Juin 2010

PUBLICATIONS

Avec Fragments épars pour un anarchisme sans dogmes (382 p., 15 euros), de Tomás Ibáñez, les éditions Rue des cascades nous offre une douche froide… de quoi remettre en cause le prêt-à-penser anarchiste et notre quiète orthodoxie. Ayant publié plusieurs ouvrages en espagnol, l'auteur est moins connu en France malgré quelques articles traduits, sa participation à des colloques et son militantisme, dans les années 1960, au sein des Jeunes Libertaires (participation à Mai 68 avec le Mouvement du 22 mars). Professeur de psychologie sociale à l'Université autonome de Barcelone, il a beaucoup questionné la pensée libertaire et cet anthologie livre une réflexion irrévérencieuse et joyeuse s'étalant sur près de quarante ans. Que ce soit à propos de l'organisation-Eglise, d'une prétendue culture libertaire ou du pouvoir politique… Son but ? « Agiter les eaux de l'anarchisme pour qu'elles ne s'assoupissent pas dans un sommeil complaisant et ne cessent jamais d'être turbulentes. » Mission réussie ! Peut-on être radical et pragmatique ? (Textuel, coll. Encyclopédie critique, 141 p., 9,90 euros), voilà la question que se pose Irène Pereira. S'appuyant sur l'étude des divergences entre Proudhon, Marx et Bakounine, sur l'opposition entre les positions syndicalistes révolutionnaires et celles de Lénine, la controverse entre Trotski et John Dewey (philosophe pragmatiste), l'auteure nous montre que la question a des racines historiques profondes puisqu'il s'agit de « combler le fossé entre réforme et révolution ». Dans une seconde partie, elle aborde l'« actualité d'une radicalité pragmatique » avec quelques exemples concrets (SUD, CNT, entre autres). Mais ne s'agit-il pas en fin de compte d'assurer la continuité entre les moyens et les fins dans le domaine de l'organisation, des modes de prise de décision, de l'usage de la violence physique ou de l'expérimentation ?… Une brochure analyse cette même problématique dans le seul cadre de l'action, il s'agit de Camus et sa critique libertaire de la violence (Indigène Editions, coll. Ceux qui marchent contre le vent, 24 p., 3 euros). Dans celle-ci, Lou Marin s'élève contre la récupération du philosophe révolté par les thuriféraires de la démocratie libérale, soulignant sa dénonciation du totalitarisme à l'Est mais oubliant son engagement contre les dictatures militaires et les Etats policiers du camp occidental, et retrace son cheminement libertaire et non violent. Si Charles Darwin (1809-1882) a surtout insisté sur la lutte pour la survie dans l'évolution des espèces, notion qui fut reprise avec délectation par le capitalisme et le libéralisme économique, le géographe anarchiste Pierre Kropotkine (1842-1921, lire biographie) a, lui, souligné l'importance de l'aide mutuelle, que ce soit pour le règne animal ou pour les sociétés humaines. Un extrait de L'Entraide, un facteur de l'évolution (préf. d'Isabelle Pivert, 64 p., 7 euros), publié par les Editions du Sextant, s'attache plus particulièrement aux exemples d'associations, formelles et informelles, qui ont jalonné l'histoire et la vie des Européens de son époque. Une bonne incitation à lire l'ouvrage dans sa totalité grâce aux rééditions régulières de ces dernières années (lire bibliographie). La volonté humaine, la pratique et l'expérience sont des notions d'importance pour Errico Malatesta (1853-1932), Daniel Colson nous le rappelle dans L'Anarchisme de Malatesta (Atelier de création libertaire, 174 p., 14 euros). En s'appuyant sur l'analyse de trois des textes (L'Anarchie, A propos de Pierre Kropotkine et Réponse à la Plate-forme, publiés en annexe) du propagandiste italien (lire biographie), l'auteur passe en revue ce qui le rapproche et le différencie de Proudhon, Bakounine ou Kropotkine. Refusant le « fatalisme scientiste » (marxien, entre autres), Malatesta met en lumière « les stratifications et la complexité infinies des forces constitutives des êtres » et en quoi celles-ci n'agissent pas de façon ordonnée – ce qui permet d'envisager d'innombrables possibilités d'« arrangements » positifs ou négatifs. Il propose une conception de l'action révolutionnaire qui