Mars 2010

PUBLICATIONS

Nous signalions le mois dernier la réédition de La Révolution inconnue, de Voline, et peu après ce sont les Mémoires et écrits. 1917-1932 (coll. Champ libre, 558 p., 35 euros) de Nestor Makhno (1888-1934, lire biographie), l'autre ouvrage-clef pour appréhender l'action des anarchistes dans la révolution russe, qui sont publiés par Ivrea (1, place Paul-Painlevé, 75005 Paris). Alexandre Skirda, son traducteur, a fait un travail remarquable en révisant le premier tome (chapitres I à III du présent volume), précédemment paru (lire bibliographie), et en traduisant du russe les chapitres IV et V (avril-décembre 1918), inédits en français. Divers écrits ont été ajoutés, dont la réponse à l'ouvrage sciemment mensonger du bolchevique Koubanine sur la Makhnovchtchina. C'est ainsi toute l'épopée du mouvement insurrectionnel paysan qui nous est racontée, affrontant aussi bien les armées blanches que l'Armée rouge, constituant une fédération de communes agraires autonomes, affranchies de tout pouvoir d'Etat et régies par des soviets libres. On sait comment cela a fini : la trahison des bolcheviques et la mise sous le joug d'une population de quelque deux millions et demi d'habitants. Après L'Anarchie d'Elisée Reclus, les éditions d'Ores et déjà publient dans la même collection deux opuscules, l'un est la restranscription d'une conférence de Louise Michel (Prise de possession, 67 p., 6 euros), l'autre une agréable pochade de Paul Lafargue (Pie IX au paradis, 40 p., 4 euros). Le gendre de Karl Marx livre avec cette visite d'un pape au « saint des saints » un pamphlet anticlérical rigolard : Saint-Pierre en portier alcoolique, un Dieu décati et désabusé, Jésus-Christ en play-boy pommadé, et le Saint-Esprit en pigeon concupiscent… Ce n'est plus la Trinité mais un ménage à trois ! Drôle de curé que ce Jean Meslier, laissant à sa mort un manuscrit, son testament, où il disait tout le mal qu'il pensait de la religion, de toutes les religions, de l'Eglise et des puissants. Dans Les Aventures véridiques de Jean Meslier (1664-1729). Curé, athée, et révolutionnaire (préf. de Michel Onfray, Les Editions libertaires, 256 p., 14 euros), Thierry Guilabert nous présente de façon vivante sa vie et son œuvre. Des prêtres et des bonnes sœurs, on en trouve en nombre dans le catalogue de l'exposition Clovis Trouille, Voyous, voyants, voyeurs. Autour de Clovis Trouille (1889-1975) (coéd. Somogy - Musée d'art et d'histoire Louis-Senlecq, 104 p., 22 euros), avec des textes de Michel Onfray, Clovis Prévost, Ornella Volta et Henri Lambert. Si l'exposition à L'Isle-Adam est terminée, on pourra bientôt la voir à Charleville-Mézières puis à Laval (lire ci-dessous). Reste aussi les magnifiques œuvres sensuelles et morbides, provoquantes et joyeuses, accompagnées de passionnantes et instructives mises en perspective : emprunts de Trouille aux maîtres anciens, ses amitiés artistiques (Maurice Rapin, Alfred Courmes…) et ses « enfants terribles » de la scène artistique contemporaine. Autre beau livre, la réédition par les Presses universitaires de France et la Fondation Martin-Bodmer des Turpitudes sociales (préf. de Henri Mitterand, 128 p., 26 euros) de Camille Pissarro (lire biographie). Ces vingt-huit dessins en noir et blanc, exécutés en 1890, bien éloignés par leur style épuré de ses tableaux impressionnistes, lui furent inspirés par des faits divers relatés dans le journal de Jean Grave, La Révolte. Proche des anarchistes, il voulait avec cet album avertir ses deux nièces anglaises des réalités sociales et de la misère ouvrière. Publiée en fac-similé pour la première fois en 1972 par les éditions Skira, et aujourd'hui introuvable, cette reproduction souffre un peu du fond jaune choisi et de la photogravure défaillante mais demeure un témoignage inégalable de l'engagement du peintre. Victime de la monarchie et du clergé espagnols, le pédagogue libertaire Francisco Ferrer (1859-1909) fut fusillé à la suite de l'insurrection de la Semaine sanglante. Convaincu que la révolution sociale ne peut aboutir que si la classe ouvrière élève son niveau d'instruction en dehors de tout dogme, il avait créé l'Ecole moderne de Barcelone, qui fonctionna de 1901 à 1906. L'ouvrage qui relate cette mise en pratique des principes libertaires d'éducation intégrale, rédigé en prison, n'avait jamais été traduit en français. C'est maintenant chose faite avec L'Ecole moderne. Explication posthume