Juillet-août 2013

RÉUNIONS-DÉBATS

Bagnolet, 4 juillet. Projection à 19 h 30 d'Enfermés vivants (90 min), docu-fiction de Félix Gonzalez-Debats : deux anciens prisonniers et un acteur jouent une fiction et se racontent… Au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni).

Marseille, 4 juillet. Projection-débat « Portraits de femmes résistantes déportées », avec Frédéric Vidal, réalisateur de La Mémoire et le Silence. A 19 heures, à Mille Bâbords, 61, rue Consolat, Marseille 1er. Informations complémentaires.

Bagnolet, 6 juillet. Projection du dessin animé La Ferme des animaux (1954, 73 min), de John Halas et Joy Batchelor, d'après l'ouvrage de George Orwell. Cette fable animalière est une satire de la révolution russe et une critique du stalinisme. A 18 heures, au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni).

Liévin, 10 juillet. A 10 heures, le numérique et l'environnement : comment Internet et les nouvelles technologies ont colonisé nos vies, avec Fabrice Flipo, au 23, avenue Jean-Jaurès.

Bagnolet, 13 juillet. Projection de Canine (2009, 96 min), de Yorgos Lanthimos, à 18 heures. Trois enfants vivent avec leurs parents dans les faubourgs d'une ville. Ils n'ont jamais franchi la clôture qui ceint leur maison. Un jour, l'envie de découvrir le monde leur vient... Au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni).

Bagnolet, 20 juillet. Projection à 18 heures du film RoboCop (1987, 102 min), de Paul Verhoeven. Pour nettoyer les rues de Detroit, le projet « RoboCop » est lancé : une machine de guerre « mi-homme, mi-robot, 100 % flic ». La machine peut-elle se rebeller ? Une satire sociale qui n'oublie pas la presse, les politiciens, les scientifiques, le profit… Au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni).

Bagnolet, 27 juillet. Projection de La Promesse (1996, 93 min), de Jean-Pierre et Luc Dardenne. Igor, 15 ans, assiste son père, Roger, qui exploite des travailleurs clandestins et leurs familles. Fin de l'allégeance filiale et questionnement sur l'exploitation des plus précaires, l'individualisme, l'argent et les rapports qu'il impose. A 18 heures, au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni).

Bagnolet, 31 août. Projection du film High Hopes (112 min, 1988), de Mike Leigh. Cette comédie remet dans le bain des années 1980 et peint une succession de vies qui stigmatise l'Angleterre d'alors. A 18 heures, au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni).

 

 

FOIRE AUX LIVRES, COLLOQUE,
EXPOSITION, THÉÂTRE…

Sainte-Foy-la-Grande. La ville natale d'Elisée Reclus sera le théâtre d'une manifestation qui se tiendra du 8 au 13 juillet : Les Reclusiennes. Organisées par l'association Cœur de bastide et plusieurs partenaires, elles veulent « abord[er] chaque année l'une des questions soulevées au XIXe siècle dans l'œuvre d'Elisée Reclus et l'explor[er] à la lumière du présent ». Pour la première édition, il s'agira du vote et de la citoyenneté : « universitaires, chercheurs et écrivains [se retrouveront] afin d'exposer l'état de leurs réflexions, présenter leurs travaux et confronter leurs points de vue… » Au programme : ateliers, conférences et débats, cinéma, concert, expositions, lectures, spectacle de rue, dégustation de vins… Renseignements.

Fêter les métiers du livre. Des membres de l'Appel des 451 (lire info octobre 2012 et décembre 2012) participeront à la Fête du livre et de ses métiers, les 12, 13 et 14 juillet à Lautrec (Tarn). Débats, ateliers, concerts, spectacles… Une invitation avec le programme de cette fête est à télécharger sur le site du collectif.