n'est pas prédictive ou anticipatrice mais qui revient « sans cesse aux sources de ce que nous [êtres humains] sommes et de ce que nous pouvons », aux « profondeurs de soi-même », pour multiplier les rapports « jusqu'à étendre l'association à toute l'humanité, à toute la vie ». Poursuivons maintenant notre revue des publications récentes avec des écrits plus faciles d'accès. Et tout d'abord Libertad (Orizons, coll. Littératures, 245 p., 21 euros). Il souffle un courant d'air libertaire à travers ce recueil de nouvelles de Raymond Espinose. Normal, originaire du sud de la France, il a été fortement marqué par ces militants anonymes de l'anarcho-syndicalisme espagnol en exil et a vécu quelques combats sous le drapeau de l'anarchie. Raison de plus, le sujet de ces textes, sous-jacent ou directement, demeure la liberté… Celle du refus, de la lutte (contre l'exploitation, l'intolérance, l'injustice), dès le plus jeune âge ; celle d'aimer et de mourir, d'assumer ses contradictions coincé entre l'amour-possession et le refus de la propriété. Vertiges de la liberté également, lorsque celle-ci est veuve de toute éthique, et amène un beau monstre à faire souffrir… et d'autres à se rendre compte des limites de la réalité (force physique, âge…). Belles leçons d'espoir, de foi en l'être humain et d'écriture, car le style suggère des images, rend vivant les êtres et les situations, entretient l'intérêt tout au long du récit. Ce ne sont pas des « lettres persannes » mais plutôt « lettres d'un Français » visitant un Emirat arabe. Avec ces Sourates pour Dubaï (Atelier de création libertaire, 188 p., 15 euros), mélangeant allègrement les genres – récit de voyage, interview, analyse sociale et historique –, Jean-Manuel Traimond peint avec ironie, finesse et clairvoyance cette ville-Etat, unique en son genre, où tout était possible et a souvent débouché sur du clinquant et du chromé. Immense, magique, féerique, la ville-façade accumule les « plus » : plus cher, plus haut, plus grand… Modernité et Islam, la tolérance (pour l'alcool et la prostitution) sert de soupape de sécurité. Pas de conflits sociaux, mais des expulsions. Une population-monde, avec ses très riches (touristes) et ses très pauvres (travailleurs). « Dubaï ressemble beaucoup, sinon à notre avenir, du moins à l'avenir que la marchandise souhaite. » Passionnant et instructif ! Un polar en Bretagne où il est question de village, de mouettes bien sûr, de chaussure (d'aujourd'hui) dans l'univers mondialisé capitaliste, d'un sabot (de toujours) dans le passé, d'une rivière, de la disparition de Nadja (réminiscense d'un certain Breton, prénommé André, peut-être ?), d'un projet de construction d'une école maternelle au Sénégal, d'une jeune inspectrice nantaise en vacances et d'un commissaire… C'est Le Cœur des mouettes (Les Editions libertaires, coll. Polars, 128 p., 14 euros), de Jenny Desbois. « Une drôle de Bretagne ! Une drôle d'histoire ! Un drôle de commissaire ! Un drôle de polar ! », avoue l'éditeur ; nous voulons bien le croire. Et, pour conclure, L'An prochain la révolution (Doc Net films - Editions du Monde libertaire, DVD 71 min., 14,90 euros), un film de Frédéric Goldbronn, avec et à propos de Maurice Rajsfus. Deux enfants d'Aubervilliers, « gentils enfants des prolétaires, de la misère, du monde entier », comme l'a chanté Prévert, se rencontrent pour parler d'une « communauté d'histoire » qui les réunit à quelques trente années de distance. Le plus âgé se souvient de ce jour de juillet 1942 et de la rafle du Vel d'Hiv qui a décidé de son destin. Arrêté avec toute sa famille par un voisin policier, il en réchappera avec sa sœur, parce que né en France et Français. Ses parents, immigrés polonais sans-papiers, de gauche, anticléricaux baignés dans la culture yiddish, disparaîtront dans les camps de concentration nazis. Le petit juif de 14 ans devient un militant qui se bat contre le stalinisme, le colonialisme, le sionisme, le fascisme, le racisme, la répression policière… tout ce qui opprime l'homme. Aujourd'hui encore, à plus de 80 ans, il écrit et parcourt la France pour des débats… car les barbares sont toujours là !

