Mai 2012

PUBLICATIONS

On oublie quelque fois que la résistance au nazisme a commencé en Allemagne et Erich Mühsam (1878-1934, lire biographie), poète et anarchiste, est sans doute l'une des plus belles figures de ce combat. Les Editions du Sandre nous le remémorent à leur façon en publiant Bohème et révolution. Journaux intimes (1910-1924) (trad. de Charles Daget, 420 p., 26 euros). Le traducteur retrace tout d'abord le parcours de celui qui, dès 1913, ne se faisait plus d'illusion sur le « pacifisme » de la social-démocratie qu'il traitait de « bismarxisme », participa à la révolution des conseils (1918-1919) dont l'échec et la répression auguraient de la montée du nationalisme. Trop occupés à s'entre-déchirer, communistes et socialistes allemands laissèrent la voie libre à Hitler et à ses troupes. Comme beaucoup d'autres, Mühsam le paiera de sa vie, pendu le 10 juillet 1934 par les gardiens SS du camp d'Oranienburg. Ses Mémoires seront sauvés par sa veuve et ce n'est qu'après la chute du mur de Berlin qu'une partie sera publiée en 1994, celle qui nous est proposée aujourd'hui. A travers ces écrits journaliers, nous partageons l'intimité du personnage, ses amours, sa vie de bohème dans le Montmartre bavarois, ses difficultés d'existence, sa militance, ses séjours en prison, les luttes sociales, l'activité des révolutionnaires, la fièvre militariste… C'est un témoignage irremplaçable, enrichi de précieuses notes, sur un homme qui se livre totalement et sur une période exceptionnelle, dans l'œil du cyclone. L'ouvrage d'Alain Dubois, Jean Rostand, un biologiste contre le nucléaire (préf. de Jacques Testart, Berg International, 184 p., 19 euros), a tout d'abord le mérite de remettre à l'honneur un homme libre qui, en tant que scientifique et moraliste, s'est élevé contre le nucléaire, essentiellement militaire alors, en alertant sur les dangers de mutation du patrimoine génétique des êtres humains soumis à des doses de radiation. Risque imprescritible – par la transmission héréditaire –, sans seuil de nocivité minimal et pouvant se répandre par le biais des particules radioactives au gré des vents. Les textes de Jean Rostand (1894-1977, biographie sur Wikipedia), écrits dans les années 1960 à 1970, datent un peu et doivent être replacés dans le contexte de l'époque mais la généralisation du nucléaire civil n'a fait qu'amplifier le danger. Et ses opposants ont quelque peu négligé cet aspect qui est beaucoup plus mis en relief dans la lutte contre les organismes génétiquement modifiés (OGM). C'est l'autre intérêt du livre, et pas le moindre, qu'un autre homme de science réactualise la pensée du biologiste dans la seconde partie. Alain Dubois s'attaque ainsi aux arguments des nucléocrates et les réfute avec rigueur. Que ce soit sur l'inéluctabilité des accidents et leurs conséquences réelles (Hiroshima, Nagasaki, Tchernobyle et Fukushima nous ont beaucoup appris à ce sujet), sur le lobby nucléaire et son culte du secret, sur l'absence de démocratie concernant les choix à faire, sur les scientifiques « asservis » et « caporalisés », sur les questions économiques et sociétales ou les effets biologiques des radiations, l'auteur se livre à un implacable réquisitoire. En lisant Alexandre Marius Jacob. Le forçat intraitable (préf. de Lucio Urtubia, Riveneuve éditions, 151 p., 15 euros), on se dit que l'écriture de Jacques Colombat est très cinématographique : des plans courts, des retours en arrière, des indications en voix off, une narration nerveuse et précise, des « surimpressions »… Quel beau scénario de film, cela ferait ! Et, un peu bête, on constate au dos du livre que son auteur est cinéaste. Tout ou presque a été dit sur Alexandre Marius Jacob, celui qui a « préféré être voleur que volé », sur ses cambriolages rocambolesques et son attitude pleine de panache, sa condamnation au bagne, sa résistance à la « guillotine sèche », sa libération après plus de vingt-cinq ans d'enfermement, sa vie d'homme libre, son amour à 75 ans pour une femme beaucoup plus jeune et son suicide car il est « plus raisonnable de clore soi-même le moment plutôt que de laisser ce soin à nos organes ». Magnifique vie que nous conte avec brio Jacques Colombat qui ne manque pas de citer la déclaration de Jacob lors de son procès : « S'il y a vol, ce n'est que parce qu'il y a abondance d'une part et disette de l'autre, que parce que tout n'appartient qu'à quelques-uns. » C'est toujours d'actualité ! Son choix de clap final nous amène inévitablement à l'ouvrage publié par Les Editions libertaires, A chacun sa propre mort (196 p., 15 euros), qui nous rappelle ce que nous voudrions oublier : la vie est une maladie mortelle. Réclamant le droit de mourir dans la dignité, sereinement, au moment choisi, ces courts textes de philosophes, d'écrivains, de poètes, de scientifiques ou… de simples mortels nous disent aussi leur façon de concevoir la mort, de l'appréhender, de l'apprivoiser. C'est beau, émouvant, triste et gai lorsque la délivrance est choisie ou consentie ; révoltant, intolérable, cruel et barbare, lorsque les autres s'obstinent. Sénèque, 65 après J.