Grande Nuit Léo Ferré. Pour rendre hommage à Léo Ferré (1916-1993), disparu il y a vingt ans, le théâtre Toursky (16, promenade Léo-Ferré, Marseille 3e) organise une « Grande Nuit Léo Ferré » (avec bal populaire après le spectacle) le 14 juillet, à partir de 21 heures. De nombreux interprètes, musiciens et danseurs « diront ce qu'il fut, ce qu'il est ». « A l'amour et à l'anarchie se déclinent d'autres thèmes comme la solitude, la tristesse, le refus du pouvoir, la liberté, l'exil, l'errance, l'argot, la mort, la nuit et le jour, l'enfance, l'érotisme, le rien, l'insurrection de l'intelligence et du cœur, la révolte, la marge. » Cette soirée sera retransmise sur écran géant et en plein air à Marseille, à Paris, à Monaco et en Italie à Castellina, ville où le poète est décédé le 14 juillet 1993. Distribution, réservation (obligatoire), informations pratiques sur le site du théâtre.

Commémoration de la révolution espagnole. Le Centre toulousain de documentation sur l'exil espagnol (8, rue Maurice-Fort, courriel : exilespagnoles.tlse[at]gmail.com, tél. : 05-61-85-93-60) commémore le 21 juillet le 77e anniversaire du début de la révolution espagnole (19 juillet 1936). A partir de 10 h 30, présentation de l'Ateneo español et de ses diverses activités, salle Lafourguette, 28, rue de Gironis. A 13 heures, repas : paella géante de Sancho. De 14 h 30 à 18 heures, festival artistique avec, entre autres, Serge Utgé-Royo.

Rencontres libertaires. L'Organisation communiste libertaire (OCL, site Internet) organise chaque été dans l'Ariège, à Eychenat, des journées de rencontres et de débats. Elles se dérouleront cette année, du 22 juillet au 2 août, dans un local mis à disposition sur une ferme en activité. La vie quotidienne est collective : les repas sont pris en commun et confectionnés par des équipes tournantes ; les autres tâches sont également assurés par rotation. Programme provisoire des débats : 23/07, « Contrôle du vivant » ; 24/07, « Internements psychiatriques abusifs » ; 25/7, « Psychiatrie avec et sans remède » ; 26/7, « Résistance au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes » ; 27/7, « Pratiques militantes » ; 28/7, « Restructurations capitalistes et luttes d'entreprise » ; 29/7, « Autogestion, coopératives… des alternatives au capitalisme ? » ; 30 et 31/7, « Journaux locaux de contre-information » ; 1er/08, « Qu'est-ce que faire de la politique aujourd'hui ? ». Inscription : OCL, c/o Egrégore, BP 1213, 51058 Reims Cedex. Renseignements complémentaires.

Stage de lecture. A Champtin, au cœur du vignoble du Sancerrois, du 29 juillet au 3 août, de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 à 17 heures, stage de lecture à voix haute autour du livre Henri Fabre et le combat anarchiste des « Hommes du jour » (1908 - 1919) (Les Editions de Champtin), avec Nathalie-Noëlle Rimlinger, coauteur du livre, et Laurence Fosse, comédienne et metteur en scène. Inscriptions, renseignements : 06-27-45-70-96. Infos pratiques.

Notre-Dame-des-Landes. La Coordination des opposants à l'aéroport (site Internet) organise un rassemblement « On ne lâche rien ! Ni ici, ni ailleurs ! », les 3 et 4 août, deux journées de concerts, de forums et d'expositions aux Ardillères sur la ZAD. Dans ce cadre, divers groupes ont lancé une « initiative anticapitaliste et antiautoritaire » et prévu huit débats : « La métropolisation » ; « Quelle agriculture pour demain, de l'accaparement des terres par l'agrobusiness à la résistance sur le terrain ? » ; « Historique de la lutte du point de vue du mouvement d'opposition direct » ; « Bilan de l'antirépression dans la lutte » ; « Transport, mobilité », avec deux ateliers : « Comment lutter contre les LGV (les difficultés d'une lutte sans point central de fixation) » et « Les autoroutes de la mer (le choix du maritime et ses conséquences) » ; « Le nucléaire, où en est la lutte antinucléaire ? » ; « L'évolution du capitalisme industriel au libéralisme » ; « De la production à la distribution : les circuits courts ». Cantines à prix libre et buvette.

