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Mai 2020 Chroniques du confinement et du… déconfinement
En respectant un certain nombre de mesures de sécurité pour faire face au Covid-19, les librairies ont réouvert. Pour permettre la survie des petites structures éditoriales et des librairies indépendantes, il est essentiel de les soutenir.
BONANNO Alfredo M. BOOKCHIN Murray, FOREMAN Dave BOUCHAREU Manon BURGART GOUTAL Jeanne COLLECTIF COLOMBO Eduardo COLSON Daniel GOLDMAN Emma LENOIR Hugues MELVILLE Herman MOREAU Clément - MEFFERT Carl PAYEN Alix RAPPE David REY-ROBERT Valérie SKIRDA Alexandre SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE ZALZETT Lily, FIHN Stella
ANONYME COLLECTIF CYRIL DAUPHIN-MEUNIER Achille DESMERS Maria MÉRIC Victor (signé FLAX) SOUCHY Augustin YVETOT Georges
Derniers numéros parus Alternative libertaire, « mensuel de l'Union communiste libertaire (UCL) » : n° 305, mai, 20 p., 3 euros, site Internet - sommaire Anarchosyndicalisme !, « journal de la CNT-AIT de Toulouse » : n° 168, mars-avril, 20 p., 2 euros, site Internet - sommaire - à télécharger L'Anarcho-syndicaliste, « revue de l'Union des anarcho-syndicalistes » : n° 217, 27 mars, 16 p., gratuit, site Internet - à télécharger Avis de tempête, « bulletin anarchiste pour la guerre sociale » : n° 29, 15 mai, 20 p., site Internet - à télécharger La Bouche de fer, « mensuel critique du groupe Etude et action néosynthésiste libertaire » : n° 5, mai, 36 p., site Internet - à télécharger Bulletin international de l'AIT (Association internationale des travailleurs), « spécial Covid-19 » : mai, 16 p., à télécharger Casse-Rôles, « journal féministe et libertaire » : n° 11, février-avril, 32 p., prix libre, site Internet - abonnement Combat syndicaliste, « mensuel de la Confédération nationale du travail » : n° 452 ter, mai, 28 p., 2 euros, site Internet - à télécharger Chroniques Noir et Rouge, « revue de critique bibliographique du mouvement libertaire » : n° 1, 60 p., 4 euros, site Internet Courant alternatif, « mensuel anarchiste-communiste » de l'Organisation communiste libertaire (OCL) : n° 300, mai, 40 p., 3 euros, site Internet - à télécharger CQFD, « mensuel de critique et d'expérimentation sociales » : n° 187, mai, 32 p., 5 euros, en PDF à prix libre - sommaire L'Echaudée, « contre-culture, critique sociale, utopie » : n° 9, automne-hiver 2019, 86 p., 9 euros, site Internet - à télécharger Espoir, « feuille de critique littéraire et politique », bilingue arabe-français : n° 1, avril, 8 p., sommaire - à télécharger Feuilles antarctiques, bulletin des Fleurs arctiques : n° 1 (« Spécial SNU »), 18 mai, 36 p., à télécharger ; n° 2 (« Spécial anti psy »), 25 mai, 22 p., à télécharger Le Libertaire, « revue de synthèse anarchiste » : n° 118, mars, 13 p., site Internet - à télécharger Memoria Libertaria, « analyses et textes sur la mémoire libertaire espagnole » : n° 1, avril, 40 p., 3 euros, à visionner Le Monde libertaire, « journal de la Fédération anarchiste » : n° 1817, mai, 56 p., 4 euros, site Internet - à télécharger Octave Mirbeau, études et actualités, « cent ans après sa mort, toujours d'actualité », n° 1, mars, 450 p., 26 euros, infos Le Poing, « apériodique libertaire d'Amiens et d'ailleurs » : n° 22, spécial 1er mai, prix libre, site Internet - à télécharger Résistons ensemble, « contre les violences policières et sécuritaires » : n° 190, 10 mai, 4 p., site Internet - à télécharger Un autre futur, « supplément du journal Anarchosyndicalisme ! », spécial coronavirus : n° 167 bis, 14 mars, 6 p., à télécharger Le Vilain Petit Anar', « journal apériodique des Jeunes Libertaires de Toulouse » : n° 5, mars, 12 p., site Internet - à télécharger - à visionner Z, « revue itinérante d’enquête et de critique sociale » : n° 13 (« Rouen : fumées noires et gilets jaunes »), mai, 200 p., 15 euros, infos