-C., disait déjà que « bien mourir, c'est se soustraire au danger de vivre mal ». Rien de nouveau depuis. En France, il existe une loi hypocrite qui, en voulant pallier, ne résoud rien. Notre corps, malgré les beaux discours, ne nous appartient toujours pas et demeure propriété de l'Etat, de l'Eglise, de la Société, du Capital… Quand comprendra-t-on que « vivre est un droit, pas une obligation » ? Quand mettrons-nous fin à cet acharnement ? En refermant L'Islamisme, vrai visage de l'islam (Les Editions de Paris - Max Chaleil, 80 p., 9 euros) de Hamid Zanaz, on ressent un malaise. Sa critique de l'islam est implacable, étayée et nécessaire, surtout lorsque certains veulent nous faire prendre des vessies religieuses pour des lanternes progressistes et que d'autres expriment leur racisme et leur refus de la différence sous couvert de laïcité. Il nous avertit de ne pas baisser la garde et, par contre-coup, nous laisse peu d'illusion sur l'avenir et l'évolution des « révolutions » arabes, coincées entre intégrisme et ploutocratie. Mais nous ne pouvons pas le suivre quand il affirme que, contrairement aux autres religions, l'intégrisme est intimement lié à l'islam. Toute religion « révélée » contient en germe son intégrisme. A chaque critique adressé à l'islam, on trouve son parallèle ailleurs : le sexisme (catholicisme et judaïsme se sont aussi pas mal illustrés sur ce thème), le prosélytisme (les croisés chrétiens jadis et les évangélistes maintenant), l'absence de séparation entre le religieux et le politique (quid du bouddhisme tibétain et des nombreuses démocraties chrétiennes), l'irréformabilité (aucune religion n'a évolué sans contrainte)… Seule la lutte et le sacrifice de certains ont permis de faire reculer l'obscurantisme religieux, et nulle part nous ne sommes à l'abri d'une contre-offensive violente ou sournoise. Saluons plutôt le courage des athées et/ou des laïcs arabes ; l'évolution du penseur Abdallah Al-Quassimi (1907-1996, pour en savoir plus), du wahlabisme au rejet de la religion, est aussi plutôt réconfortant. Gaston Couté (1880-1911, lire biographie), poète-chansonnier anarchiste, célèbre au début du XXe siècle dans les cabarets de la Butte, n'est pas tombé dans l'oubli : des dizaines d'interprètes célèbrent son œuvre et, régulièrement, diverses manifestations entretiennent son souvenir. C'est cependant, à notre connaissance, la première fois qu'un(e) universitaire lui consacre un ouvrage. Avec Gaston Couté, le dernier des poètes maudits. Chanson, poésie et anarchisme à la Belle Epoque (Presses universitaires de la Méditerranée, coll. Arts, 352 p. + 1 CD audio, 23 euros), Elisabeth Pillet retrace le parcours du « diseux », évoque l'histoire de la chanson et de la poésie françaises de cette époque à travers les textes, les lieux et les publics, et s'attache à étudier la langue si particulière de celui qui a eu recours au patois beauceron. Ce qui fait de lui un auteur d'« une exceptionnelle puissance poétique, alliant humour et violence, lyrisme et révolte sociale, langue populaire et invention verbale, de la famille des Rimbaud, Verhaeren ou Lautréamont ». Professeur au département de français à l'Université Dalhousie en Nouvelle-Ecosse (Canada), Vittorio Frigerio, auteur du recueil de textes Emile Zola au pays de l'anarchie, récidive avec Nouvelles anarchistes. La création littéraire dans la presse militante (1890-1946) (Ellug, coll. Archives critiques, 272 p., 25 euros). Après avoir établi une classification des œuvres choisies, où l'on trouve aussi bien les attendus « Imaginaire de la violence » et « Paraboles et allégories » que le plus surprenant « Contes de Noël », il nous emmène à la (re)découverte d'auteurs tels que Jean Richepin, Han Ryner, Emile Armand (E. Armand aurait été plus convenable !), Manuel Devaldès, Mauricius, Victor Méric, Lucien Descaves, Albert Libertad, et d'autres bien moins connus. C'est un formidable voyage au sein d'une littérature multiforme, par les styles et les genres, qui célèbre – parfois avec naïveté – le message libertaire et appelle à la révolution sociale. On peut être surpris toutefois par l'absence de Jean Grave. Jean-Pierre Levaray, l'ouvrier qui écrit – ne dite pas écrivain, cela le fâche –, a remis le couvert et, décidément, veut la peau de « son » boss. Avec Tue ton patron, saison 2 (illust. de Thierry Guitard, Libertalia, 144 p., 8 euros), il ne s'agit pas cette fois de l'acte isolé d'un chômeur mais de la décision prise en commun de salariés d'une usine fabriquant des composants électroniques pour le secteur automobile. Face aux licenciements, aux délocalisations, « tous ensemble, tous ensemble », pratiquons en masse le « patronicide »… Ne comptez pas sur moi pour déflorer plus en détail l'intrigue, lisez-le et, pourquoi pas, offrez-le à votre employeur. Attention, cette lecture soulage, procure une douce sensation de satisfaction, mais ne doit pas anesthésier la douleur sociale !