« Hommes du jour ». Animations autour du livre Henri Fabre et le combat anarchiste des « Hommes du jour » (1908-1919) à Champtin et sa région. Samedi 3 août, à 20 h 30, inauguration et représentation dans le cadre de l'exposition des originaux du magazine Les Hommes du jour. Dimanche 4 août, lecture itinérante à Sancerre : à 16 heures, au Café-librairie de Sancerre, 4, rue des Trois-Piliers, puis à Art Tour Martine, place du Connétable. Lundi 5 août, à 18 heures, lecture à La Borne, au café Chez les filles. Vendredi 9 août, à 18 heures, lecture à Parassy (dans la grange, derrière l'église). Samedi 10 août, à Champtin, de 18 heures à 19 h 30, conférence-débat « Marguerite Audoux, Raymonde Vincent, deux femmes de lettres ». A 19 h 30, buffet et changement de décor. A 20 h 30, « Anarchie et spiritisme », avec N.-N. Rimlinger et Rémy Pastor (participation libre et provisions de bouche bienvenues). Tél. : 06-27-45-70-96 - courriel : rimlinger.nathalie(at)orange.fr - site Internet.

Saint-Imier (Suisse). Exposition de photographies sur les Rencontres internationales de l'anarchisme 2012, jusqu'au 10 août, à l'Espace noir, rue Francillon. Site Internet.

 

