Janvier 2014

RÉUNIONS-DÉBATS

Paris, 8 janvier. Débat autour du livre Poste stressante. Une entreprise en souffrance (Seuil), avec l'auteur, Sébastien Fontenelle, et Régis Blanchot, syndicaliste à SUD-PTT. A 19 h 45, au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Organisé par la librairie Quilombo. Site Internet.

Marseille, 11 janvier. A 17 heures, conférence-débat « Géographie et anarchie : quels rapports, quelle émancipation ? », avec Philippe Pelletier, auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet. Au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 50, rue Consolat, Marseille 1er. Site Internet.

Paris, 11 janvier. Rencontre organisée par La Horde, à partir de 15 heures, avec Adolfo Kaminsky, faussaire au service de diverses causes : « De la résistance antifasciste aux luttes anticoloniales ». Au Cinéma La Clef, 34, rue Daubenton, Paris 5e. Plus d'infos.

Paris, 13 janvier. Conférence-débat dans le cadre des 20 ans de l'insurrection zapatiste : « Histoire des luttes anti-autoritaires au Mexique, des anarchistes du PLM à l'EZLN », animée par David Doillon et Guillaume Goutte autour de deux livres : ¡Viva la social! (Editions Nada) et Eux et nous (Editions de l'Escargot). A partir de 19 h 30, librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e. Site Internet.

Rouen, 14 janvier. A 20 h 30, débat sur « Les grands projets inutiles et imposés, quelles actions ? », autour de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, de la ferme des Bouillons, et de tout autre projet proche que l'assemblée voudra soumettre, afin d'échanger, de s'informer, de mutualiser… Librairie alternative et libertaire L'Insoumise, 128, rue Saint-Hilaire.

Paris, 15 janvier. Rencontre-débat croisée pour les 20 ans de l'insurrection zapatiste, en présence de David Doillon, l'un des auteurs de l'ouvrage ¡Viva la social! (Editions Nada), et de Guillaume Goutte, éditeur et traducteur d'Ethique et politique (Editions de l'Escargot). A 19 h 45, au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Organisée par la librairie Quilombo. Site Internet.

Auray (56), 17 janvier. Projection-débat autour du film Ne vivons plus comme des esclaves (2013, 89 min) de Yannis Youlountas sur la situation sociale en Grèce, les résistances et les alternatives. Salle Louis-Massé (rue Penher), à 20 h 30. Organisée par le groupe Lochu de la Fédération anarchiste.

Grenoble, 17 janvier. Présentation d’Anarchisme social et organisation (Brasero Social) de la Fédération anarchiste de Rio de Janeiro par ses traducteurs. A 20 heures, à Antigone, café-bibliothèque, 22, rue des Violettes. Site Internet.

Montreuil, 17 janvier. Réunion publique d'Alternative libertaire, de 20 à 22 heures, au restaurant-bar Casa Poblano, 15, rue Lavoisier (M° Robespierre), avec Xavier Godeau et Pascal Devernay : « L'insurrection zapatiste, 20 ans déjà ! Où en est leur lutte ? Et l'EZLN ? »

Paris, 17 janvier. A 19 heures, pose d'une plaque commémorative à l'entrée du 33, rue des Vignoles, Paris 20e, rappelant que le lieu fut déclaré territoire zapatiste et que, depuis 1995, s'y développe la solidarité avec cette lutte. Suivie de la projection du film La Terre est à ceux qui la travaillent et d'un débat sur la gentrification. La soirée se terminera par un concert de cumbia avec le groupe Cumbia Bamba.

Saint-Denis, 17 janvier. A 19 h 30, projection de Le Jeûne, une nouvelle thérapie (2012, 55 min) de Thierry de Lestrade, en présence du réalisateur, au local de La Dionyversité, 4, place Paul-Langevin. Entrée à prix libre.

Lille, 18 janvier. Présentation critique du « complexe militaro-informatique », à 16 heures, dans le cadre du cycle « Guerre à la guerre » organisé en opposition au Forum international de la cybersécurité qui se tiendra à Lille les 21 et 22 janvier. Librairie L’Insoumise, 10, rue d’Arras. Site Internet.