et finalité de l'enseignement rationnel (préf. d'Anne Morelli et Marie-Jo Sanchez Benito, 117 p., 13 euros), grâce à Couleur livres, un éditeur belge de la région de Charleroi. On y trouve prôner « la mixité sociale et de genre, l'expérimentation scientifique comme support essentiel à la compréhension du monde, la participation active de l'écolier dans le fonctionnement de l'institution, l'implication des parents dans le processus scolaire, l'abolition des sanctions et des examens au profit de la motivation et du plaisir »… Une lecture indispensable à tous ceux qui s'intéressent à une pédagogie respectueuse de l'enfant et de son devenir. Autre témoignage d'éducateur mais dans un univers bien différent, celui de Rolland Hénault, professeur de lettres, qui raconte sa vie d'enseignant dans deux ouvrages parus aux Editions de l'impossible : L'école et moi, vol. 1 : Un demi-siècle dans les geôles de l'Education nationale (93 p., 10 euros), et vol. 2 : Un demi-siècle d'anarchie douce dans l'Education nationale (111 p., 12 euros). Auteur prolixe qui ne manque pas d'humour, il a aussi publié récemment un livre de poésie et un recueil de nouvelles : Sept Poèmes pour mourir en bonne santé (40 p., 5 euros) et Pourquoi je : recueil de nouvelles insignifiantes (65 p., 9 euros). Michel Noirret (blog personnel), né en Ardèche et résidant en Belgique depuis plus de quarante ans, ne manque pas non plus d'humour, même si certains jugeront ses réflexions « politiquement incorrectes ». Rien que le titre de son livre, Le Cœur de maçon. Libertaire et franc-maçon (Editéditions, 136 p., 16 euros), recèle non seulement une contrepèterie malséante mais associe deux termes, hier souvent associés, devenus aujourd'hui contradictoires aux yeux de nombre de personnes. Compositeur, chanteur, scénariste, cinéaste, l'auteur veut remettre les « pendules à l'heure ». Sur les deux principaux sujets abordés, l'anarchisme et la franc-maçonnerie, il a quelque fois la dent dure, le jugement acerbe, mais nous offre un témoignage décapant et incitant à dépasser les préjugés. Et bien d'autres thèmes – les religions, le libéralisme, la justice, la politique… – sont abordés avec justesse et ironie : « Le jour où l'islam se mettra (ou se remettra) au vin rouge, il entrera enfin dans la modernité. Ça nous ferait des vacances s'il se dépêchait un peu. » Inconvenant, je vous dis ! A propos d'un autre chanteur libertaire, disparu il y a presque trente ans, et maintenant au Panthéon de la chanson française, un ouvrage nous révèle ses aventures de jeunesse à Sète et ses démêlés avec la justice. Il s'agit bien sûr de Georges Brassens et de J'aurais pu virer malhonnête. La jeunesse tumultueuse de Georges Brassens (Editions du moment, 281 p., 20 euros), de Bernard Lonjon. Nourri d'archives inédites, d'entretiens avec des proches et d'anecdotes, le récit évoque le poète à travers sa ville natale, son « île singulière ». Jacques Langlois (blog personnel), dans Des causes de la crise. Modèle libéral et projet proudhonien (Editions libertaires, 304 p., 15 euros), compare le libéralisme au proudhonisme pour éclairer les vices cachés de la pensée libérale, tant politique qu'économique, présents dès l'origine. Si le néolibéralisme a aggravé la situation, le ver était dans le fruit depuis longtemps et parler de « moraliser » le libéralisme est une aimable plaisanterie. Toujours à propos de Proudhon, L'Atelier du grand tétras a publié un numéro spécial de La Racontotte (n° 86, 48 p., 5 euros) consacré au célèbre Bisontin : « Pierre-Joseph Proudhon : le combat d'une vie pour une société juste et heureuse ». De courts textes permettent d'appréhender de façon assez complète l'homme, le penseur, de comprendre son œuvre, ses relations avec Karl Marx ou avec Courbet ; une sélection de textes et une chronologie complétant le numéro. Et, comme il n'y a pas de fin heureuse, concluons avec un petit ouvrage édité par l'Atelier de création libertaire. Il y a quelques années, Francis Dupuis-Déri avait entrepris d'interroger des militant(e)s anarchistes sur leur forme d'action, leur manière de s'organiser, les processus de prise de décision au sein de leurs groupes et leurs motivations politiques. Un jour, il a eu l'idée d'ajouter une dernière question : « Avez-vous déjà pleuré pour des raisons politiques ? » Ce sont quelques-unes de ces réponses que l'on trouvera dans Lacrymos, récits d'anarchistes face aux pleurs (88 p., 10 euros).