DIVERS

En vrac sur le Web (juillet). Le Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA) de Marseille fait le buzz sur Internet. Suite à une interview de l'AFP, brève mais sympathique présentation du lieu, l'article a été repris par TV5, Orange et Le Parisien. Signalant sa fondation « en 1965 par une poignée de militants phocéens, dont l'historien René Bianco » (lire biographie), ses pérégrinations à travers la ville et sa récente installation au 50, rue Consolat, dans le 1er arrondissement, il évoque ses visiteurs (« militants, étudiants, journalistes, ou simples curieux, venus de France et d'ailleurs ») et ses fonds (« tout document – favorable ou critique – sur le mouvement libertaire ») provenant de « nombreux dons [et nourris] d'exemplaires de presse pour les ouvrages récents ». Après le capotage de l'exposition sur Albert Camus prévue dans le cadre de Marseille-Provence 2013 (lire « En vrac » de juin, de juillet-août et info de septembre 2012), pas de commémoration officielle mais de multiples initiatives en France et par le monde célébreront le centenaire de la naissance de l'écrivain (biographie). Heureusement, pourrions-nous préciser lorsqu'on se souvient de l'idée saugrenue d'un Nicolas Sarkozy de le panthéoniser. Notons deux articles parus récemment. Dans César, un mensuel culturel de la région PACA, on trouve un entretien très intéressant de trois pages avec Catherine Camus, sa fille, sur la maison de Lourmarin, le manuscrit du Premier Homme, l'ouvrage qu'elle a écrit (Albert Camus, solitaire et solidaire, chez Michel Lafon), le père et ses exigences, ses relations avec les libertaires, l'échec de l'exposition, l'« héritage Camus au quotidien »… Une phrase de l'auteur de La Peste en exergue attire l'œil : « Même ma mort me sera disputée. Et pourtant, ce que je désire de plus profond aujourd'hui est une mort silencieuse, qui laisserait pacifiés ceux que j'aime. » Le livre de Michel Onfray, L'Ordre libertaire (lire info) et le recueil d'écrits rassemblés et présentés par Lou Marin sont chroniqués dans la version papier mais, curieusement, sur le Web on ne retrouve que le premier. En revanche, il est beaucoup question du second, réédité par Indigène (Ecrits libertaires, 1948-1960), dans « Libertaire, j'écris ton nom » publié par Marianne en juin. On indique même que Catherine Camus estime que cet ouvrage est « essentiel ». C'est toujours avec stupeur que l'on découvre que quelqu'un partageant vos convictions a été récupéré par un courant de pensée bien à l'opposé de celles-ci. C'est arrivé à Gaston Couté, maintenant présent chez un éditeur d'extrême droite. Alain Renault, un ancien militant d'Ordre nouveau puis du Front national et enfin du Mouvement pour la France, a publié chez Dualpha une étude sur les enregistrements discographiques du « gâs qu'a mal tourné » entre 1903 et 2012. Cette maison d'édition fait partie du groupe Francephi.com, dirigé par Philippe Randa, qui comprend aussi les éditions de l'Æncre et Déterna où l'on trouve des ouvrages nazis, fascistes, antisémites... Ces gens-là disent que Couté « n'a jamais cessé d'être interprété et apprécié de connaisseurs allant des maurrassiens aux anarchistes », ne retenant chez lui que l'aspect « païen » et la défense d'un monde rural disparu, gommant sa révolte contre l'Etat, l'école, l'armée, le sexisme, et son désir de voir s'établir une société anarchiste. Sur le site Jura libertaire, un texte fête les vingt ans d'existence de l'espace autogéré de Lausanne, « né du désœuvrement punk qui traînait son spleen dans les bars de la ville et de la nécessité d'avoir un lieu auto-organisé où se retrouver hors des circuits marchands pour mener nos propres expériences collectives ». Il a connu quatre adresses différentes, l'expulsion entraînant l'occupation d'un nouveau site. Lieu de réunion et de rencontre, de débat, de solidarité et de lutte, siège d'activités éditoriales, de spectacles (concerts, théâtre, expositions) et d'apprentissage (bouffe collective, jardinage, bricolage…), il « tente d'impliquer les gens qui le fréquentent dans [son] fonctionnement [et] remet en question les barrières artistes/public, cuistot/client-e-s, service d'ordre/bétail afin d'instiguer une responsabilité collective ». Comment peut-on être « un journaliste hétérodoxe de 71 ans qui a hissé le reportage radiophonique au rang d'art sonore et battu le pavé des luttes sociales en France et à l'étranger depuis un quart de siècle », l'animateur d'une émission culte sur France Inter, l'une des rares du paysage audiovisuel français à se faire l'écho des pensées dissidentes, et gérer au quotidien son équipe à l'aide de « techniques de management dignes du patronat