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Chambéry, 1er mai. A 12 heures, repas à prix libre, bio et végétarien, avec La Marmite. Table de presse libertaire. Préparation autogérée du repas à partir de 9 heures. Haut du parc de Buisson-Rond. Site Internet.

Paris, 3 mai. A l'occasion de la sortie du n° 22 de la revue Cultures & Sociétés, sciences de l'Homme, Roger Dadoun présentera, avec divers contributeurs, le dossier qu'il a constitué sous le titre « Alcools, alcoolismes, ô l'alcool ». Entrée libre et gratuite. A 18 h 30, Ent'revues, 174, rue de Rivoli (confirmer sa présence par courriel à jferreux[at]teraedre.fr).

Lorient, 4 mai. « La politique de la peur », causerie-débat à 20 h 30, avec Serge Quadruppani, autour des questions de sécurité et de terrorisme. Coorganisée par le groupe libertaire Francisco-Ferrer (Fédération anarchiste) et la CNT 56. Salle audiovisuelle, Cité Allende, 12, rue Colbert.

Montpellier, 4 mai. A propos de l'ouvrage Les Situationnistes et l'anarchie (Editions de la roue), débat avec son auteur Miguel Amorós et des représentants de l'éditeur. A 20 h 30, au Centre Ascaso-Durruti, 6, rue Henri-René. Site Internet.

Nice, 4 mai. Patrick Marcolini présentera son livre Le Mouvement situationniste (L'Echappée) à la librairie Massena, 55, rue Gioffredo, à partir de 19 heures.

Paris, 4 mai. Soirée vidéo à la librairie du Monde libertaire, à 19 h 30, avec la projection de Soleil vert (1 h 37, 1974) de Richard Fleisher, un film de science-fiction sur l'épuisement des ressources naturelles et ses conséquences. Au 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire). Site Internet.

Paris, 4 mai. Conférence-débat à propos des menaces que le numérique fait peser sur l'édition avec Guillaume Carnino (éd. L'Echappée), Guillaume Riquier et Aurélie Del Piccolo (collectif Livres de papier, lire article). A 19 heures, librairie Tropiques, 63, rue Raymond-Losserand, Paris 14e (M° Pernety). Site Internet de la librairie.

Saint-Denis, 4 mai. A 19 h 30, dans le cadre du « Docu-club », la Dionyversité vous invite à la projection de Section enfants sauvages (90 min) de Laurence Doumic et Eric Tachin, en présence des réalisateurs. 4, place Paul-Langevin. Entrée libre et gratuite. Site Internet.

Marseille, 5 mai. Causerie animée par Carmen et Germinal Guillen à propos de l'ouvrage Femmes d'Espagne en lutte (Atelier de création libertaire), de Sara Berenguer. A 17 heures, au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 50, rue Consolat, Marseille 1er. Courriel : cira.marseille(at)free.fr - site Internet.

Le Mans, 5 mai. Le groupe Lairial (Fédération anarchiste) organise un « café libertaire » à propos de l'organisation de la Fédération jurassienne. Exposé et débat. A 16 heures, Epicerie du Pré, 31, rue du Pré.

Paris, 5 mai. Débat, à 16 h 30, sur l'analyse anarchiste des guerres coloniales, illustrée par des articles parus dans Le Monde libertaire pendant la guerre d'Algérie. Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot (M° Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire). Entrée libre et gratuite.

Saint-Denis, mai. Les cours de la Dionyversité ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Cycle « Mai féministe » : le 9 (mercredi), « Les violences faites aux femmes », avec le Planning familial de Montreuil ; le 15, « Anarchisme, féminisme, contre le système prostitutionnel », avec Elisabeth Claude ; le 22, « Le mouvement du Nid », avec une animatrice du Nid ; le 29, « Sexisme et médias », avec Natacha Henry. Site Internet.

Bagnolet, 10 mai. Projection de The Pipe (VO sous-titrée, 83 min), réalisé par Risteard O'Domhnail, et discussion à propos de la lutte contre Shell en Irlande (coalition Shell to sea) : « Y'a de la lutte dans le gaz ». A 19 heures, au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni). Pour s'inscrire à la lettre d'info.

Merlieux, 10 mai. De 18 heures à 21 heures, le groupe Kropotkine (Fédération anarchiste) recevra Caroline Granier et Alice Primi (sous réserve) à l'occasion de la réédition de Ali-Aline (Association André-Léo et Publications chauvinoises) d'André Léo. Table de presse. Apéro dînatoire. Bibliothèque sociale, Athénée libertaire, 8, rue de Fouquerolles. Site Internet.

Lille, 11 mai. A 19 heures, maison des syndicats CNT, 32, rue d'Arras, projection-débat « Autorité et savoirs » dans l'éducation, avec la participation de Thomas Barrier, formateur à l'IUFM Nord - Pas-de-Calais. Entrée gratuite et petite restauration à prix libre.

Lorient, 11 mai. Réunion publique-débat d'Alternative libertaire : « Quel que soit le président sorti des urnes, pourquoi refuser de payer la dette et les plans d'austérité ? », avec la participation de Bernard Friot, auteur de L'Enjeu des retraites et de L'Enjeu du salaire (La Dispute). A 20 heures, salle A02, cité Allende, 12, rue Colbert.

Montpellier, 11 mai. « La démocratie est-elle un projet politique ? », causerie-débat à 20 h 30 avec Jean-Louis Prat. Centre Ascaso-Durruti, 6, rue Henri-René. Site Internet.

Paris, 11 mai. ANNULÉ. Soirée vidéo, à 19 h 30, avec Attention danger travail (2003, 109 min), de Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe. La projection sera suivie d'une discussion sur le thème de la valeur travail. Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire).