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Saint-Denis, mars (1). Les cours de la Dionyversité ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Cycle « La tyrannie technologique » : le 2 mars, « Technologie, la grande dépossession », présentation de Cédric Biagini et Guillaume Carnino ; le 9, « Critiques de la société numérique », avec les mêmes ; le 16, « Les résistances à la technologie, XIXe-XXIe siècle », avec Fran¨ois Jarrige ; le 23, « Les pensées critiques de la technologie », avec Patrick Marcolini. Cycle « La servitude volontaire » : le 4 mars, « La chaîne invisible : flux tendu et servitude volontaire », avec Jean-Pierre Durand ; le 11, « L'emprise de la transparence dans les institutions spécialisées », avec Jean-Pierre Pinel ; le 18, « Les chaînes de l'esclavage : un délice collectif », avec Françoise Valon ; le 25, « Le gramme de l'oppresseur et le kilo de l'opprimé », avec Françoise Valon. Site Internet.

Nîmes, 2 et 9 mars. A partir de 19 heures, dans le cadre de l'Université populaire, « Mémoires de l'anarchisme », conférence de Ronald Creagh suivie d'un débat au Centre Pablo-Neruda, place Hubert-Rouger.

Grenoble, 3 mars. L'Atelier de création libertaire (ACL) viendra parler de ses 30 ans de culture libertaire, à 20 heures, à Antigone, 22, rue des Violettes.

Merlieux, 4 mars. De 18 à 21 heures, le groupe Pierre-Kropotkine reçoit Léo Lapointe, l'un des chefs de file du polar nordiste, qui viendra causer de trois de ses ouvrages ayant pour thèmes les coulisses du pouvoir et les dérives financières. Table de presse. Apéro dinatoire. Entrée libre et gratuite. Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Renseignements : 03-23-80-17-09.

Nîmes, 6 mars. A propos des élections régionales, le groupe Gard-Vaucluse de la Fédération anarchiste organise une réunion-débat avec René Berthier, à 15 heures, au Centre Pablo-Néruda. Adresse postale : BP 25018, 30903 Nimes Cedex 2 - site Internet.

Paris, 6 mars. Rencontre avec Nadine Jasmin à propos de son livre Exploitées ? Le travail invisible des femmes. A 16 h 30, à la Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire). Courriel : librairie-publico(at)wanadoo.fr - Site Internet.

Paris, 7 mars. Le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL, Paris) organise au CICP, 21 ter, rue Voltaire Paris 11e, une projection à 17 heures du film de Miriam Fischer Oaxaca, entre rébellion et utopie. Puis, à 18 heures, rencontre avec Angel Kosme, membre de Vocal, autour des luttes d'Oaxaca en 2006 et, aujourd'hui, en 2010. Courriel : cspcl(at)altern.org - site Internet.

Caen, 9 mars. A l'initiative du groupe de la Fédération anarchiste de Caen, projection à 20 h 30 de Rouge bandit, le nouveau DVD de Charlie Bauer, et débat avec l'auteur de Fractures d'une vie autour de l'enfermement. Au squat Le Pavillon noir, 10, boulevard Poincaré (arrêt Aviation, tram B), qui fête du 6 au 13 mars ses 2 ans d'existence et d'activité.

Nîmes, 9 mars. A partir de 19 heures, dans le cadre de l'Université populaire, « Mémoires de l'anarchisme », conférence de Ronald Creagh suivie d'un débat au Centre Pablo-Neruda, place Hubert-Rouger.

Montpellier, 10 mars. Ronald Creagh présente à 19 heures son livre Utopies américaines. Expériences libertaires du XIXe siècle à nos jours à la médiathèque Emile-Zola, 218, bd de l'Aéroport-International.

Rennes, 10 mars. A 15 heures, projection de Rouge bandit, de Charlie Bauer. Discussion-dédicace autour de son livre Fractures d'une vie, avec un pot convivial. Au local de La Commune, 17, rue de Châteaudun. A 20 heures, à propos du déménagement de la prison de Rennes, le groupe La Sociale (FA) organise une réunion publique contre tous les enfermements avec Charlie Bauer comme intervenant. Maison du Champ-de-Mars, salle Gune, 6, cours des Alliés (M° Charles-de-Gaulle).