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Rennes, 2 juin. Le Groupe libertaire rennais organise une projection du film Retour sur mon parcours militant (dernier entretien avec Joelle Aubron, décédée en mars 2006), suivie d'un débat, en soutien aux prisonniers d'Action directe. A 20 h 30, au bar la Quincaillerie générale, 15, rue Paul-Bert. Pour tout contact : glr(at)courriel.dyndns.org

Ivry (Val-de-Marne), 4 et 5 juin. Rencontres avec Paco Ignacio Taibo II : « Les luttes en Amérique centrale et du Sud », le vendredi à 20 heures ; « L'art de manger des churros », le samedi à 15 heures. Auditorium Antonin-Artaud, place Voltaire, à 150 mètres du métro Mairie-d'Ivry. Tél. : 01-46-70-35-03.

Avignon, 5 juin. A 17 heures, la CNT 84 invite à une rencontre-débat avec les Giménologues (éditeurs des Fils de la nuit. Souvenirs de la guerre d'Espagne, de A. Gimenez), précédée d'un diaporama sur la révolution et la guerre d'Espagne, Maison IV de Chiffre. 26, rue des Teinturiers.

Le Mans, 5 juin. Café libertaire à 16 heures organisé par le groupe Lairial : « Dérives sécuritaires et recul des libertés individuelles ». Table de presse de Matérial. Epicerie du Pré, 31, rue du Pré.

Marseille, 5 juin. Causerie animée par l'équipe du CIRA, après la projection du film Les Médicamenteurs (52 min.), de Stéphane Horel, Annick Redolfi et Brigitte Rossigneux. A 17 heures, au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 3, rue Saint-Dominique, Marseille 1er (angle place des Capucines). Courriel : cira.marseille(at)free.fr - Site Internet.

Paris, 5 juin. Rencontre avec Evelyne Perrin autour de son livre Identité nationale, amer ministère. Ce qu'en disent de jeunes Franciliens (L'Harmattan). A 16 h 30, à la Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire). Courriel : librairie-publico(at)wanadoo.fr - Site Internet.

Saint-Denis, 6 juin. De 15 heures à 17 heures, « Les dimanches de la Dionyversité » : ce jour-là, il sera question de « La propagande en 1914 : guerre et caricature ». Présentation de Laurent Bhil, historien spécialiste de l'image, à partir de documents d'époque projetés sur écran. Au Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis, 22 bis, rue Gabriel-Péri (métro ligne 13, station Porte-de-Paris, ou RER D). Entrée libre.

Bordeaux, 7 juin. A partir de 20 heures, projection de Rouge bandit (2009, 54 min.), de Fred K. Nicolas, qui relate la vie et les luttes en prison de Charlie Bauer, auteur de Fractures d'une vie (Agone). Puis débat avec celui-ci. Entrée libre. A l'Athénée libertaire, 7, rue du Muguet. Site Internet.

Saint-Denis, juin. Les cours de la Dionyversité ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Cycle « Initiation à la musique et à l'écoute active : la musique dite baroque », organisé par Christian Chandellier, musicien et enseignant. Le 7 juin, « La musique italienne du XVIIe siècle et les femmes compositeurs » ; le 14 juin, « La musique française du “Grand Siècle” » ; le 21 juin, « Les “Concertos brandebourgeois” de J. S. Bach » (1re partie) ; le 28 juin, « Les “Concertos brandebourgeois” de J. S. Bach » (2e partie). Site Internet.

Merlieux, 10 juin. De 18 heures à 21 heures, Hugues Lenoir, enseignant à l'université de Nanterre, sera l'invité de la Bibliothèque sociale, animée par le groupe Kropotkine, pour un débat autour de ses deux ouvrages Eduquer pour émanciper (Editions CNT-RP) et Roorda, ou le zèbre pédagogique (Editions du Monde libertaire). Apéro dînatoire. Table de presse. Entrée libre et gratuite. Bibliothèque sociale, 8, rue de Fouquerolles. Renseignements : 03-23-80-17-09.

Toulouse, 10 juin. La CNT-AIT organise à 20 h 30 un débat, « De la Libération à la capitulation », au Complexe Duranti, salle de la Commanderie, rue du Lieutenant-Colonel-Pelissier (M° Capitole). Cette période, quelque peu occultée, fut le temps de la reprise en main des affaires par la bourgeoisie de l'époque ; en échange de quelques avantages donnés aux institutions syndicales, le capitalisme fit oublier sa complicité avec le nazisme…

Lille, 12 juin. La Brique, le journal de contre-information lillois, fête ses trois ans d'existence à la maison de quartier Vauban, 77, rue Roland. A 12 heures, table de presse et de collectifs ; 14 heures, débat sur les violences policières ; 19 heures, concerts ! Bouffe et bar sur place (à toute heure !). Entrée à prix libre. Site Internet.

Dijon, 16 juin. Conférence-débat, à 18 heures, à l'Espace autogéré des Tanneries, 13-17, boulevard de Chicago, à propos de l'ouvrage d'Anne Steiner : Les En-dehors, anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle époque » (L'échappée). Site Internet.