Montpellier, 18 janvier. Soirée, à partir de 18 heures, « 20 ans de révolte zapatiste au Mexique » : projection du film Caracoles, les nouveaux chemins de la résistance, puis débat. Organisée par la CNT Education 34, la Coordination des groupes anarchistes et Alternative libertaire. Librairie La Mauvaise réputation, 20, rue Terral (quartier Saint-Anne). Entrée libre.

Paris, 18 janvier. « Conterie ! Autour de Louise Michel » : à 16 h 30, lecture de La Vieille Chéchette, par Florence Bellet ; à 17 heures, contes et légendes de Kanaky, par MaryMyriam ; à 18 heures, conférence de Marinette Delanné : « Louise Michel et les communards déportés au bagne : la colonisation pénale en Nouvelle-Calédonie ». Entrée libre. Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e.

Bagnolet, 21 janvier. Projection du documentaire Notre Pain quotidien (Unser täglich Brot, 2005, 92 min), de Nikolaus Geyrhalter, à propos de l'industrie agroalimentaire, suivie d'une discussion. A 19 h 30, au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni). Pour s'inscrire à la lettre d'info.

Lille, 22 janvier. Présentation de La Révolution fut une belle aventure (L’Echappée) de Paul Mattick, avec Charles Reeve, coordinateur et auteur de l’appareil critique, et Laure Batier, coordinatrice et traductrice. A 20 heures, librairie L’Insoumise, 10, rue d’Arras. Site Internet.

Paris, 24 janvier. Début du cycle de conférences autour de l’informatique : « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les ordinateurs… », animé par Nicolas et Charles, du groupe libertaire Louise-Michel. A 19 h 30, Bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette. Entrée libre. Site Internet.

Paris, 25 janvier. Rencontre-débat à 14 heures avec Claude Mamier autour de son roman La Révolte d’Albi. Réfugiés climatiques : un futur possible (Les Editions libertaires). Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire).

Paris, 25 janvier. La mairie de Paris veut expulser les usagers du 33, rue des Vignoles, Paris 20e. La CNT organise à 15 heures une réunion publique d’information. A 18 heures, concert de Serge Utgé-Royo ; et, à 20 heures, repas convivial. Plus d’info.

Paris, 25 janvier. A 16 h 30, présentation par François Guinchard de son ouvrage L'Association internationale des travailleurs avant la guerre civile d'Espagne (1922-1936) (Editions du Temps perdu) à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e. Site Internet.

Rouen, 25 janvier. Madame Schmidt et Bénédicte Delafosse vous invitent à (re)découvrir, à partir de 17 heures, le répertoire de Brigitte Fontaine. Des chansons d’hier et d’aujourd’hui, à la voix, au piano, interprétées dans une joyeuse ambiance loufoque et décalée. Librairie L’Insoumise, 128, rue Saint-Hilaire.

Saint-Jean-du-Gard, 25 janvier. Présentation de Transformer le silence en paroles et en actes (Zanzara athée, à télécharger) d’Audre Lorde et projection du documentaire Tongues Untied (1989, 55 min) de Marlon Riggs, suivie d’une discussion libre. A la yourte de La Borie, à 19 heures (et repas collectif).

Bagnolet, 26 janvier. A 18 heures, projection-discussion des films Le Liban, retour sur les années de guerre et Georges Abdallah, le cas d'un militant révolutionnaire emprisonné, au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni).

Alès, 28 janvier. A 19 heures, présentation de Transformer le silence en paroles et en actes (Zanzara athée) d’Audre Lorde et projection de Tongues Untied (1989, 55 min) de Marlon Riggs, suivie d’une discussion libre. A la bibliothèque La Rétive, 42, rue du Faubourg-d’Auvergne.

Lille, 28 janvier. Projection du film Nous sommes le vent. La mer et l’air, notre vie et notre lutte (35 min), réalisé par le Kolectivo Kolibri à propos d’une lutte contre un parc éolien au Mexique. Centre culturel libertaire, 4, rue de Colmar (M° Portes-des-Postes). Entrée prix libre. Table de presse et grignotage.

Paris, 29 janvier. Rencontre Grand Angle libertaire : « De l’art de gouverner le nucléaire et celui d’en sortir », avec Sezin Topcu, auteure de La France nucléaire (Seuil), et Chantal Bourry, auteure de La Vérité scientifique sur le nucléaire (Rue de l'échiquier). De 19 à 21 heures, au Lieu-dit, 6, rue Sorbier, Paris 20e (M° Ménilmontant ou Gambetta). Site Internet.