Lorient, 11 mars. Le groupe libertaire Lochu-Ferrer (et FA Vannes-Lorient) organise un débat : « L'enfermement, la prison en question(s) », avec Charlie Bauer, qui sera précédé de la projection de Rouge bandit. A 20 h 15, cité Allende, Maison des associations, 12, rue Colbert. Entrée libre. Courriel : fedeanar56(at)yahoo.fr

Grenoble, 12 mars. A 20 heures, à Antigone, 22, rue des Violettes, Marianne Enckell, du Centre international de recherches sur l'anarchisme (CIRA) de Lausanne, anime une rencontre « Femmes et libertaires », autour des livres La Vie sera mille fois plus belle et Virginie Barbet, une Lyonnaise dans l'Internationale (ACL).

Paris, 12 mars. Ecoutez May Picqueray, le film de Bernard Baissat sera projeté à 18 h 30 au Forum des images, Forum des Halles, à l'occasion des rencontres organisées pour les 40 ans du Mouvement de libération des femmes (MLF). Le réalisateur a aussi conçu en 2010 un film court, Les Femmes disent « non » à toutes les guerres, qui sera montré en début de séance. A l'issue de la projection, Maurice Montet, de l'Union pacifiste de France (UPF), et des ami(e)s de May Picqueray dialogueront avec les spectateurs.

Perpignan, 12 mars. Le groupe Puig-Antich de la Coordination des groupes anarchistes (CGA) vous invite à une réunion-débat sur l'antiélectoralisme des anarchistes. A 19 heures, à la librairie Infos, 2, rue Théodor-Guiter (près de la place des Poilus). Site Internet.

Toulouse, 12 mars. Rencontre avec Ronald Creagh, organisée par le groupe de Toulouse de la Coordination des groupes anarchistes (CGA), autour de son livre Utopies américaines. Expériences libertaires du XIXe siècle à nos jours, à 20 heures, à l'Athénée Albert-Camus, 36, rue de Cugnaux. Site Internet.

Lyon, 13 mars. Marianne Enckell (CIRA) , anime à 15 heures une rencontre « Femmes et libertaires » au Cedrats, 27, montée Saint-Sébastien, 69001 Lyon Croix-Rousse (M° Croix-Paquet). Tél. : 04-78-29-90-67-15.

Marseille, 13 mars. Causerie de Guillaume de Gracia, à propos de son ouvrage L'Horizon argentin. Petite histoire des voies empruntées par le pouvoir populaire, 1860-2001 (Editions CNT-RP). A 17 heures, au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 3, rue Saint-Dominique, Marseille 1er (angle place des Capucines). Courriel : cira.marseille(at)free.fr - Site Internet.

Montreuil (93), 13 et 14 mars. De 15 heures à 23 h 30, le samedi, et de 15 heures à 22 heures le dimanche : « Vive la guerre civile ! » Deux journées d'action sur la guerre civile espagnole et son actualité soixante-dix ans après la fin des combats armés mais pas des combats politiques. Samedi : lecture de la pièce de théâtre Vive la guerre civile !, hommage à Orwell et à Camus, chants de la guerre civile, présentation de livres et chants populaires des peuples d'Espagne. Dimanche : chants, films et discussion de clôture. A la Parole errante, Maison de l'arbre, 9, rue François-Debergue.

Saint-Denis, mars (2). Cycle supplémentaire constitué de présentations de cinéastes, projections et débats, intitulé « Avant-garde & contre-offensive », animé par Isabelle Marinone. Le 15 mars, « Films de Gérard Courant » ; le 22, « Films de Gisèle et Luc Meichler » ; le 29, « Outrage & rébellion », en présence de plusieurs réalisateurs. A partir de 19 heures, à la Maison de la vie associative, 19, rue de la Boulangerie.

Forcalquier, 17 mars. Rencontre-débat, exposition, projection, infokiosk à propos de la commune d'Oaxaca (sud du Mexique)… Projection du film Oaxaca, entre rébellion et utopie de Miriam Fisher (75 min., VOST), suivie de la présentation de VOCAL et de l'expo, puis d'un débat en présence d'Angel Luna Cosme, Manu et Georges Lapierre. A partir de 20 heures, salle Pierre-Michel (entrée à prix libre).

Paris, 18 mars. A partir de 19 heures, projection du film Jerusalem, the East Side Story, dernier documentaire du réalisateur Mohammed Alatar sur la politique israélienne de confiscation de Jérusalem, et débat en présence de Naji Owdah et Nahla Chahal. Organisés par le groupe de travail « Palestine » du secrétariat international de la CNT. Au 33, rue des Vignoles, Paris 20e (M° Buzenval ou Avron). Site Internet.