CHRONIQUES DU CONFINEMENT 4 mai : le confinement dure, une semaine encore avant de pouvoir (peut-être) avoir l'autorisation de promenade surveillée… En attendant, on peut lire les numéros hebdomadaires de la revue N'Autre école (à feuilleter ou à télécharger). L'Atelier de création libertaire a libéré le calendrier 2020 du Centre international de recherches sur l'anarchisme (CIRA) Marseille consacré à un as du confinement (et des tentatives de déconfinement), Alexandre Marius Jacob, « l'honnête cambrioleur », quelques années de bagne au compteur. Et, par la même occasion, rendez visite au passionnant blog que Jean-Marc Delpech lui consacre. En ce début de mois, plusieurs journaux s'offrent à la lecture (voir « revues ») : Bulletin international de l'Association internationale des travailleurs (AIT), « spécial Covid-19 » ; Combat syndicaliste ; Courant alternatif ; CQFD (demande à effectuer) ; Le Monde libertaire… Un soutien, si possible, serait le bienvenu ! Parmi les brochures à télécharger (ci-dessus) les plus récentes, signalons Le Mouvement anarchiste en Hongrie (Partage noir) d'Achille Dauphin-Meunier et Dénégations (Ravages) de Maria Desmers. Dans leur liste d'ouvrages en accès libre (epub ou pdf), les éditions Libertalia ont ajouté deux titres en rapport avec la Commune de Paris : Souvenirs d’une morte vivante de Victorine Brocher et Eugène Varlin, ouvrier relieur, textes rassemblés par Michèle Audin. 10 mai : dernier jour du confinement, nous allons retrouver une liberté (très) surveillée, « ausweis » pour aller travailler, distance limitée de déplacement, pas de contact humain, surveillance de la température par caméra, suivi et contrôle des malades… le monde d'avant n'était pas terrible mais celui d'après fait peur ! Et la menace d'un nouveau confinement est à craindre tellement nos responsables sont irresponsables ! Des millions de masques, disent-ils. Où ça ? En attendant, pour ceux qui le peuvent, quelques ouvrages à télécharger… Trois titres pour les Editions Divergences : Libérons-nous du travail, du Comité érotique révolutionnaire ; Une juste colère. Interrompre la destruction du monde, de Jérôme Baschet ; et Le Capitalocène. Aux racines historiques du dérèglement climatique, d'Armel Campagne, avec une petite note de l’auteur d’avril 2020. Trois titres (de plus !) pour Libertalia : Sur l’enseignement de l’histoire, Laurence De Cock ; Les Rois du rock, Thierry Pelletier ; Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce, Corinne Morel Darleux (en epub ou pdf). Suite (et fin ?) du feuilleton Syllepse avec le n° 7 de Covid-19, un virus très politique. ESF sciences humaines, pour sa part, nous propose (de façon un peu compliquée) Un instit confiné ne devrait pas avoir à dire ça !, de Sylvain Grandserre, tout fraîchement numérisé. Et, pour changer, une vidéo de l'association 24-août-1944 qui relate l'hommage rendu le 8 mai 2019 par la ville de Choisy-le-Roi aux républicains espagnols tombé pour la liberté. On y parle de révolution sociale, de la CNT, de l'imprimerie des Gondoles (1956-2006), avec des témoignages et des images d'archives… Sur France Culture, l'émission « Une vie, une œuvre » a tenté de « faire le portrait de Louise Michel sans tomber dans la caricature, comprendre comment s’est forgée sa légende sans verser dans le mythe » : « Louise Michel : louve et agneau (1830-1905) ». A vous de juger si le but est atteint. 20 mai : après dix jours de déconfinement, on peut constater que les droits les plus élémentaires sont toujours « confinés » : la moindre tentative de regroupement pacifique, même respectant les « gestes barrières », pour protester contre l'action gouvernementale et le recul des libertés et des acquis sociaux est immédiatement dispersée avec arrestations, violences physiques, amendes… Pour vous en convaincre, quelques articles : L’Ile-Saint-Denis (93), Toulouse, Lyon, Lons-le-Saulnier, Montpellier et un peu partout. Profitons pour l'instant – la récente « loi haine » de Laetitia Avia donne en effet à la police des moyens de censure inégalés à ce jour – de la liberté de surfer sur le Net : Barthélémy Schwartz (« spécialiste en rien ») poursuit ses réflexions en BD sur son blog avec « Ce n'est pas le gouvernement qui ferait une bévue pareille ! » et « Mais pourquoi déconfiner si tôt ? ». De même Syllepse continue sa publication de Covid-19, un virus très politique avec l'édition n° 8. En vidéo, on peut retrouver des images d'archives d'Emma Goldman (Wikipédia) extraites du documentaire Anarchism in America (1983) de Pacific Street Films. « Où est Nin ? », se demandent Dolors Genovès, Llibert Ferri et