Paris, 17 juin. A l'occasion de la Coupe du monde de football, la librairie Quilombo organise à partir de 19 heures un « apéro antiffoot », suivi à 20 heures d'un débat autour de l'ouvrage Footafric (L'Echappée), en présence des auteurs : Ronan David, Fabien Lebrun, Patrick Vassort. Au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Courriel : quilombo(at)globenet.org - Site Internet.

Toulouse, 17 juin. Rencontre à 20 heures avec Maëlle Maugendre, à propos de « L'exode au féminin. Les femmes espagnoles réfugiées dans le sud-ouest de la France, de 1939 à 1944 ». A la librairie associative Le Chat noir, 18, avenue de la Gloire. Programme du mois.

Lyon, 18 juin. Débat sur la non-violence radicale hier et aujourd'hui, à 19 h 30, au Centre de ressources sur les alternatives sociales (Cedrats), 27, montée Saint-Sébastien, Lyon 1er. Avec Anita et André Bernard et Pierre Sommermeyer, coauteurs de Réfractaires à la guerre d'Algérie. 1959-1963 (Syllepse), animateurs des sites Anarchisme et non-violence 2 et Réfractaires à la guerre d'Algérie.

Millau, 18 juin. Projection de Simplicité volontaire et décroissance 1 (60 min., 2007), suivie d'un débat avec le réalisateur Jean-Claude Decourt à 21 heures, librairie Plume(s), 16, rue Saint-Martin. Plus d'infos.

Millau, 19 juin. « La désobéissance civile », conférence-débat organisée par Solidaires, écologistes et libertaires avec Chloé Di Cintio, auteure du Petit traité de désobéissance civile (Res publica éditions, coll. Les postmodernes, 333 p., 16,90 euros) qui vient de paraître. A 20 h 30, librairie Plume(s), 16, rue Saint-Martin.

Paris, 19 juin. De 14 heures à 22 heures, exposition d'affiches d'expressions libres, antipublicitaires, antisexistes, anticonsuméristes, décroissantes et poétiques sur la vie en société spectaculaire marchande. Projection d'un film maison surprise à 17 h 30. Atelier « Fais ton affiche ». Bar et restauration bio à prix libre toute la journée. A la Coordination des intermittents et précaires (CIP), 14-16, quai de Charente, Paris 19e (M° Corentin-Carioux).

Paris, 19 juin. A partir de 16 heures, pour les enfants et les grands, lecture des « Contes à l'envers, contes étonnants et détonnants » et goûter à la Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire). Entrée et participation libres. Courriel : librairie-publico(at)wanadoo.fr - Site Internet.

Paris, 25 juin. Le groupe Louise-Michel (Fédération anarchiste) organise un débat : « Le sport : système oppressif ou moyen d'émancipation ? ». Au local de La Rue, 10, rue Robert-Planquette, Paris 18e (M° Blanche ou Abbesses).

Alès, 26 juin. Le collectif Les libertaires vous invite à 15 heures à la projection du film La Cécilia, de Jean-Louis Comolli, suivie d'un débat à la Bourse du travail, place Georges-Dupuy.

Le Mans, 26 juin. De 14 heures à 19 heures, exposition de l'œuvre de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) qui, à travers ses ouvrages, a dénoncé tous les pouvoirs, traité de l'économie et de la vie sociale, proposé l'association et l'autogouvernement des ouvriers, le mutualisme et le fédéralisme intégral… Discussion-débat, table de presse de Matérial à disposition. A l'Epicerie du Pré, 31, rue du Pré.

Montreuil (93), 26 juin. « Philosophie des sciences et anarchisme », avec Michael Paraire. La notion d'individu existe-t-elle en science physique ? Comment la physique de la relativité peut-elle révolutionner la théorie libertaire ? Vers un anarchisme renouvelé par la science ? A 19 heures, Université populaire de Montreuil, 9, rue François-Debergue (M° Croix-de-Chavaux).

Paris, 26 juin. A 16 h 30, rencontre avec des militants à propos du nouveau mouvement libertaire à Cuba. A la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire). Site Internet.

La Plaine-Saint-Denis, 30 juin. Rencontre-débat à 19 h 30 sur le livre 1848, la révolution oubliée (La Découverte), de Michèle Riot-Sarcey et Maurizio Gribaudi. A la Belle Etoile, 14, allée Saint-Just (M° Porte-de-la-Chapelle).