Paris, 29 janvier. A partir de 19 heures, vernissage de l’exposition « Un ruban autour d’une bombe » et débat avec Maud Guély et Rachel Viné-Krupa, auteures d’une « biographie textile » qui propose de découvrir l’évolution artistique et politique de Frida Kahlo à travers ses vêtements. Librairie Quilombo, 23, rue Voltaire, Paris 11e. Site Internet.

Bagnolet, 30 janvier. Permanence à 19 heures de Résister à la psychiatrie, puis projection du documentaire Aliénations (2004, 105 min), de Malek Bensmaïl, suivie d’une discussion libre. Le film traite des souffrances d’Algériens confrontés à une crise aux dimensions multiples : religieuse, économique, familiale, politique… Le Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo.

Merlieux (02), 30 janvier. La Bibliothèque sociale reçoit à 18 h 30 Gérard Mordillat, à l’occasion de la sortie de deux ouvrages : Xenia et Le Miroir voilé et autres écrits sur l’image (Calmann-Lévy), 8, rue de Fouquerolles. Table de presse. Apéro dînatoire. Entrée libre et gratuite. Renseignements : 03-23-80-17-09. Site Internet.

Paris, 30 janvier. Dans le cadre du cycle « Individualisme et coopération au XIXe siècle », organisé par la Bibliothèque des amis de l'instruction (BAI), Stéphane Beau parlera à 19 h 30 de « Georges Palante, un individualiste altruiste ». Site sur Palante. Entrée (et participation) libres, sous réserve de places disponibles. Adresse : BAI, hôtel de Gourgues, 54, rue de Turenne, Paris 3e (tél. : 01-42-71-03-43, courriel : contact[at]bai.asso.fr). Site de la BAI.

Marseille, 31 janvier. A 19 h 30, présentation de Transformer le silence en paroles et en actes (Zanzara athée) d’Audre Lorde et projection de Tongues Untied (1989, 55 min) de Marlon Riggs, suivie d’une discussion libre (et repas vegan). Au squat de La Cafetière, 69, rue de la Palud.

Millau, 31 janvier. Conférence-débat, à 20 h 30 : « La bio, business ou projet de société ? » avec Philippe Baqué, l’un des auteurs du livre La Bio, entre business et projet de société (Agone). Organisée par Solidaires, écologistes, libertaire (SEL), à la librairie Plume(s), 16, rue Saint-Martin. Plus d’infos.

Saint-Jean-en-Royan (26), 31 janvier. A 19 heures, le groupe La Rue râle (Fédération anarchiste) présente l’exposition d’une école et de son institutrice de Romans-sur-Isère qui ont travaillé sur les différences fille-garçon. Suivie d’une rencontre Caféministe. Activ’Royans, 29, rue Pasteur. Site Internet.

Toulouse, 31 janvier. Rencontre, de 18 à 20 heures, avec Philippe Corcuff autour du livre Polars, philosophie et critique sociale (Textuel) à la librairie Ombres blanches, 50, rue Gambetta (M° Capitole).

 

FOIRE AUX LIVRES, COLLOQUE,
EXPOSITION, THÉÂTRE…

Semaine zapatiste. Célébration à Paris des 20 ans du soulèvement de la rébellion indienne du Chiapas (1er janvier 1994), du 11 au 19 janvier. Au programme : balade carnavalesque dans la capitale, nombreuses projections de films et de documentaires, des débats, un bal populaire, une exposition photo, une pièce de théâtre, des lectures, des concerts et une manifestation festive. Informations complémentaires. Rendez-vous, pour le premier événement, à 14 heures, le samedi 11 janvier, à l'angle de la rue du Faubourg-du-Temple et du boulevard Jules-Ferry (M° République ou Goncourt) : balade artistique, festive et collective, avec de la musique, du cirque, de la danse, un peu de théâtre, des marionnettes…