Ricard Belis avec Operació Nikolaï. El segrest i assassinat d'Andreu Nin (1992, 60 min, sous-titré en français) qui enquête sur le meurtre d'Andreu Nin (Wikipédia), dirigeant du POUM (marxiste antistalinien), par la police politique communiste pendant la guerre civile espagnole. Souvenons-nous également de Camillo Berneri (biographie) et de Francesco Barbieri, militants anarchistes italiens, assassinés dans des conditions similaires. Un article d'Adrian Tataran sur le site du Courrier des Balkans nous renseigne sur la « constellation libertaire depuis 1989 » en Roumanie (lire également, du même auteur, « Quelques notes sur l’anarchisme en Roumanie », bulletin CIRA n° 74, p. 23-31). Si une tradition libertaire a existé au début du siècle dernier jusqu'à la seconde guerre mondiale, la dictature communiste en avait effacé toute trace. C'est le mouvement punk qui a permis la renaissance de l'anarchisme et, si l'épidémie de Covid-19 le permet, la prochaine Foire aux livres anarchistes des Balkans devrait se tenir cet automne à Timisoara. Deux profs ont eu l'idée de concevoir un Cahier de vacances des Gilets jaunes… pas seulement destiné aux scolaires. « Quatre-vingt-une questions pour bousculer les préjugés et mieux comprendre – loin des médias dominants – le mouvement du 17 novembre. La portée de ces questions est historique autant que pédagogique. Elles rappellent la genèse du mouvement, ses revendications, ses grandes figures, son fonctionnement, ses défenseurs, ses opposants, sa philosophie, ses outils de contestation et de médiatisation… » C'est ludique, instructif et assez joliment réalisé. Une souscription a été lancée pour sa publication. 27 mai : la seconde vague épidémique de Covid-19 ne semble pas toucher la France (avec la virulence crainte) mais c'est un tsunami social qui s'annonce : licenciements en nombre, déscolarisation, augmentation de la misère sociale… Faisons confiance au gouvernement, les entreprises seront aidées pour le prétendu bien de tous. Et la population ? Il lui reste à se faire entendre et, pour le moins, à exiger que les responsables et les plus riches payent la crise ! Le groupe Kalune l'a bien compris et a sorti un clip intitulé Plein le dos, inspiré par le travail du collectif de même nom, qui reprend les messages contestataires des manifestants des derniers mouvements sociaux (lire article de Reporterre). Revigorant, très bien réalisé, poétique et tout est dit ! Tutto bene ?! (« Tout va bien ?! », téléchargement) est l'une des premières brochures de « réflexions anarchistes en temps de coronavirus » à paraître. C'est Virages (exemplaires papiers disponible à virages(at)riseup.net) qui s'en est chargé. Il s'agit d'une sélection de textes italiens traduits que les éditeurs estiment « capables de stimuler et d’enrichir nos questionnements et nos discussions ici et maintenant, mais aussi en vue d’un avenir où nous pourrions être confrontés à des situations semblables ». DataGueule (site officiel) est une émission de télévision et une websérie à publication variable (un ou deux épisodes tous les mois), diffusée depuis juin 2014 sur France 4 ainsi que sur plusieurs plate-formes vidéos. Elle propose des séquences traitant de l'actualité de façon ludique et didactique. L'équipe indépendante de trois personnes souhaite « documenter des expériences utopiques à travers le monde (…) Identifier celles et ceux qui les ont rêvées, aller à leur rencontre, comprendre comment elles sont nées, discuter de leur mise en œuvre concrète, évoquer leurs potentielles limites. Les crises multiples que nous traversons – sanitaire, économique, écologique, politique – nous poussent à repenser le réel et à le réinventer. » Ils invitent ceux qui le veulent et le peuvent à contribuer financièrement à cette aventure. En mars 2017, les Editions du bout de la ville et le journal anticarcéral L'Envolée ont publié Ça valait pas la peine, mais ça valait le coup. 26 lettres contre la prison pour rendre hommage à Hafed Benotman, disparu en février 2015, condamné à dix-sept ans de prison pour des vols, écrivain, cofondateur de L'Envolée. Ce livre, « accompagné d'un disque, florilège de ses interventions à la radio », peut être téléchargé. Sur le site, on trouvera également