 

COLLOQUE, THÉÂTRE,
EXPOSITIONS, CINÉMA

Colloque Michel Ragon. L'Institut national d'histoire de l'art, 6, rue des Petits-Champs, Paris 2e, rend hommage au critique d'art et à l'écrivain (lire bibliographie) les 3 juin (à partir de 13 h 30), 4 juin (à partir de 9 heures) et 5 juin (de 9 heures à 13 h 30). Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles. Le programme, riche et varié, peut être consulté et téléchargé. Seront entre autres abordés : la littérature prolétarienne, les courants artistiques COBRA, Pop Art, Nouvelle Figuration…, la critique architecturale, l'urbanisme… En ce qui concerne l'anarchisme, notons les interventions suivantes : Annie Claustres, « Michel Ragon, un critique d'art anarchiste ? » (on peut s'interroger sur le point d'interrogation !) ; Michel Giroud, « Louis Lecoin et Michel Ragon : insoumis, libertaires, citoyens du monde, objecteurs ». Tél. : 01-47-03-89-35 - site Internet. Signalons également le 9 juin à 20 heures, « La bibliothèque anarchiste de Michel Ragon », entretien mené par André Derval, responsable des fonds d'édition à l'Institut Mémoires de l'édition contemporaine (IMEC), à l'abbaye d'Ardenne, Saint-Germain-la-Blanche-Herbe (Caen, Calvados). Contact : ardenne(at)imec-archives.com Et, en prime, un enregistrement (mp3, 99 min.) à propos de son Dictionnaire de l'anarchie (Albin Michel).

Fête de la CNT. Au 33, rue des Vignoles, Paris 20e (M° Avron ou Buzenval) les 4, 5 et 6 juin. Prix libre. Vendredi, à partir de 19 heures, concert avec Les Evadés (rap conscient), La K-Bine (rap militant), Nutties (rock-steady). Samedi, à 11 heures : projection de Jaffa. La Mécanique de l'orange, d'Eyal Sivan, suivie d'un débat ; à 14 heures : film sur la lutte de travailleurs licenciés au Mali ; à 15 h 30 : débat avec les sections CNT de People and Baby (santé-social), Hachette (SIPM), Baud (social). Samedi toujours, à 18 heures : apéro-concert avec Stage Bottles et, à 20 heures, banquet. Dimanche, 11 heures : débat animé par la revue N'Autre école ; 13 h 30, film La Voix de son maître, avec Gérard Mordillat ; 15 h 30 : la coopérative ouvrière La Belle équipe et le Syndicat du bâtiment (SUB) ; 17 heures : concert de Serge Utge-Royo.

Emma Goldman à Grenoble. Une troupe de comédiennes, Les EmmaZones, ont monté une pièce retraçant la vie de la militante féministe et anarchiste en s'inspirant du texte de Howard Zinn (En suivant Emma, Agone). Elles la jouent durant le mois à Grenoble et aux alentours (début du spectacle à 20 heures) : le 9 juin, Maison du temps libre, Pommiers-la-Placette ; le 12 juin, Antigone, 22, rue des Violettes, Grenoble (sur réservation) ; le 16 juin, MJC de Fontaine ; le 19 juin, médiathèque La Halle, Pont-en-Royans (entrée à prix libre, contact : laruerale(at)no-log.org) ; le 22 juin, à Antigone, Grenoble (sur réservation, non mixte) ; le 25 juin, à la Boulangerie du Prado, 69, rue Sébastien-Gryphe, Lyon 7e (réservation conseillée) ; le 30 juin, à l'Amphithéâtre de Pont-de-Claix (entrées à prix libre et gratuites sur invitations, disponibles dans différents lieux de la ville). Contact : ensuivantemma(at)gmail.com

« Corps en lutte ». Jusqu'au 21 juin, exposition de photographies de Yann Levy, issues du livre Marge(s) (Libertalia). A la fois immersions dans les contrecultures urbaines et témoignages sur ceux qui luttent pour un monde plus juste, ici et ailleurs, ses clichés illustrent le thème central de son travail : « les corps en lutte ». A la librairie Quilombo, 23, rue Voltaire, Paris 11e.

Bobines rebelles. Le 3e Festival du documentaire politique et social en Creuse aura lieu les 11 juin et 12 juin. Le vendredi, à partir de 21 h 30, à l'Atelier (Royère-de-Vassivière). Le samedi, de 10 heures à 24 heures, au Villard. Présenté par : Autour du 1er Mai, Creuse-Citron, Emile a une vache, Mémoire à vif, Peuple et Culture 19, La loutre par les cornes. De nombreux intervenants viendront présenter leurs réalisations et participeront aux débats. Possibilité d'être hébergé sur place (sur réservation) ou aux alentours. Programme, détail des films et infos pratiques sur le site Internet.