Paris, 11 mai. Rencontre avec la rédaction des Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique salle des conférences, 2, place du Colonel-Fabien, Paris 19e (M° Colonel-Fabien). A 18 heures, présentation et perspectives ; à 19 heures, table ronde « Autour des Bourses du travail » (lire chronique des périodiques), en présence de David Hamelin, Marjorie Gaudemer et Malcolm Mansfield. Un verre de l'amitié conclura cette soirée.

Bordeaux, 12 mai. Projection de documentaires sur les prisonniers politiques grecs et la situation actuelle de délabrement démocratique, à 17 heures, à l'Athénée libertaire, 6, rue du Muguet. Puis, à 19 heures, concert de rebetiko (chant, bouzouki, guitare, cuillères) avec un groupe d'Athènes. Prix libre.

Saint-Denis, 13 mai. De 15 heures à 17 heures, « Dimanches au musée » avec la Dionyversité. Lucien Séroux viendra parler, images à l'appui, du dessinateur Aristide Delannoy (1874-1911). Rendez-vous au musée d'art et d'histoire de Saint-Denis, 22 bis, rue Gabriel-Péri (M° Porte-de-Paris ou RER D). Entrée libre. Site Internet.

Millau, 16 mai. Soirée cinéma libertaire organisée par No Pasaran 12 : Changement de situation, de Camille Plagnet et Jeanne Delafosse, à propos de solidarités, d'autonomie et de résistances dans le Massif central. A 20 h 30, librairie Plume(s), 16, rue Saint-Martin. Site Internet.

Bagnolet, 17 mai. A 19 h 30, projection du film Jour de sortie, réalisé à la maison d'arrêt de Varces par des prisonniers et Fabien Fischer ; présentation du n° 32 de L'Envolée (site Internet), journal anticarcéral ; et débat sur « Sortir de prison ne signifie pas recouvrer la liberté ». Le Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni). Courriel : leremouleur(at)riseup.net

Montpellier, 18 mai. Projection du film Spezzano albanese (35 min), de G. Burnod et D. Rappe, et débat : « La Fédération municipale de base ou la démocratie directe contre le pouvoir municipal ». A 20 h 30, au Centre Ascaso-Durruti, 6, rue Henri-René. Site Internet.

Paris, 18 mai. Soirée vidéo, à 19 h 30, avec Attention danger travail (2003, 109 min), de Pierre Carles, Christophe Coello et Stéphane Goxe. La projection sera suivie d'une discussion sur le thème de la valeur travail. Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire).

Saint-Jean-du-Gard, 21 mai. Conférence-débat sur l'anarchie et ses lieux communs, amenez vos textes favoris ! A 19 heures, bibliothèque-infokiosque, 152, Grand-Rue. Infos complémentaires – courriel : bibliotheque152(at)riseup.net

Bondy, 22 mai. Ciné-débat avec Mains brunes sur la ville, en présence de Bernard Richard (coréalisateur du film) et Jean-Pierre Dubois (Ligue des droits de l'homme). Organisé par LDH, Collectif votation citoyenne et Alternative Libertaire 93. A 20 heures, au Malraux, 25, cours de la République.

Ivry-sur-Seine, 22 mai. Le groupe libertaire d'Ivry vous invite à un débat : « Le capitalisme va-t-il crever ? Comment agir aujourd'hui ? Peut-on faire l'économie d'une révolution sociale ?». A 20 h 30, au Forum Léo-Ferré (face au vieux moulin), 11, rue Barbès (M° Pierre-et-Marie-Curie). Site Internet.

Montpellier, 24 mai. Conférence-débat sur « Littérature et anarchisme », à 20 h 30, animée par Patrick Fornos et Antoine Barral. Centre Ascaso-Durruti, 6, rue Henri-René. Site Internet.

Saint-Jean-du-Gard, 28 mai. Conférence-débat sur le mouvement surréaliste, à 19 heures : « exposé savant mais néanmoins passionnant ». Bibliothèque-infokiosque, 152, Grand-Rue. Site Internet - courriel : bibliotheque152(at)riseup.net

Genève, 29 mai. Léon de Mattis présentera en soirée son ouvrage Crises (Entremonde) à La Buvette des Cropettes, Ilot 13, rue de Montbrillant 14.

Rennes, 29 mai. Projection à 20 heures d'un documentaire sur une AMAP autogérée en Seine-Saint-Denis (Court Circuit) et d'extraits du documentaire Les Sentiers de l'utopie, puis débat : « Travail, production, consommation : quelles alternatives au capitalisme ? ». Organisés par le groupe libertaire La Digne Rage. A la Vie enchantée, 18, quai Emile-Zola.

Paris, 30 mai. La librairie Quilombo organise à 19 h 45 un débat autour de l'ouvrage collectif La Bio, entre business et projet de société (Agone), avec deux des auteurs : Michel Besson et Silvia Perez-Vitoria. Au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e (M° Rue-des-Boulets ou Nation). Courriel : quilombo(at)globenet.org - site Internet.

Saint-Denis, 30 mai. Projection-débat sur la crise capitaliste, les plans d'austérité et les résistances populaires, avec des militant(e)s de la Coordination des groupes anarchistes (CGA) et des intervenant(e)s sur la Grèce, l'Espagne, l'Algérie… A 19 heures, Maison de la vie associative de Saint-Denis, 19, rue de la Boulangerie (M° Porte-de-Paris ou Basilique).