Perpignan, 19 mars. Réunion-débat sur l'action directe et le sabotage, « les réponses et les alternatives anarchistes face à l'électoralisme », avec le groupe Puig-Antich de la CGA. A 19 heures, à la librairie Infos, 2, rue Théodor-Guiter (près de la place des Poilus). Site Internet.

Paris, 24 mars. La librairie Quilombo organise à 19 h 45 une rencontre-débat sur le thème : « Travail : quel sens ? », en présence de membres de la revue Offensive. Au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Courriel : quilombo(at)globenet.org - Site Internet.

Paris, les 26, 27 et 28 mars. Vendredi, à 20 heures : Dominique Grange, accompagnée de Philippe Mira (piano), chante « Des lendemains qui saignent » et Jacques Tardi dit des textes extraits de Putain de guerre !. Samedi et dimanche, expo-vente de dessins, peintures, collages… (vernissage le vendredi à 18 heures). A l'Espace Louise-Michel, 42 bis, rue des Cascades, Paris 20e. Dans le cadre de la campagne 2010 pour la libération de Jean-Marc Rouillan et Georges Cipriani, d'autres événements et mobilisations sont prévus. Plus d'infos sur le site Ne laissons pas faire.

Paris, 27 mars. A 15 h 30, la Bibliothèque La Rue reçoit Monique Surel-Tupin, animatrice de la compagnie théâtrale La Balancelle mais aussi coauteure d'Au temps de l'anarchie. Un théâtre de combat. 1880-1914 (Séguier-Archambaud). Au 10, rue Robert-Planquette, Paris 18e (M° Abbesses ou Blanche). Permanence tous les samedis de 15 h 30 à 18 heures. Tél. : 01-42-23-32-18. Site Internet.

Saint-Jean-du-Gard, 29 mars. Larry Portis, auteur d'IWW et syndicalisme révolutionnaire aux Etats-Unis (Les Amis de Spartacus), présentera son ouvrage à la bibliothèque Infokiosque, 152, Grand-Rue. Cette rencontre sera suivie d'un repas exquis (et gratuit, bien sûr).

Lille, 31 mars. Projection à 19 heures du film Putain d'usine, en présence des réalisateurs, et discussion (« Usines en lutte… et après ? ») proposée par la revue itinérante Z (à l'occasion de la sortie de son 3e numéro) et le journal La Brique. Au CCL, 4, rue Colmar (M° Porte-des-Postes). Seront également présents des ouvriers en lutte de la raffinerie Total.

Paris, 31 mars. La librairie Quilombo organise à 19 h 45 une rencontre-débat à propos de L'Horizon argentin. Petite histoire des voies empruntées par le pouvoir populaire (Editions CNT-RP), de Guillaume de Gracia, en présence de l'auteur. Projection du film Argentinazo, vivre avec la crise (2004, 49 min), de David Futerman. Cela se passe au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Courriel : quilombo(at)globenet.org - Site Internet.

 

EXPOSITIONS, THÉÂTRE, CINÉMA

« Voyous, voyants, voyeurs. » Le musée d'art et d'histoire Louis-Senlecq de L'Isle-Adam (Val-d'Oise) organise jusqu'au 7 mars une exposition consacrée au peintre libertaire Clovis Trouille (1889-1975). Celui qu'André Breton avait baptisé « le grand maître du tout est permis » a élaboré une œuvre iconoclaste dont les thèmes de prédilection sont l'anticléricalisme, l'antimilitarisme et l'érotisme, baignés d'une atmosphère macabre, onirique et provocatrice. Lui-même avouait qu'« il est vrai que je n'ai jamais travaillé en vue d'obtenir un grand prix à une biennale de Venise quelconque, mais bien plutôt pour mériter dix ans de prison… ». Pour en savoir plus sur sa vie et son œuvre, on peut se rendre sur le site de l'Association Clovis Trouille. Centre d'art J.H. Lartigue, 31, Grande-Rue, 95290 L'Isle-Adam. Tous les jours (sauf mardi et certains jours fériés), de 14 heures à 18 heures (tarif entrée de 2,50 à 3,20 euros), tél. : 01-34-69-45-44. Cette exposition itinérante investira ensuite le musée Rimbaud de Charleville-Mézières (du 15 mai au 21 septembre), puis le musée du Vieux-Château à Laval (du 16 décembre 2010 au 16 janvier 2011).