Films et débats. Journée de solidarité avec les communautés et les coopératives zapatistes le 12 juin de 14 heures à 20 h 30, au Centre international de culture populaire (CICP), 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e (M° Rue-des-Boulets ou Nation). Entrée gratuite. La situation au Chiapas et plus largement au Mexique ne cesse de se détériorer. La répression s'aggrave comme en ont témoigné les assassinats dans la communauté de San Juan Copala dans l'Etat d'Oaxaca. Tout au long de cette journée des projections donneront un éclairage sur différentes luttes au Mexique et plus largement en Amérique latine et du Sud. Elles seront suivies de débats qui permettront d'échanger sur la situation des luttes sociales dans ces pays. Différentes associations tiendront des stands avec livres, informations, vidéos, artisanat… Programme détaillé.

« Courbet-Proudhon. L'art et le peuple ». Le musée départemental Gustave Courbet d'Ornans présente, à partir du 4 juin et jusqu'au 6 septembre, à la Saline royale d'Arc-et-Senans une exposition sur les relations entre le peintre Gustave Courbet (1819-1877) et le philosophe Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), deux figures historiques de Franche-Comté. Cette exposition évoque la rencontre entre deux hommes partageant un même idéal social et politique. Tous deux ont été témoins et acteurs de cette période révolutionnaire qui parcourt l'Europe au milieu du XIXe siècle et qu'illustre parfaitement Courbet engagé aux côtés des insurgés de la Commune de Paris. Par de multiples témoignages (tableaux, gravures, sculptures, photographies), se dévoile un moment essentiel de l'Histoire de France, dont l'écho se poursuit encore aujourd'hui. Tarifs : visite libre en possession du billet d'entrée de la Saline royale. Ouverture de 9 à 12 heures et de 14 à 18 heures ; en juillet-août : de 9 à 19 heures. Tél. : 03-81-54-45-45 - site Internet.

 

DIVERS

Spectacle-repas. A Guéméné-sur-Scorff (Morbihan), le 5 juin, à 18 h 30, l'association Liber Terre organise une soirée « Non, Nicolas, Louise Michel n'est pas morte », spectacle créé et interprété par la comédienne Marie Daude. Mise en scène de Jean-Claude Jay. Tarif : 18 euros tout compris (apéro, repas et spectacle) à l'Auberge des trois marchands. Causerie avec Ronald Creagh et Didier Giraud. Apéritif communard et repas traditionnel, réservation : 02-97-51-21-53. Courriel : liber.terre(at)wanadoo.fr

Stockholms Anarkistiska Bokmässa. Foire aux livres anarchistes de Stockholm (Suède) les 5 et 6 juin au Midsommargården, Telefonplan (centre-ville) : stands d'éditeurs suédois et étrangers, débats, musique, crèche et « cuisine populaire »… Courriel : info(at)anarchistbookfairsweden.se - site Internet.

Nouveau sur Anarlivres. Les lecteurs attentifs auront remarqué que nous avons multiplié dans les pages Bibliographie les liens vers des versions numérisées – présentes sur les sites Wikisource, RA Forum, Theyliewedie ou autres – de titres cités (indiqués par un [à lire]) et/ou la possibilité de télécharger les textes au format .doc, .rtf ou .pdf afin que chacun puisse découvrir les écrits disponibles de la pensée libertaire. Nous continuerons autant que possible ce développement et espérons que vous nous communiquerez les liens ou les fichiers de textes répertoriés lorsque ceux-ci existent sur Internet. Soyez-en remercié ici même.

Rencontres libertaires d'Eychenat (Ariège). L'Organisation communiste libertaire (OCL) et Offensive libertaire et sociale (OLS) organisent depuis quelques années des rencontres à Eychenat (Esplas-de-Sérou), entre Foix et Saint-Girons, pour créer un espace de dialogue et d'échanges. Cette année, du samedi 24 juillet au jeudi 5 août, les thèmes abordés seront : l'aménagement du territoire, les luttes des sans-papiers, les luttes dans les services publics, la répression, être ou ne pas être dans la société, l'organisation anarchiste, la « Françafrique », la libération sexuelle, la pédagogie et les luttes des chômeurs. Programme complet. L'hébergement se fait sous forme de camping. Les repas sont organisés et pris en commun. Les frais de séjour étant établis en fonction des revenus. Renseignements pratiques. Contacts : OCL, c/o Egrégore, BP 1213, 51058 Reims Cedex (courriel : lechatnoir(at)club-internet.fr ; tél. : 03-26-82-36-16) ; OLS, c/o Mille Bâbords, 61, rue Consolat, 13001 Marseille (courriel : ols(at)no-log.org ; tél. : 06-70-61-94-34).