 

FOIRE AUX LIVRES, COLLOQUE,
EXPOSITION, THÉÂTRE…

Anarcho-syndicalistes grecs. Le secrétariat international de la Confédération nationale du travail (CNT) a organisé une tournée de rencontres-débats avec des anarcho-syndicalistes grecs de l'ESE du 2 au 16 mai : « Résistances sociales et luttes anticapitalistes. L'alternative du syndicalisme de base en Grèce ». Lieux et dates : Nancy et Metz, 2 mai ; Strasbourg, 3 mai ; Dijon, 4 mai ; Lyon, 5 mai ; Paris, 6 mai ; Lille, 7 mai ; Villefranche-sur-Saône, 8 mai ; Grenoble, 9 mai ; Nîmes, 10 mai ; Marseille, 11 mai ; Toulouse, 12 mai ; Limoges, 13 mai ; Vendée, 14 mai ; Nantes, 15 mai ; Rennes, 16 mai. Précisions sur le Forum anarchiste révolutionnaire.

« Pierre Bourdieu : l'insoumission en héritage ». A l'occasion des dix ans de la disparition du sociologue (1930-2002), une journée de réflexion aura lieu le 4 mai, de 14 heures à 22 heures, pour « penser [son] héritage vivant (…), montrer comment ses préoccupations continuent de hanter le débat théorique et politique, et de nourrir le travail intellectuel, artistique et littéraire ». Au théâtre de l'Odéon, salle Roger-Blin, place de l'Odéon, Paris 6e. Entrée libre après réservation (present.compose@theatre-odeon.fr). Programme : à 14 heures, introduction par Edouard Bellegueule ; de 14 h 10 à 16 h 30, « Indisciplines », animé par Sylvain Bourmeau, avec Roger Chartier, Geoffroy de Lagasnerie et Frédéric Lordon ; de 17 heures à 19 heures, « Luttes de classes », par Edouard Bellegueule, avec Didier Bezace, Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot et Frédéric Lebaron ; de 20 heures à 22 heures, « Ré-agir », par Jean-Marie Durand, avec Didier Eribon, Arlette Farge et Elisabeth Roudinesco.

Salon du livre libertaire de Paris. En 2012, cette sixième édition ouvrira ses portes dès vendredi 11 mai à 14 heures (jusqu'à 21 heures) et se poursuivra samedi 12 mai, de 10 heures à 20 heures, et dimanche 13 mai, de 10 heures à 16 heures. Des compagnons suisses (francophones, alémaniques ou italophones) ont été invités à venir présenter leur production éditoriale. Ce sera aussi l'occasion de découvrir le programme de la Conférence internationale de Saint-Imier qui se tiendra en août 2012 dans le Jura suisse : conférences, ateliers, expositions, salon, concerts, etc. Autre nouveauté, la création d'un espace livres neufs à prix cassés. Plus de vingt heures de débats (répartis sur trois jours) sont prévus : « Idées reçues sur l'anarchisme » ; « L'alternative anarchiste en actes » ; « L'éducation » ; « Faut-il s'indigner ou se révolter ? » ; « Décroissance et partage des richesses » ; « Avenir des médias libres » ; « Réinventer la grève générale »… Radio-Libertaire (89.4 MHz) proposera à ses consœurs de Paris et de province d'animer et de diffuser des émissions en direct depuis le salon (studio prévu à cet effet). Et tout cela se passera à l'espace d'animation des Blancs-Manteaux, 48, rue Vieille-du-Temple, Paris 4e (M° Hôtel-de-Ville ou Saint-Paul). Entrée à prix libre. Bar et restauration légère. Pour contacter l'organisation : Salon du livre libertaire, 145, rue Amelot, 75011 Paris - tél. : 01-48-05-34-08 - courriel : livrelibertaire2012(at)sfr.fr - site Internet.

Théâtre. La septième édition du Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (Fitam) se déroulera (à partir de 19 h 30) les 15 et 16 mai avec la participation d'une trentaine d'artistes en provenance des Philippines, de France, des Etats-Unis et du Canada. Deux soirées de théâtre socialement engagé et provocant, en français et en anglais. Lieu : La Sala Rossa, 4848, boulevard Saint-Laurent. Les billets sont disponibles au coût de 12 dollars canadiens à la librairie anarchiste L'Insoumise, 2033, boulevard Saint-Laurent, ou à l'entrée de la salle. Pas de places réservées. Programme complet sur le site Internet. Contact : festivaltheatreanarchiste(at)yahoo.ca

Salon du livre anarchiste de Montréal. Il se tiendra dans deux bâtiments l'un en face de l'autre, autour du Parc Vinet, les 19 et 20 mai, de 10 heures à 17 heures. Au Centre d'éducation populaire de la Petite-Bourgogne et de Saint-Henri (CEDA), 2515 rue Delisle, et au Centre culturel Georges-Vanier (CCGV), 2450 rue Workman. Présence de nombreux exposants venu du Québec, d'Amérique du Nord et d'Europe. Courriel : info(at)salonanarchiste.ca - plus d'infos sur le site Internet du salon - Facebook - Twitter.

« Le Larzac s'affiche ». Exposition d'affiches, du 24 mai au 24 juin, à la librairie Quilombo, 23, rue Voltaire, Paris 11e. Le 28 octobre 1971, les habitants du plateau du Larzac apprennent à la télévision, par la voix du ministre des armées, Michel Debré, la décision officielle de l'extension du camp militaire. Les paysans décident alors de s'engager dans une lutte pour défendre leurs terres… Ouverture de la librairie : du mardi au samedi, de 13 heures à 20 heures. Tél. : 01-43-71-21-07 – courriel : quilombo(at)globenet.org – site Internet.