des archives (journaux et émissions), des infos sur la vie en prison et sur les luttes, des entretiens, des comptes-rendus de procès… Dans un article du Monde libertaire de mai 2019, nous présentions Anarlivres, la nécessité de répertorier les ouvrages du mouvement anarchiste, les problèmes soulevés par la numérisation des documents et faisions part que « des spécialistes, regroupés au sein du Collectif des centres de documentation en histoire ouvrière et sociale (Codhos), [s'étaient] donnés pour but de répertorier les brochures anarchistes parues de 1840 à 1914, en vue de les numériser ». Nous nous réjouissons d'apprendre que l’appel à projets CollEx-Persée 19_20 a retenu récemment PALiBr - Pensée anarchiste et libertaire en brochures (lire présentation des projets, page 27), avec 25 autres projets pour un budget global de 2 millions d’euros. Il s'agit de « mettre à la disposition de la communauté scientifique un corpus numérisé et océrisé d’environ 1 200 brochures anarchistes francophones publiées de 1880 à 1918 en France, mais également en Suisse ou en Belgique, terres d’accueil d’anarchistes en exil ». Espérons seulement que le plus grand nombre pourra avoir accès à cette mine de documentation. Coronavirus et anarchisme. A propos de cette épidémie et de la décision de confinement général du gouvernement, il n'est pas inutile de connaître les réactions et analyses des libertaires à ce sujet (textes archivés). Autres textes intéressants (archives) : Travail et coronavirus. Quelques textes pour mieux appréhender les difficultés du travail salarial en période de pandémie et sur les moyens de résister et de se protéger (archives)… Et, à part, le coronavirus. Femmes anarchistes. En septembre 2019, nous vous avons présenté des « tableaux bibliographiques » consacrés aux « penseurs de l'anarchisme » et ne comptant que des hommes… non pas par phallocratie mais par facilité car les prétendant·e·s étaient nombreux·ses et nous annoncions une suite pour les femmes. La voilà, toujours réalisée – en ces temps de confinement – par Eric B. Coulaud, animateur des sites L'Ephéméride anarchiste, Cartoliste et E. BC Créations. Nous avons essayé de respecter la diversité des origines géographiques et des terrains de lutte. Classés par date de naissance de leurs protagonistes, ces tableaux peuvent être agrandis en cliquant dessus (et, en passant le curseur sur les images, des légendes apparaissent – en cours de réalisation). Place à ces personnalités qui ont combattu pour la liberté et l'égalité afin de mettre fin au « triple esclavage des femmes : l’ignorance, le capital et les hommes » (Mujeres Libres). Louise Michel (1830-1905, biographie). « Il y a entre les propriétaires des maisons de prostitution échange de femmes, comme il y a échange de chevaux ou de bœufs entre agriculteurs ; ce sont des troupeaux, le bétail humain est celui qui rapporte le plus. (…) Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe pour leur négoce étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irais la couper. (…) Est-ce qu'il n'y a pas des marchés où l'on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que les filles des riches sont vendues pour leur dot ? L'une, la prend qui veut ; l'autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même (…) Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire. » (Mémoires de Louise Michel, écrits par elle-même, 1886.)
Œuvres de confinement. Notre ami et camarade André Robèr (blog de la Galerie Treize), qui a récemment exposé au théâtre Toursky à Marseille (lire article), a réalisé des « œuvres de confinement » (cliquez sur les images pour les agrandir) sur des « unes » de L'Indépendant, le journal régional. Collées sur l'actualité, elle interpellent à propos de la crise du coronavirus et crient leur rage contre les gouvernements français successifs qui ont mis à mal le système de santé au nom du néolibéralisme et, plus particulièrement, contre celui actuel qui a tardé à prendre les mesures nécessaires et mis en danger la population en maintenant le premier tour des élections municipales. On peut retrouver d'autres « unes » habillées/habitées sur la page Facebook du peintre et visiter l'« exposition virtuelle » sur le site du Monde libertaire.