En vrac sur le Web (juin). L'hebdomadaire de la Fédération anarchiste (FA), Le Monde libertaire, a récemment ouvert un site Web où l'on peut consulter le sommaire et l'édito du dernier numéro, feuilleter celui-ci, parcourir d'anciens articles et quelques brèves. Avec plein de dessins et, pour les abonnés, la possibilité de réagir à la lecture d'un texte. La maquette du site est très agréable (ouf, pas de noir !), c'est un peu long à charger (pour ma vieille machine) et on aurait pu espérer une interactivité un peu plus ouverte, mais souhaitons beaucoup de succès à cette nouvelle adresse qui participe à l'effort bienvenu de rénovation des sites de la FA. Le Salon du livre libertaire de Paris, organisé par la librairie du Monde libertaire et par Radio-Libertaire, a été un franc succès : lieu sympathique et central, atmosphère cordiale, affluence, nombreux stands d'éditeurs… Plusieurs sites en ont rendu compte par un reportage photographique, citons par exemple celui de l'Atelier de création libertaire (ACL) et de la revue en ligne Divergences. Une autre naissance sur la Toile, le site de l'Union communiste libertaire (Québec) qui offre, avec un aspect un peu tristounet, accès aux « actualités » de l'organisation, au dernier numéro de Cause commune, à la présentation des publications ainsi qu'aux documents de base : buts et constitution (« programme » de la fédération reposant sur les principes de la plate-forme organisationnelle). Il devrait connaître prochainement une montée en puissance avec la mise en ligne des archives intégrales du journal, des éditions Ruptures et de la revue du même nom, et le regroupement des blogs des collectifs locaux. On peut prendre connaissance du texte de la conférence de Noam Chomsky à la Mutualité (« Contours de l'ordre mondial. Continuités, changements et défis », 29 mai) sur le site du Monde diplomatique, ou la télécharger, ainsi que l'introduction de Serge Halimi et les questions du public (avec réponses du conférencier). Pour tout savoir (ou presque) sur la rébellion zapatiste et le mouvement populaire d'Oaxaca Mexique), un blog… La parole qui roule : communiqués de presse, déclarations, solidarité et soutien, exposition itinérante pour faire connaître la lutte (« Rompons le silence ! ») Lu sur Voix de faits « La fanfare anarchiste dans tes oreilles », un article sur différents groupes musicaux (Ensemble insurrection chaotique, The Brass Liberation Orchestra, Tin[A]nar…) qui n'engendrent pas la mélancolie, avec des vidéos et quelques enregistrements disponibles au téléchargement. Tout cela sous les auspices d'Emma Goldman : « Si je ne peux pas danser, ce n'est pas ma révolution. » Quelques nouveautés à signaler sur Infokiosques.net : Incidents de classe en Chine pour un bref aperçu des révoltes prolétariennes récentes (de 2008 aux premiers mois de 2010) ; Face à l'outil antiterroriste, quelques éléments pratiques (juridiques, historiques et politiques) ; Analyse d'un dossier d'instruction antiterroriste, celui dit de la « mouvance anarcho-autonome »… Une nouvelle fois, un Etat a commis un acte terroriste sans s'encombrer de règle morale ni des règlements internationaux. Israël, puisque c'est de lui qu'il s'agit, s'est rendu responsable d'un acte de piratage en arraisonnant dans les eaux internationales des bateaux transportant de l'aide humanitaire et des produits de première nécessité (une dizaine de morts parmi les passagers). Depuis trois ans, ce pays démocratique se livre au blocus d'une population qui a mal voté, l'affamant et la maintenant sous le seuil de pauvreté (c'est le cas de 70 % des habitants de Gaza). Ce défenseur des intérêts de l'Occident n'a pas respecté depuis 1947 une seule des nombreuses résolutions de l'Organisation des nations unies (liste incomplète). C'est ce même pays qui détient (secrètement) la puissance nucléaire et l'interdit à ses voisins. Quel pays pourrait se permettre de faire seulement le dixième de ce qu'a commis l'Etat hébreu (expulsions de populations, colonisation de territoires, crimes de guerre…) ? Rappelons simplement qu'il existe une campagne non violente qui s'intitule BDS (boycott, désinvestissement, sanctions) pour affirmer « Ça suffit ! », afin que dans quelques années personne ne puisse dire : « Je ne savais pas. »