Festival off de l'anarchie à Québec. Le Collectif anarchiste l'(A)telier organise trois jours d'animation, les 24, 25 et 26 mai. Jeudi, à partir de 19 h 30, projection du film documentaire Anarchroniques, avec la cinéaste Karine Rosso et Fernando Garcia Blanes, suivie d'une soirée dansante, à l'Agité-e, 251 Dorchester. Vendredi, à partir de 19 heures, lancement du livre Perspectives libertaires sur les services publics, puis débat avec Serge Roy, à la librairie Saint-Jean-Baptiste, 265, rue Saint-Jean. Samedi, de 9 h 30 à 16 heures, conférences et ateliers, à L'Agité-e. Plus d'infos. Courriel : ucl.quebec(at)causecommune.net

Salon du livre anarchiste de Lisbonne. La 5e Feira do livro anarquista souhaite diffuser les idées anarchistes à travers livres et publications et propose des débats et des rencontres. Elle se tiendra du vendredi 25 mai au dimanche 27 mai à la Faculdade de belas artes, à Lisbonne (Portugal). Renseignements complémentaires sur Internet et par courriel : feiradolivroanarquista(at)gmail.com

Orient et Occident. Une journée d'étude sur le thème « Elisée Reclus, l'Orient et l'Occident à l'âge des empires » aura lieu mercredi 30 mai, à partir de 10 heures, à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), 105, boulevard Raspail, Paris 6e. Les intervenants (Ronald Creagh et Philippe Pelletier, entre autres) analyseront « la contribution de l'œuvre géographique d'Elisée Reclus (1830-1905) à la critique du fait colonial et de l'hégémonie européenne, et [clarifieront] sa représentation de l'Europe et de son autre par rapport à la science de son temps. Il ne s'agit pas de construire une icône anticoloniale au milieu d'un establishment conformiste et orientaliste, mais de comprendre dans le contexte de son époque la production et la signification de l'œuvre d'un savant qui a été à la fois un géographe et l'un des fondateurs du mouvement anarchiste ». Programme complet.

 