Ceux qui nous ont quittés. Le Covid-19 a fauché Roberto Ambrosoli (1942-2020) le 7 avril dernier. Depuis 1971, Anarchik, son petit homme noir, semait ses gags dans différents journaux anarchistes, puis dans la revue culturelle italienne A Rivista anarchica. Il aurait emprunté son personnage à G. Segfried qui l'avait créé aux Etats-Unis au début des années 1970 (Anarchik de Segfried). Ou bien est-ce le contraire ? Sa « présence subversive et [son] ironie libertaire [luttaient] contre les hypocrisies, les injustices et la criminalité du pouvoir ». Roberto Ambrosoli a rencontré l'anarchisme au lycée à Milan avec son ami de toujours Amedeo Bertolo. La première manifestation publique à laquelle ils participèrent fut celle devant le consulat de Hongrie en solidarité avec les insurgés de 1956. Pendant un quart de siècle, il fut un militant anarchiste actif à Turin, où il avait déménagé et exerçait en tant qu'enseignant. L'année dernière un recueil de quelques-unes de ses BD a été publié par Editrice A et Hazard edizion : Farò del mio peggio. Chronache anarchiche a fumetti (« Je ferai de mon mieux. Chroniques comiques anarchistes », 79 p.). Longue vie à Anarchik ! Nature morte anarchiste. Ce n'est pas fréquent de trouver un tableau intitulé « Plat du jour, 1894 » et décrit comme une « nature morte anarchiste » par un site de vente aux enchères. Cette huile sur toile de 61 x 50 cm est l'œuvre d'un certain Julien Dilly (1848 - après 1923), de son vrai nom Emile Eugène Dilly. Né le 29 août 1848 à Lille, il est surtout connu comme peintre décorateur et fut, entre autres, chargé par la ville d'Arras de la décoration de la salle de concert. D'après la galerie Vincent Lécuyer, à qui nous devons ces renseignements biographiques, « en 1904, il participa à la décoration des bâtiments de l’Exposition du Nord de la France, et les sources semblent attester d’une activité poursuivie à Arras jusqu’en 1923 au moins. » Lire la suite. Un pornographe libertaire. Lorsqu'on se promène dans les pages Internet de libraires ou de bouquinistes, on peut faire d'étranges découvertes. Comme ce petit ouvrage, à la couverture et au titre (Le Pucelage de Nini) racoleurs, signé par un certain Longin et édité par Les Œuvres libertaires et libertines de Longin. Libertaires et libertines ? On découvre vite d'autres écrits du même auteur (certains au catalogue des Publications parisiennes) comme L’Amour libre, L’Appel du sexe, L'Art d'aimer ou l'Hygiène de l'amour (1932), La Cellule d’amour (1935), Entre femmes (1934), Faux-Monayeurs anarchistes (« évoqués par Longin »), Les Filles de Loth (1930)… Lire la suite. Souvenirs, souvenirs. En 1984, une rencontre internationale anarchiste, rassemblant plusieurs milliers de personnes venues de plus de trente pays, s'est tenue à Venise du 25 au 30 septembre. Elle était organisée par le Centro studi libertari Giuseppe-Pinelli de Milan, en collaboration avec l’Anarchos Institute de Montréal et le Centre international de recherches sur l'anarchisme (CIRA) de Lausanne. On pouvait y assister à un colloque (« Tensions autoritaires et tensions libertaires dans les sociétés contemporaines ») qui se composait de multiples tables rondes et sessions sur des thèmes variés. Y découvrir deux expositions (« Art et anarchie », « Histoire et géographie de l’anarchisme »), assister à divers spectacles, fréquenter une librairie internationale et faire de multiples rencontres. Un site rend hommage à cet événement et dresse une sorte de bilan, avec les différentes interventions (dans leurs langues d'origine), des photographies, des récits, des articles de presse, des entretiens avec des participant·e·s trente-six ans plus tard…
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