PÉRIODIQUES

Le dernier numéro de Réfractions (n° 24, mai, 176 p., 12 euros, site) est titré : « Des féminismes, en veux-tu, en voilà » et tente de confronter les différentes théories féministes avec les conceptions anarchistes et féministes de l'émancipation. Il comporte trois parties : histoire, théories et pratiques. Parmi la vingtaine d'auteur-e-s, on peut citer Anne Steiner, Marianne Enckell, Eduardo Colombo, Irène Pereira, Hélène Hernandez… Ce dossier est suivi de divers textes ainsi que d'une importante chronique des livres et revues. L'ensemble est illustré de dessins (Nelly Trumel et Céline Bondaz) et de photographies (graffitis, affiches, visages féminins). Dans Le Combat syndicaliste (n° 350, mai, 12 p., 2 euros, site), un article sur La Belle Equipe, une coopérative ouvrière pour la réalisation de travaux de bätiment récemment créée par quelques cénétistes avec l'appui du syndicat unifié du bâtiment (SUB-RP). Réappropriation de l'outil de travail et apprentissage de la gestion collective sont à l'ordre du jour. Pour l'achat d'un camion, on peut souscrire à des parts nominatives portées par le syndicat. Par ailleurs, un projet de coopérative de consommation est en cours d'élaboration. Un autre article nous apprend la sortie d'un nouveau coffret DVD regroupant les quatre parties du documentaire Un autre futur de Richard Prost sur la révolution espagnole et les luttes contre le franquisme (3 h 40, 23 euros port compris, infos complémentaires). Avec, également, un supplément huit pages sur « la CNT au cœur du combat pour la défense du syndicalisme de transformation sociale ». Le Libertaire (n° 43, juin, 10 p., disponible au téléchargement, site) appelle à la mobilisation contre les marchands de canons (à propos du salon Eurosatory, du 14 au 18 juin), reproduit le texte de Voline sur la synthèse anarchiste et publie l'interview de Yannis Androulidakis, de l'ESE (anarcho-syndicaliste), sur les émeutes qui ont secoué la Grèce. Offensive (n° 26, mai, 52 p., 4 euros, site), le trimestriel d'Offensive libertaire et sociale (OLS), consacre son dossier à la « Françafrique » – il paraît que la « France-à-fric » se porte bien –, tentant d'abord de savoir ce que le terme recouvre et son étendue, les arguments généralement avancés pour légitimer son existence, le rôle et l'action de certains (Sarkozy, Parti socialiste…), les exactions et les crimes commis en son nom, et, à ce sujet, « Que reste-t-il de Thomas Sankara ? ». Et aussi : « Ethnisme ou domination », « Areva ne fera pas la loi », « De la décolonisation à l'idéologie du développement » et un article quelque peu décalé, mais bienvenu, sur l'anarchisme en terre africaine. Le Zombie libéré (n° 84, juin, 6 p., gratuit, site), « journal satirique et gratuit sans publicité et sans but lucratif. Si t'es pas content, c'est l'même prix », s'intéresse plus particulièrement à la burqa, au dernier épisode de « La Flottille [de la paix] s'amuse »… On le trouve dans toutes les bonnes échoppes de Calvingrad (trad. : Genève) et sur le Web (dernier numéro et précédents). On peut télécharger Classes en lutte (n° 113, juin, 2 p.), le bulletin de la fédération des travailleurs de l'éducation nationale, principalement consacré à la loi sur la mobilité dans la fonction publique. Pour le recevoir automatiquement (ou pour se désinscrire) écrivez à : classesenlutte-owner(at)cnt-f.org La revue syndicale et pédagogique N'Autre école (n° 26, printemps-été, 60 p., 4 euros, site) est à présent disponible dans sa version papier, dans une version PDF intégrale (2 euros) et en feuilletage écran. Avec pour thème « Ecole : quelle démocratie ? », ce numéro tente de répondre à quelques questions de cet ordre : « Que faisons-nous par et pour la démocratie dans nos établissements scolaires – et autour ? Quel est le concret des avancées et des défenses de ce pas à pas millimétrique où s'éveille la conscience de plus de droits ? Et quelle règles – provisoires, discutées, indispensables – mettons-nous en place pour bâtir l'échafaudage ? Comment faisons-nous face/avec/contre les règles de l'institution ? » Le Grognard (n° 14, juin, 92 p., 10 euros, site), revue de « littérature, idées, philosophie, critique et débat » s'intéresse plus particulièrement à Clément Rosset, « philosophe contemporain boudé par la critique universitaire [qui] malmène la philosophie autour des thèmes de tragique, réel, double, joie, hasard et illusion », si l'on en croit le blog qui lui est dédié

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