DIVERS

En vrac sur le Web (mai). Du 14 au 22 mai (rendez-vous à 13 h 30, 10e chambre correctionnelle, tribunal de grande instance de Paris, métro Cité, pour la première audience), six personnes seront jugées sous l'accusation d'association de malfaiteurs à finalité terroriste. Inès (Isa), Javier (Juan), Damien, Ivan, Franck (Farid) et Bruno ont chacun effectué entre cinq et treize mois de détention préventive et sont depuis sous contrôle judiciaire. « Les six inculpés, comme des centaines de milliers d'autres personnes, ont pris part aux différentes luttes sociales de ces dernières années : mouvement CPE, révoltes lors des élections présidentielles de 2007, luttes contre l'enfermement des sans-papiers et pour la liberté de circulation… De manifs sauvages en sabotages, la conflictualité qui s'exprimait dans ces luttes débordait souvent du cadre légal ou des habituelles médiations politiques et syndicales. Et quand ça remue, l'Etat cherche à punir un petit nombre pour faire peur à tous : par la police et la justice, il tente toujours de séparer les “bons manifestants” des “vilains casseurs”, d'isoler les actes du contexte dans lequel ils s'inscrivent, et de finalement diviser pour mieux régner. Et ce qui est attaqué là, c'est aussi un ensemble de mauvaises intentions et la tentative de les mettre en pratique de manière autonome. » (Extrait de l'« Appel à solidarité ».) Sur Infokiosques.net, on peut consulter un dossier très complet qui regroupe lettres des inculpés, comptes rendus d'actions de solidarité, textes et analyses, communiqués d'organisations politiques, articles de presse, etc. ; télécharger les différents numéros de Mauvaises intentions sur l'« outil antiterroriste », dont le n° 3 récemment paru axé sur le procès, et diverses brochures. Un concert de solidarité aura lieu le vendredi 11 mai à la Parole errante, 9, rue François-Debergue, à Montreuil (M° Croix-de-Chavaux) : à partir de 18 h 30, point d'info et présentation ; à 20 heures, concert avec les Louise Mitchels, Tweez, Pierre & Bastien et Gommard (bouffe et entrée à prix libre). L'anarchisme et les anarchistes ont souvent été confrontés à la justice et au droit… mais l'anarchie est-elle soluble dans le droit ? On en saura peut-être un peu plus le 23 novembre, après la sixième journée d'études de l'Institut d'études de droit public (IEDP) de l'université Paris-Sud-XI qui a pour thème « Droit et anarchie ». Les personnes qui désirent y participer doivent présenter leur proposition de communication au plus tard le 30 juin (en savoir plus). Plusieurs pistes sont d'ores et déjà présentées : « Les interactions entre pensée juridique et pensée anarchiste », « La part du droit dans l'anarchie », « La part d'anarchie dans le droit », « Le droit en lutte contre l'anarchie »… Programme alléchant, avis aux amateurs ! La Bibliothèque nationale de France s'est souvenu qu'il y a cent ans, en avril 1912, la police « démantelait progressivement la bande à Bonnot » (sic) et pour cela a sorti de ses tiroirs des photographies anthropométriques de quelques protagonistes de l'affaire, la « une » du Petit Journal relatant l'attaque de l'encaisseur rue Ordener et celles du Petit Parisien pour le braquage de la Société générale à Chantilly le 26 mars 1912, pour l'exécution de Jules Bonnot et l'assaut de la troupe contre Garnier et Valet à Nogent les 14 et 15 mai. Entre la presse de l'époque et celle d'aujourd'hui (se rappeler de l'affaire de Tarnac), une constance : sa grande servilité vis-à-vis des pouvoirs et des institutions. Notons, tout de même, que la multiplication des médias et la généralisation d'Internet, entre autres, permettent que la farce dure moins longtemps. Vous souhaitez effectuer une visite touristique un peu particulière de la capitale ? Eh bien connectez-vous au site d'information StreetPress qui a réalisé « La carte des droites nationales et radicales à Paris ». C'est un reportage sur les hauts lieux de l'extrême droite (avec les adresses, les « spécialités » et les activités) : bars et restaurants, boutiques et librairies, locaux divers, cercles et événements, médias, églises, lieux symboliques… On y apprend que le portrait de Jean-Marie Le Pen en corsaire trône dans un lieu où la bière coule aussi, que certains tentent de récupérer la Commune de Paris (« une résistance nationaliste face à l'invasion allemande »), où acheter des ouvrages puant de haine(s) et de complot(s) ou bien des compil de chants de la Waffen SS, où déguster une soupe de Solidarité des Français (garantie pur porc), etc. Cela vaut bien la tour Eiffel ou… Disneyland ? Une souscription a été lancée par la Confédération nationale du travail (CNT) pour préserver le local historique du 33, rue des Vignoles (« Dites “33” et souscrivez maintenant ! ») car il « est aujourd'hui menacé à défaut de réalisation de travaux d'entretien, de rénovation, impliquant de lourdes charges financières, ceci dans le cadre d'une négociation avec la mairie de Paris. Ce qui est en jeu, c'est le maintien à Paris d'un espace de luttes autogéré inscrivant son activité dans l'esprit des premières Bourses du travail tout en étant ouvert aux conditions du combat social de ce troisième millénaire ». Plusieurs modalités de soutien financier sont possibles : prélèvement mensuel, don par chèque, assister aux actions qui auront lieu (réunions publiques, expositions, concerts, compilation musicale, brochure consacrée au « 33 »…). Informations complémentaires. Soutien toujours avec la montre de Radio-Libertaire, éditée pour ses trente ans. Elle est en vente au prix de 25 euros à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, 75011 Paris. Et par courrier, contre un chèque de ce montant à l'ordre de DMC. Pour terminer, quelques textes intéressants glânés çà et là. Sur le site Kabyles.net, on lira avec intérêt un portrait complet et juste de « Zo d'Axa : écrivain pamphlétaire et journaliste libertaire ». Rebellyon.info présente, lui, un texte intitulé « Pour une histoire de l'anti-impérialisme anarchiste » qui aborde la spécificité de celui-ci (contre le nationalisme), les positions de Bakounine et de la Première Internationale, et quelques exemples d'intervention sur ce thème (Europe de l'Est, Maghreb, Amérique du Sud, Asie…). Tout en regrettant l'absence d'une étude exhaustive sur le sujet, on ne peut que saluer cet essai qui donnera peut-être envie à un universitaire de se lancer. Quant à Plusloin.org, il livre des « Chroniques de la Première Internationale » de Maximilien Rubel qui, tout en établissant une chronologie de l'Association internationale des travailleurs (de 1864 à 1876), montrent « qu'à travers les personnalités de Marx et de Bakounine s'affrontent – ils en étaient l'un et l'autre parfaitement conscients – deux conceptions, voire deux méthodes foncièrement opposées de la lutte ouvrière ».

Nabu Press, Kessinger et autres. Récemment, une internaute m'a (gentiment) reproché de faire de la pub pour Nabu Press à propos du reprint de L'Anarchisme aux Etats-Unis, de Paul Ghio. Elle avait en partie raison car j'avais fourni l'information brute, sans commentaires. Alors, pour mettre les choses au point, voilà le texte qui se trouve maintenant dans les pages d'Anarlivres…
Certaines sociétés, plus prédatrices qu'éditrices, ont trouvé le bon filon : elles se sont spécialisées dans l'édition de livres anciens ou épuisés, sous forme électronique ou imprimée. On peut citer à ce titre Nabu Press, Kessinger et quelques autres qui, pirates des temps modernes, pillent le domaine public pour réaliser des profits. Contrairement à un éditeur traditionnel, elles n'apportent aucune plus-value (pas de présentation ou de préface nouvelles, pas de notes ou de commentaires…), effectuent peu ou pas d'intervention humaine (numérisation automatique), ne réalisent pas de tirage minimum (il est effectué à la demande, parfois à un seul exemplaire) donc pas de coût de stockage… Par rapport à des sites de téléchargement libre (tels que Gutenberg, Wikisource, etc.), elles font payer ce qui est gratuit ! Le livre peut présenter des imperfections : pages manquantes ou floues, images de mauvaise qualité, marques diverses dues à l'exemplaire original ou à la numérisation. L'opération est simple et peu coûteuse : il s'agit d'emprunter un livre dans une bibliothèque (ou de le télécharger sans frais), de lui donner une date de copyright, d'obtenir un nouvel ISBN et de le mettre en vente sur le Web en attendant qu'un acheteur se présente. Jason Mazzone, professeur de droit à la Brooklyn Law School, a baptisé cette pratique – du public vers le privé et du gratuit vers le payant – « copyfraud » (ce texte s'inspire de l'article « Nabu Press » sur Wikipédia, s'y référer pour les notes et sources). Il est bien évident qu'Anarlivres déplore cette façon de faire et y voit une illustration de plus que la « propriété, c'est le vol » (P.-J. Proudhon).