« Louise M. » Spectacle théâtral et musical (durée : 1 h 10) bâti à partir de la correspondance et des Mémoires de Louise Michel (1830-1905). Mise en scène et jeu : Marie Ruggeri ; musique et jeu : Christian Belhomme. A sa table, une femme vieillissante écrit ses Mémoires. Elle revoit comme en rêve défiler sa vie. Apparaît alors une écorchée vive, une femme face à ses blessures, à ses doutes, loin de l'image d'Epinal ou de l'icône qu'elle est parfois devenue. Les 15, 16 et 17 mars, à la Péniche Opéra, 46, quai de la Loire, Paris 19e. Renseignements et réservation conseillée : 06-64-16-37-35. Courriel : compagniemr(at)yahoo.fr - Site Internet.

Paris, 19 et 20 mars. Représentation de Pourquoi j'ai cambriolé, d'après la déclaration d'Alexandre Marius Jacob (lire biographie) à son procès le 8 mars 1905. C'est une nouvelle création de la compagnie Errances, spectacle théâtral agrémenté d'extraits de journaux, de chansons et de musiques d'époque. Avec Simona Morini, Alain Brühl, mise en scène de Serge Alvarez. A 20 h 30, à l'Espace Louise-Michel, 42 bis, rue des Cascades, 75020 Paris. Rens. rés. : 06-77-51-37-19. Participation libre au chapeau.

Anarchie et cinéma. L'Institut national d'histoire de l'art (INHA) organise deux journées d'études « Anarchie et cinéma » – histoires, théories et pratiques des cinémas libertaires – sous la responsabilité de Nicole Brenez et Isabelle Marinone (2 et 3 avril, de 9 h 30 à 18 heures). Elles poseront les questions méthodologiques préalables à l'établissement d'une histoire et d'un corpus cinématographique se réclamant de l'anarchie. Les journées d'études se dérouleront en parallèle à une « carte blanche » offerte à Jean-Pierre Bastid par la Cinémathèque française (12 et 26 mars, 9 et 23 avril, 7 mai), ainsi qu'à plusieurs séances proposées par le Forum des images – cycle « Paris libertaire », les 13, 20 et 30 avril – et par la Femis – projections des films d'Hélène Châtelain et d'Armand Gatti (1er et 2 avril). Adresse : INHA, 6, rue des Petits-Champs, 75002 Paris. Renseignements (pour les journées), courriel : journeesdetudesanarchiecinema(at)gmail.com - Site Internet (pour la Cinémathèque).

Dessins de presse. La Bibliothèque nationale de France (BNF) organise une exposition sur ce sujet, du 23 mars au 25 avril, quai François-Mauriac, allée Julien-Cain, 75013 Paris, du mardi au samedi, de 9 heures à 20 heures (dimanche, de 13 heures à 19 heures ; fermeture le lundi matin et les jours fériés). De Daumier à Caran d'Ache, en passant par Grandville, Dubout et bien d'autres, le département des estampes conserve des milliers de dessins de presse originaux. Les anciens côtoient les actuels : Jossot-Kerleroux, Poulbot-Plantu, Steinlen-Siné, Vallotton-Wolinski… C'est un hommage à un art de l'éphémère au service du journalisme et de la peinture de mœurs, où s'entremêlent l'impertinence, la dérision, l'humour et la gravité. Site Internet.

Soldaderas. Exposition de photographies des Archives Casasola, à la Maison des Amériques, 3, rue Cassette, 75006 Paris (M° Saint-Sulpice), du lundi au samedi, de 10 heures à 19 heures, jusqu'au 27 mai. Elle rend hommage aux femmes combattantes du mouvement d'Emiliano Zapata et de Pancho Villa. Selon l'historienne Elena Poniatowska, « sans les soldaderas, la révolution mexicaine n'existerait pas ». Les photographes des Archives Casasola ont couvert l'épopée de la révolution (1910-1930), laissant une extraordinaire collection de photographies (plus de 450 000 négatifs), réhabilitant le rôle de ces femmes, trop souvent passé sous silence, et composant une fresque du Mexique de la première partie du XXe siècle qui a façonné notre imaginaire. Site Internet.

