionnaire de l'anarchie (Albin Michel). Site Internet.

Solidarité avec Serge, Paris. Serge, syndicaliste à la CNT-PTT de Marseille, est menacé de révocation suite à une grève en mai 2008. Deux soirées sont organisées au 33, rue des Vignoles, Paris 20e. Vendredi 17 octobre, à 20 heures, buffet solidaire et musique avec Fred Alpi (chanteur rock libertaire). Samedi 18, à partir de 16 heures, projection du documentaire La Poste, un drôle de pli. A 17 h 30, meeting sur la privatisation et la répression à La Poste. Concerts à 19 h 30 avec Active Minds (anarchopunk, Londres), Cholera (punk, Bresil), Skalopes (ska, Paris). PAF : 5 euros. Site Internet.

L'Autre Livre, Saint-Etienne. L'union des syndicats CNT de la Loire organise les 17, 18 et 19 octobre, de 9 heures à 19 heures, un salon du livre à la Bourse du travail, salle Sacco-et-Vanzetti, cours Victor-Hugo. Participation de nombreux éditeurs, auteurs et librairies. La chorale révolutionnaire La Barricade interprétera ses plus grands succès… Programme détaillé.

Sacco-Vanzetti au théâtre. Après le succès obtenu par la pièce de Loïc Joyez et la troupe des Inactualistes en mai, une série de douze représentations exceptionnelles est prévue du 21 octobre au 2 novembre au théâtre Déjazet, du mardi au samedi à 20 h 30, le dimanche à 15 heures (relâche le lundi). Théâtre Déjazet, 41, bd du Temple, 75003 Paris (M° République). Location : 01 48 87 52 55, FNAC et points de vente habituels (tarifs : 30, 25 et 20 euros ; étudiants : 15 euros ; abonnés : 12 euros). Plus d'informations sur le site Internet des Inactualistes.

 

DIVERS

Esprit de Mai 68. Un collectif, 68Mai08, souhaite redonner la parole aux murs. « Mai 68 n'a pas besoin de commémorations (…), l'esprit de Mai 68 est toujours mordant. Quarante printemps après, bon nombre de slogans et de luttes sont toujours d'actualité, les revendications de Mai 68 sont loin d'être périmées, certaines sont à revisiter, d'autres sont à inventer… Nous lançons un appel à tous les artistes, graphistes, militants, activistes et colleurs d'affiches de France, de Belgique et d'ailleurs pour lancer avec nous des pavés graphiques (…). » Un Journal d'affiches (40 affiches au format A3, reliées et prêtes à être photocopiées) a été édité et on peut l'obtenir gratuitement dans certains lieux-relais. Sur le site Internet du collectif, se trouvent plein d'affiches à télécharger, à imprimer et à coller ; un agenda des ateliers, expositions, débats et actions à venir ; comment s'organiser ; des comptes rendus et des photos des premières actions… « Résister, c'est créer ; créer, c'est résister. »

Catalogue du CLL. Le Club du livre libertaire (CLL, 2e semestre 2008, 36 pages) vient de sortir son catalogue et on peut le télécharger (pdf, 2,2 Mo). Ce sont vingt-huit éditeurs libertaires qui se sont regroupés pour présenter quatre cents livres neufs à prix réduit. En effet, une cotisation annuelle de 15 euros donne droit à une réduction de 30 % (+ 10 % de participation aux frais de port). Sans obligation d'achat, ni envoi d'office. Adresse postale : CLL, Les Ginestes, 81350 Crespin. Courriel.

Merde à… Insulter de quelque façon que ce soit un « officiel », un policier, un représentant quelconque du désordre établi peut coûter cher… 7 500 euros d'amende et six mois de prison. Eh oui, ces gens-là ne sont pas des citoyens ordinaires (dans ce cas, il ne s'agit que d'une amende de 38 euros). Et, en plus, ce sont eux (victimes) qui constatent l'infraction. Mais c'est, paraît-il, une exception française… qui ne peut aboutir qu'à des dérives inquiétantes et intolérables. C'est pour cela que des « victimes » du délit d'outrage se sont regroupées et ont fondé en juillet 2008 le Collectif pour une dépénalisation du délit d'outrage (Codedo). Sur leur site Internet, on peut suivre le parcours judiciaire de quelques-uns des fondateurs, dix raisons pour dépénaliser, une revue de presse, un historique et les actions menées. Le Codedo tiendra une conférence de presse ouverte au public mardi 21 octobre, à 16 heures, à la librairie Résistances, 4, villa Compoint, Paris 17e (M° Guy-Môquet). En présence des fondateurs du collectif, de Hélène Franco (secrétaire générale du Syndicat de la magistrature) et d'un avocat.