 

PÉRIODIQUES

Le dernier numéro d'Offensive (n° 33, mars, 52 p., 4 euros, site), trimestriel d'Offensive libertaire et sociale, présente un consistant dossier « Art, la fabrique du social ». Et tout d'abord « Quel art pour quelle société ? » : l'art contemporain a évolué, certaines formes se sont institutionalisées, d'autres se sont appauvries, les schémas idéologiques d'alors se sont sclérosés… L'art, c'est aussi celui du marché, de la finance. Il faut alors donner l'illusion de la nouveauté, agiter l'espace médiatique, crééer des « coups » pour faire monter la cote. Mais nous sommes tous artistes… pour le plus grand profit des multinationales du Web qui se créent du contenu à bon compte. Le recours aux nouvelles technologies permet-il à l'art d'évoluer ou plus sûrement de nous accoutumer à notre nouvel environnement ? La domination masculine y règne toujours et les artistes femmes sont marginalisées, réduites à l'amateurisme ou rangées dans les cases « art féminin » ou « art féministe ». Le prétexte d'une « démocratisation » de la culture a surtout permis son étatisation, et maintenant le souffle de la libéralisation privilégie le financement privé, la concurrence, la « logique de la communication de masse où priment l'événementiel, le spectaculaire, la médiatisation et l'affluence du public ». Pouvons-nous malgré tout partir « à la recherche d'un art social » ? S'agit-il de représenter la réalité, de faire œuvre pédagogique et d'appeler à la révolte, ou de dépasser l'« art dans la révolution et l'invention de nouvelles formes de vie » ? « L'art comme résistance à l'art », le cinéma, le chant populaire, l'improvisation, le design, la place de l'art dans une société libertaire… sont également abordés, comme autant de questions et de thèmes pour nourrir la réflexion. Le Combat syndicaliste (n° 368, mai, 12 p., 2 euros, site) consacre plusieurs pages à la « Souffrance au travail » – ou risques psychosociaux, RPS, pour les spécialistes – qui se décline de bien des façons, selon Marin Ledun, coauteur de Pendant qu'ils comptent les morts. Entretien entre un ancien salarié de France Télécom et une médecin psychiatre (La Tengo). Il insiste sur la déshumanisation des personnes dans les entreprises, sur la soumission (celle du travail étant liée à celle de la consommation) et sur la nécessité pour la sphère politique de s'emparer de ce thème. Constatant que si le travail est souvent moins dur physiquement, les conditions psychologiques se sont aggravées (disparitions des anciennes solidarité et de l'esprit collectif, individualisation, évaluations constantes, politique du chiffre, chosification…). D'autres articles s'attachent à décrire des exemples plus particuliers tels la discrimination syndicale et le harcèlement dans une société de nettoyage, le cas des petites entreprises et la définition juridique du harcèlement. Une nouvelle venue dans la presse périodique, L'Echaudée (n° 1, printemps 2012, 42 p., 7 euros – abt. 3 n° : 25 euros, à l'ordre de Ab irato, site), qui se veut « revue de critique sociale, de poésie et d'utopie » dans la continuité de l'Oiseau-tempête. Au sommaire de ce numéro, entre autres : « Repousser la tempête », de Charles Reeve, à propos d'Indignez-vous de Stéphane Hessel ; « Cette révolte ne s'arrêtera jamais », Chris Hedges ; « Déclin des syndicats américains et limite de l'intervention de l'Etat », Paul Mattick ; « Et s'il y avait une catastrophe nucléaire en France ? » (comix), Barthélémy Schwartz ; « Pour une poétique de la révolution », Americo Nunes. Signalons par ailleurs que les éditions Ab irato ont déménagé au 118, rue Jean-Pierre-Timbaud, 75011 Paris, et accueillent les internautes sur un nouveau site. Suite à l'agression à Limoges d'un patron de bar par quatre nervis du Front national (FN), venus casser du « sale communiste » et de l'« étudiant de gauche », un dossier met au jour les liens étroits entre la section limousine du FN et la mouvance néonazie. Article de presse, photographies des « gentils organisateurs » avec leur CV, présentation du groupe de musique (très spécifique), des groupuscules, de leurs contacts… Il est téléchargeable (PDF 7,1 Mo) sur le site Fafwatch.noblogs.org qui offre également des précisions sur l'identité de certains « identitaires » toulousains (« La face identitaire de Toulouse »). L'article est illustré de nombreuses photos et établit le parcours de chacun des protagonistes dont les activités avaient été précédemment dénoncées par l'Union antifasciste toulousaine (« Les identitaires et la démocratie ») : multiples agressions de personnes et dégradation du local de la CNT 31, le Chat noir. A partir du n° 15, Le Monde libertaire gratuit passe à un rythme quinzomadaire ; le prochain sortira donc le 16 mai. Tous ces numéros gratuits, reprenant des articles de l'hebdomadaire payant de la Fédération anarchiste, sont en libre disposition sur le site du journal. Quant au hors-série (n° 44, 44 p., 4 euros), en vente en kiosques jusqu'au 20 juin, il traite en grande partie de la question électorale : « Quelle(s) position(s) des anarchistes face aux élections ? Quelles alternatives à la démocratie parlementaire ? Quelles expériences passées et présentes portent l'espoir d'un autre possible ? »

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