 

JOURNÉES LIBERTAIRES, FOIRES AUX LIVRES

Pau. Du 1er au 6 mars, la CNT-AIT et sa section étudiante, la Coordination libertaire étudiante (CLE), organisent des journées libertaires à Pau. Au programme : exposition « A las barricadas », à l'occasion du centenaire de la CNT espagnole, à la faculté de lettre ; le 4, à 18 h 30, conférence sur l'anarchisme en Suisse à la faculté de lettres, suivie de la projection du film Land and Freedom ; le 6, à 15 heures, conférence sur la mondialisation, les politiques répressives et la résistance ouvrière anticapitaliste et antiautoritaire, avec Rolf Peter Larsen (NSF), ancien secrétaire de l'Association internationale des travailleurs (AIT) ; le 7, à 20 h 30, concert de soutien aux Journées libertaires ; le 8, vernissage d'une exposition d'art au local de la CNT-AIT, 18, rue J.-B.-Carreau, 64000 Pau. Pour plus d'infos, site Internet - courriel : journéelibertairespau(at)gmail.com

Anarhisticki sajam knjiga. La sixième édition de la Foire du livre anarchiste de Zagreb aura lieu du 26 au 28 mars. Programme (en anglais). Les éditeurs francophones sont les bienvenus, mais peuvent aussi envoyer des ouvrages à vendre. Pour les détails pratiques, contacter les organisateurs par courriel : anarhisticki.sajam.knjiga(at)gmail.com On peut télécharger (pdf, 674 Ko) l'affiche de la foire. Site Internet (croate et anglais).

Gand (Belgique). Le samedi 17 avril, de 10 heures à 20 heures, aura lieu la 9e Foire internationale du livre alternatif et libertaire. Elle accueillera plusieurs dizaines de libraires, éditeurs et distributeurs de Belgique et d'autres pays. Au programme également : des débats (une lutte écologique près de Bruges, les écoutes téléphoniques, l'anarcho-syndicalisme, les révoltes en Grèce, la Palestine…), des projections, une restauration, un espace pour les enfants et un concert à partir de 21 heures (Kilnaboy et Inner Terrestrials). Adresse : Intercultureel Centrum De Centrale, Kraankindersstraat 2, 9000 Gand, Belgique. Courriel : aboekenbeurs(at)yahoo.com - site Internet.

Montréal (Canada). Le Salon du livre anarchiste aura lieu les 29 et 30 mai, de 10 heures à 17 heures, au CEDA, 2515 Delisle (tout près du métro Lionel-Groulx). Entrée gratuite. Avec des éditeurs d'Amérique du Nord et d'Europe, des ateliers, des films, des discussions, des expositions, des activités pour les enfants, etc. On peut proposer des sujets d'atelier (avant le 21 mars, informations), d'exposition artistique ou de film, retenir des tables d'exposition (avant le 1er avril, informations). Présentation du salon du livre. Tout au cours du mois de mai se déroulera le Festival de l'anarchie, avec différents événements en divers lieux. Proposition d'événement par courriel avant le 1er avril (précisez un titre, une date et une description, sans oublier un contact pour joindre les organisateurs). Les soirées des 18 et 19 mai sont d'ores et déjà réservées au Festival de théâtre anarchiste et celle du 28 au Cabaret anarchiste. Courriel : info(at)salonanarchiste.ca - site Internet - sur Facebook - sur Twitter.

 

DIVERS

Disparitions. L'anarchiste anglais Colin Ward est décédé le 11 février. Né en 1924, il rencontra le mouvement anarchiste à Glasgow en 1942 alors qu'il était mobilisé. De 1947 à 1960, il fut l'un des animateurs du journal Freedom. En 1961, il a créé le mensuel Anarchy qui paraîtra jusqu'en 1970. Travaillant dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme, il a développé une réflexion originale sur des sujets tels que l'habitat, l'espace urbain, l'éducation ou l'auto-organisation du travail. Quelques-uns de ses textes ont été traduits en français et publiés par l'Atelier de création libertaire (lire bibliographie). Howard Zinn (1922-2010) a été professeur à la Boston University. Il est l'auteur d'Une histoire populaire des Etats-Unis (Agone, 2002) et de pièces de théâtre, dont une sur Emma Goldman (En suivant Emma, Agone, 2007). Témoin des événements de la vie américaine depuis les années 1930, il a défendu la désobéissance civile et l'action directe non-violente, participé au mouvement des droits civiques et à la lutte contre les guerres du Vietnam et en Irak. Son histoire des Etats-Unis n'est pas celle des manuels scolaires. Howard Zinn confronte version officielle et réalité, de Christophe Colomb à George W. Bush. La parole est donnée aux Indiens, aux esclaves, aux ouvriers, aux déserteurs. L'adaptation en bande dessinée (illustrations de Mike Konopacki et Paul Buhle, Vertige Graphic, 2009) parvient, grâce à son découpage et à son rythme, à insuffler une vie à ce qui pourrait n'apparaître que comme une somme historique. Fils d'anarchistes, Marc Prévôtel devint très tôt lui-même anarchiste, fréquentant le groupe Sébastien-Faure de Bordeaux et les Jeunes Libertaires. Membre de l'Union des anarcho-syndicalistes (UAS), responsable syndical national à l'Union nationale des syndicats de l'énergie nucléaire et industries connexes de Force ouvrière, il s'est battu pour une convention collective des salariés de cette activité afin d'améliorer leur sécurité, contre sa privatisation également. Libre penseur, il était certainement un des meilleurs connaisseurs de la doctrine sociale de l'Eglise, de sa nocivité, et avait dénonçait en son temps la cléricalisation de la CFDT avec Cléricalisme moderne et mouvement ouvrier (réédité en 2008 par Les Editions libertaires, lire bibliographie). Il s'est éteint dans la nuit du 20 au 21 février. Adieu, compagnon.