Karaoké révolutionnaire. Pour préparer vos prochaines manifestations, pour animer vos fins de repas (avec votre patron, entre autres !) et dîners en ville, certains ont pensé à vous : sur Karabol, on trouve plus d'une trentaine de chansons révolutionnaires en karaoké. « Gloire au 17e », « Bella ciao », « Chanson de Craonne »… ou plus récentes, comme « Motivés » ou « Ne te trompe pas de colère ». Il suffit pour cela de télécharger le logiciel Karafun, de type MS-DOS, excluant donc les possesseurs de Mac qui ne pourront se consoler qu'en écoutant les morceaux proposés. Des fiches pratiques humoristiques donnent par ailleurs des conseils pour organiser ses soirées et des recettes de cocktails. Sans oublier un « Manifeste du manifestant chanteur » : « Du passé, ne faisons pas table rase, faisons entendre nos voix comme à l'époque où les sonos n'existaient pas, soyons motivés. »

 

PÉRIODIQUES

« A contretemps ». Dans son n° 32, le « bulletin de critique bibliographique » s'intéresse plus particulièrement aux événement de mai 1937 à Barcelone qui marquèrent la fracture définitive du camp républicain et la fin du « vieux rêve émancipateur, noyé dans les eaux sales de la logique d'Etat ». Avec, tout d'abord, le témoignage de George Orwell, puis la critique de deux ouvrages parus récemment en Espagne dans la lignée de l'historiographie dominante, c'est-à-dire stalino-libérale. Une recension des titres édités en 2007 et 2008, en français et en castillan, consacrés à la guerre d'Espagne complète ce dossier qui se conclut avec la retranscription d'une intervention de Tomás Ibáñez sur l'actualité des idées de 36. Cette livraison d'octobre compte également une « revue des livres et des revues » et quelques autres notes de lecture plus développées. Correspondance : Fernand Gomez, 55, rue des Prairies, 75020 Paris. Courriel - Site Internet.

« Offensive ». Le dossier du trimestriel d'Offensive libertaire et sociale (n° 19, septembre, 5 euros) est consacré à « Guerre, armement, militarisation… Foutez-nous la paix ! » qui analyse, entre autres, l'évolution du complexe militaro-industriel depuis le 11-Septembre : « La privatisation de l'armée et la course renouvelée aux armements et à la technologie ont donné naissance au système industriel militaro-sécuritaire. » Face à cette situation, les résistances à la guerre se poursuivent : populations autour des bases militaires, femmes pacifistes, objecteurs… et brève histoire du pacifisme et de l'antimilitarisme. Parmi les autres articles : marches de femmes la nuit et lettre d'un Français aux Roumains sur le remplacement de la paysannerie par l'agriculture industrielle… Abonnement quatre numéros : 18 euros. OLS, c/o Mille Bâbords, 61, rue Consolat, 13001 Marseille. Courriel - Site Internet.

« Emancipation syndicale et pédagogique ». Le numéro de rentrée de la revue du courant révolutionnaire dans le syndicalisme enseignant privilégie la défense de la laïcité (« Oui à la laïcité, malvenue au pape », « Créationnisme et enseignement », « Vers l'instauration en France d'un ”religieux d'Etat” ») et de l'école publique (« L'enseignement supérieur à l'épreuve du libéralisme », « Le lycée de la réussite contre l'école de la République », « La fin d'une école pour touTEs »…). Des informations sur les luttes, une rubrique internationale (avec, entre autres, « Sionisme et antisémitisme »), des pages « culture », un article sur l'abrogation du fichier Edwige et une « chronique des sexismes ordinaires » parachèvent ce sommaire assez complet. Site Internet.

« CQFD ». Le mensuel de critique social marseillais lance un cri d'alarme : il leur faut deux mille abonnés supplémentaires d'ici novembre pour continuer à paraître. Ou Ce qu'il faut détruire disparaîtra ! Abonnement 11 n° dont 3 spéciaux (France et étranger) : 22 euros ou plus en soutien (11 n° pour petit budget : 17 euros). Au sommaire du mois de septembre : « La Poste : privatisation et répression », soutien à Serge Reynaud, facteur et militant syndical menacé de révocation ; « Pierre Carles flingue Pierre Lescure, l'ex-patron voyou de Canal+ », « Réforme de l'éducation : la machine à décérébrer » ; « Sans-Papiers : les “dépatriés” d'Hortefeux » ; et bien d'autres choses encore que vous lirez dans le numéro de septembre (n° 59, 2 euros). Adresse postale : CQFD, BP 70054, 13192 Marseille Cedex 20 - Site Internet.

Retour
en haut
 fleche haut
 fleche bas