néolibéral le plus décomplexé » ? La question est posée par Olivier Cyran et Article 11 dans « Daniel Mermet ou les délices de “l'autogestion joyeuse” ». Car il s'agit de lui et de « Là-bas si j'y suis » (archives de l'émission). L'enquête présente plusieurs témoignages faisant état d'un système reposant sur l'exploitation éhontée des pigistes, le « laminage psychologique », le non respect du droit du travail, un taux de rotation du personnel délirant, les pratiques déstabilisantes du « patron » (mépris, schizophrénie, chantage, « procès populaire »…). Le mécontenter ou lui tenir tête devient de la « haute trahison » ou du « sabotage ». Une enquête interne des syndicats et du CHSCT a d'ailleurs été ouverte pour déterminer exactement les causes de ces souffrances au travail dénoncées par plusieurs collaborateurs. C'était il y a un an et demi, depuis elle s'est enlisée ou a été étouffée. « Ce qui fait tenir ce système, c'est l'idée selon laquelle cette émission est la seule, la meilleure, la plus critique, la plus subversive, la plus exigeante… C'est en vertu de cette rémunération symbolique que les gens tiennent le coup et subissent en silence. » Ah les joies du patronat de gauche, sachant manier « pression psychologique » et intérêt bien compris ! La presse libertaire renaît à Cuba après cinquante-deux ans de silence : le journal ¡Tierra nueva! – « Terre nouvelle », en hommage à l'hebdomadaire ¡Tierra! publié pendant vingt-deux ans au début du XXe siècle – vient en effet d'éditer clandestinement ses deux premiers numéros. C'est le site Polémica cubana qui nous l'apprend, rappelant qu'il a « toujours existé une tradition libertaire dans les Caraïbes (…) expression révolutionnaire née très tôt, lors des premières luttes contre l'esclavage et pour l'indépendance au XIXe siècle. Le mouvement libertaire a (…) été banni de l'historiographie officielle par les historiens et par les éditeurs à la solde du Parti communiste cubain. En 1960, les différentes organisations anarchistes qui luttèrent, dans la clandestinité ou dans la guérilla, pour la révolution aux côtés des castristes furent interdites. Dans ces années-là, les libertaires furent assassinés, emprisonnés ou contraints à l'exil ». Il précise aussi les motivations et les objectifs des compagnes et compagnons cubains : « Nous pensons qu'une société sans médiation, sans spectacle, sans misère, sans autorité, sans lois, sauf celles que nous choisirons, sans discrimination, sans simulation, sans oppression et sans servitude est possible. » Téléchargement de ¡Tierra nueva! au format PDF. Informations complémentaires (en espagnol). Pour l'envoi de matériel (livres, revues, CD, DVD…), prendre contact avec le Groupe d'appui aux libertaires et aux syndicalistes indépendants de Cuba (Galsic) : cubalibertaria[at]gmail.com Aide financière (campagne lancée par l'Internationale des fédérations anarchistes [IFA] et le Galsic) : Société d'entraide libertaire (SEL), c/o CESL, BP 121, 25014 Besançon Cedex. (Chèques à l'ordre de la SEL, mention « Cuba » au verso.) Des nouvelles de l'Appel des 451 en vue de constituer un groupe d'action et de réflexion autour des métiers du livre (lire « En vrac » d'octobre et de décembre 2012). Après les rencontres organisées à La Parole errante (Montreuil) les 12 et 13 janvier, l'équipe à l'initiative de ce projet a élaboré un rapport d'étape afin d'établir un bilan et de lister des axes de développement. Tout d'abord la publication d'un livre et d'enregistrements sonores pour rendre compte des écrits et des débats ayant eu lieu ; la participation à la Fête du livre et de ses métiers à Lautrec (Tarn) en juillet et à une rencontre interprofessionnelle sur l'informatique et la gestion (Ecran total, les 4, 5 et 6 octobre, à la Casa Poblano, 15, rue Lavoisier, Montreuil) ; le lancement d'un manifeste européen ; l'organisation de réunions régulières (chaque premier lundi du mois, à partir de septembre, à Paris, au Zabar, 116, rue de Ménilmontant [M° Ménilmontant ou Jourdain]). Plus d'infos sur le site Internet des 451. On peut retrouver l'anthropologue et ethnologue Pierre Clastres (1934-1977, lire infos sur Wikipedia), connu pour ses analyses montrant que certains peuples primitifs se sont organisés afin d'éviter qu'un pouvoir extérieur à la société se constitue – et donc l'Etat –, et que règne l'égalité entre les membres de celle-ci, grâce à Jean-Denis qui se passionne pour retrouver et peaufiner des enregistrements radiophoniques illustrant les thèses libertaires et antiautoritaires. Trois émissions en rediffusion à propos de chefs sans pouvoir (rencontre avec Jean-Jacques Lebel), du langage, de la société contre l'Etat. Bonne écoute !