En vrac sur le Web (5). En hommage à Howard Zinn, la librairie Quilombo a mis en ligne une heure et demi des deux heures d'intervention de l'auteur d'Une histoire populaire des Etats-Unis, lors de sa venue à Paris en juin 2009. Le Centre international de recherches sur l'anarchisme (CIRA) de Marseille a sorti un calendrier 2010 illustré (en noir et blanc) consacré à Léon Tolstoï. On peut le commander (5 euros + 2,22 euros de port, pour 1 exemplaire ; 20 euros + 3,02 euros pour 5 exemplaires) à CIRA, 3, rue Saint-Dominique, 13001 Marseille. Zanzara athée a, pour sa part, réédité une brochure parue pour la première fois en 1996, Plaidoyer pour que les mineurs du monde entier se reconnaissent dans les souffrances des caissières de grand magasin, disponible au téléchargement dans une version numérisée et remise en page. « Ce plaidoyer veut s'attaquer aux mille et un mécanismes qui sont le plus souvent mis en avant pour nous empêcher de nous reconnaître comme faisant partie d'une seule et même classe sociale, nous qui travaillons pour (sur)vivre et qui sommes soumis-es à ce titre à un même dénominateur commun : l'exploitation. » A lire sur l'écran ou à télécharger en PDF sous différents formats. L'« identité nationale » a récemment été remise à l'honneur, avec le succès que l'on connaît, pour tenter de camoufler les problèmes sociaux. Le groupe de Strasbourg de la Fédération anarchiste a rédigé un quatre-pages sur le sujet que l'on peut consulter sur son site. René Berthier a fait publier sur le site Lulu.com, un éditeur d'e-books, un ouvrage à propos de Bakounine : Textes sur la question slave et l'Europe du Nord. 1862-1864, dont il a rédigé la présentation et les notes. Il est livré dans un délai de dix à quinze jours ouvrables (broché, 266 p., 15 euros). Ce procédé, gratuit pour l'auteur, lui permet une grande souplesse : possibilité de faire connaître au public un document, pas d'éditeur à rechercher, délai de livraison réduit, pas d'engagement vis-à-vis du prestataire car le texte et la maquette restent sa propriété… Pour (presque) tout savoir sur Pierre-Joseph Proudhon, on peut télécharger des émissions restaurées enregistrées au format MP3 et les écouter peinard, au coin du feu : portrait, avec Hervé Trinquier, Alain Pessin, Daniel Colson et quelques autres ; hommage, avec des lectures choisies par Michel Bouquet ; itinéraire d'un antithéiste ; la politique et le reste, avec Gaston Bordet et Gaetano Manfredonia ; le pouvoir de l'homme sur l'homme, avec Bernard Voyenne ; fédéralisme et anarchisme, avec Bernard Voyenne et Gaetano Manfredonia ; le retour de certaines idées proudhoniennes, avec Patrice Rolland ; actualité, avec Jean-Noël Jeanneney. Tout cela est offert par l'ami Jean-Denis. Le cinéma s'intéresse à Louise Michel et, plus particulièrement, à sa vie de reléguée en Nouvelle-Calédonie après la Commune de Paris. La sortie de Louise Michel la rebelle (1 h 30), de Sólveig Anspach, est prévue pour le 7 avril, avec, entre autres, Sylvie Testud dans le rôle-titre (diffusion sur France 3, à 20 h 35, le 6 mars). Il est vrai que son courage, son intérêt pour la culture kanak, ses prises de position « anticolonialistes » et sa solidarité avec les populations natives lors de la « grande révolte » offrent matière à scénario. Espérons seulement que cet exercice ne tournera pas trop à l'hagiographie. Pour un avant-goût sur France-Inter, émission consacrée au film.

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