 

PÉRIODIQUES

Le Monde libertaire (HS n° 50, juillet-août, 64 p., 5 euros, site) hisse le drapeau noir… des pirates en consacrant le dossier de ce hors-série aux flibustiers d'hier et d'aujourd'hui, ceux des XVIe et XVIIe siècles, rebelles à l'ordre social et économique du temps, ceux de Somalie, pauvres bougres luttant pour leur survie. Concernant les premiers, nous y découvrons la présence importante de Noirs, libérés ainsi de l'esclavage, et des pratiques égalitaristes (partage du butin, élection des responsables, prises de décision en assemblée…). Mais les pirates peuvent aussi se mouvoir dans le cyberespace, on les appelle alors hackers, ou dans la contestation sociale, tel ce Enric Duran, le « Robin des banques », qui a récupéré auprès des sangsues de la finance quelque 360 000 euros, entre 2006 et 2008. Reversés ensuite à des mouvements sociaux et ayant servi à lancer un journal. La Coopérative intégrale catalane, son projet, bénéficie maintenant à 15 000 personnes (mutuelles, HLM, centre de santé, organisme de prêt, etc.). Ancrer des initiatives dans le concret permet de toucher plus de gens, de faire avancer les idées et pratiques anarchistes, de faire évoluer les relations et comportements… Dans cette perspective, interview de La Marmite, cantine autogérée, végétarienne et conviviale de Chambéry. A l'occasion de l'exposition Camille Pissarro au Havre (lire notre précédente info], un article documenté nous invite à mieux connaître ce peintre « absolument social, antiautoritaire et antimystique », avec de magnifiques reproductions de ses Turpitudes sociales. On risque d'être un peu déçu à la lecture de « Résistance à l'industrialisme et révolte ouvrière en Old England », car A contretemps (n° 46, juillet, 32 p., « pas de prix, juste des frais… », site) nous avait habitués à des dossiers plus fouillés et plus consistants. Si l'idée était bonne au vu des parutions récentes sur le sujet, nous ne pouvons que (re)découvrir le texte de Miguel Abensour présentant l'ouvrage d'Edward P. Thompson, La Formation de la classe ouvrière anglaise, dont la traduction française a été rééditée, et la recension de deux ouvrages parus aux éditions L'Insomniaque : La Colère de Ludd, de Julius Van Daal, et Ecrits de combat, de Percy Bysshe Shelley. Heureusement, Philippe Pelletier nous régale d'une critique assez féroce de Philosophie de l'anarchie (Atelier de création libertaire), recueil des actes d'un colloque tenu à Lyon du 12 au 15 mai 2011 (lire info). L'auteur reproche entre autres à ce « hold-up ontologique » de présenter une « vision caricaturale de l'“anarchisme politique” » et de prôner le spontanéisme et l'élitisme affinitaire. Reste les très intéressants articles à propos des Mystères de la gauche, de Jean-Claude Michéa, et des Carnets (1936-1947) de Victor Serge, ainsi que les diverses notes de lecture. Alternative libertaire (n° 230, juillet-août, 32 p., 3 euros, site) consacre un dossier passionnant et instructif à la Black Revolution et à ses apports. Sont ainsi évoqués l'esclavage, le racisme (autant au nord qu'au sud), les ghettos et la résistance noire ; les difficiles relations avec les organisations du mouvement ouvrier et de la gauche américaine ; la vie et le parcours politique de Malcolm X ; l'émergence, les racines idéologiques, le programme et les réalisations du Black Panther Party… Ainsi que son impitoyable répression par le FBI : campagne de diffamation, infiltrations, procès truqués, assassinats ciblés… rien ne fut épargné à ses militants et partisans ! Un long texte revient sur le féminisme noir et ses apports concernant le « concept d'intersectionnalité des rapports sociaux (de sexe, race, classe) » ; tandis qu'un autre s'axe sur l'organisation et la lutte des Noirs sur le lieu de travail (avec, entre autres, le Dodge Revolutionary Union Mouvement, DRUM). Sans oublier les aspects négatifs avec les errements sectaires de la Nation of Islam, l'autoritarisme, la fascination pour la violence et le sexisme des Black Panthers. En conclusion, un entretien avec Harana Paré, militant anti-impérialiste, et un texte de la commission antiraciste d'Alternative libertaire tentent de tirer les « leçons » de la lutte noire aux Etats-Unis pour servir aux mouvements antiracistes ou des racisé-e-s en France actuellement. En filigrane, c'est aussi un hommage rendu à Daniel Guérin qui fut parmi les premiers à s'y intéresser (publication en 1973 de l'ouvrage De l'Oncle Tom aux Panthères noires aux éditions de Minuit). Sous le titre très « volatil(es) » « Pigeons ? Non, vautours ! Ne soyons plus les dindons de la farce », Anarchosyndicalisme ! (n° 135, été, 20 p., 2 euros, site) nous rappelle que les lamentations des patrons (prétendus « pigeons») ne cachent pas que ceux-ci s'enrichissent alors que la grande majorité s'appauvrit. De 1980 à 2012, le produit intérieur brut (création de richesse) de la plupart des pays européens a plus que quadruplé, le bénéfice « déclaré » des multinationales explose, alors que les travailleurs payent la crise provoquée par les « jongleries financières ». Les grévistes de PSA ont dû faire face « à trois ennemis : le patron, l'Etat et les syndicats » ; évocation du meurtre de Clément Méric, sans oublier Andrés, jeune étudiant chilien agressé par un groupe de nazis en plein Toulouse qui, après deux mois de coma en 2012, souffre encore de graves séquelles et se trouve sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français… Par ailleurs, un article « Pénalisation ou dépénalisation » dénonce l'homophobie, la « prostituphobie » et la « cannaphobie » (de cannabis).

 

Retour
en haut
 fleche haut
 fleche bas