Expo Vallotton. Les Galeries nationales du Grand Palais présentent jusqu'au 20 janvier 2014 (tous les jours de 10 à 20 heures, sauf le mardi, nocturnes jusqu'à 22 heures le mercredi) une rétrospective du peintre, graveur et illustrateur Félix Vallotton (1865-1925). Tarif d'entrée : 12 euros, réduit : 8 euros. Dossier pédagogique. Ami de Félix Fénéon, collaborateur de La Revue blanche, il fut pour certain un anarchiste embourgeoisé par un beau mariage. Mais, comme le titre de l'expo l'indique, demeura toujours « Le feu sous la glace » car il fut un témoin critique de la société de son temps, un artiste engagé qui a représenté, d'un trait mordant, la France de la fin du siècle dernier et les travers de la bourgeoisie. Sur cet aspect de son œuvre, signalons la parution aux Editions de Paris-Max Chaleil de Félix Vallotton. La vie en noir, dessins de presse (1894-1903), 96 p., 15 euros.

Livres soldés. Jusqu'à fin janvier 2014, les éditions de l'Atelier de création libertaire (ACL), qui vont fêter leurs trente-cinq ans d'activité (1979-2014) proposent tous leurs titres (sauf ceux parus en 2013-2014) à moitié prix, franco de port et sans minimum d'achat. Comment procéder ? Explications détaillées.Catalogue de novembre à télécharger. « Sous les pavés, les bonnes affaires », affirment Les Editions libertaires qui présentent jusqu'au 31 décembre cinq ouvrages à 5 euros (achat minimum de deux livres, participation au frais de port : 10 %, port gratuit pour cinq ouvrages commandés). La règle du jeu. Pas de réduction sur le catalogue de la librairie du Monde libertaire mais les abonnés au journal du même nom ne payent pas les frais de port. Parutions récentes (y compris CD et DVD) et une sélection d'ouvrages effectuée par les animatrices de l'émission « Femmes libres » sur Radio-Libertaire (mercredi à 18 h 30).

Théâtre anarchiste. Les organisateurs du Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (Fitam) recherchent pour une neuvième édition en mai-juin 2014 des troupes et/ou des individus qui souhaitent présenter leurs œuvres. Il doit s'agir de textes en français ou en anglais sur le thème de l'anarchisme ou sur tout sujet se rapportant à l'anarchisme, c'est-à-dire contre toute forme de pouvoir, y compris l'Etat, le capitalisme, la guerre, l'aliénation, le travail salarié, etc. Le Fitam prendra aussi en considération les écrits traitant, à partir d'une perspective anarchiste de justice écologique, sociale et économique, de race, de classe et de genre. Les œuvres d'auteur-e-s anarchistes et non anarchistes sont les bienvenues. Date limite d'inscription : 31 janvier 2014. Formulaire de participation disponible en ligne - courriel : anarchistefestival(at)yahoo.ca - adresse postale : Montreal International Anarchist Theatre Festival, CP 266, Succ. 'C', Montréal, QCH2L 4K1, Canada.

Ecran total. La deuxième rencontre de réflexion critique sur la transformation des métiers et des modes de vie par l'informatique et les méthodes de gestion aura lieu les 31 janvier, 1er et 2 février à l'Atelier des canulars, 91, rue Montesquieu, Lyon 7e. Un premier week-end s’était tenu à Montreuil en octobre (lire information). Vendredi soir (accueil à 19 heures) : réunion publique introduite par des présentations sur la situation des métiers du livre, de l’école et de la médecine. Samedi matin (9 heures) : présentation des groupes et individus absents lors de la première réunion et souhaitant participer aux échanges approfondis, puis discussion des textes concernant les évolutions des différents secteurs. Samedi après-midi : discussion autour de propositions d’actions. Dimanche matin : retour sur les conclusions de la veille et prolongement sur le développement à long terme, à partir du récit de l’expérience d’un collectif agricole par les fermiers de l’Oseraie et du texte « Le Syndicalisme en question ». Contact : ecrantotal(at)riseup.net ou au 04-77-60-56-77.

 

DIVERS

En vrac sur le Web (janvier). La farce d'un Che Guevara libertaire resurgit de temps en temps et, aussi régulièrement, il est bon de mettre les choses au point. Ce que font, chacun à sa manière, Michel Antony (« Un Che libertaire ? ») et Pierre Bance (« Che Guevara, l'orthodoxe »). Le premier s'attache à énumérer, dans la vie et les actes du révolutionnaire, ce qui pourrait faire croire à une proximité avec les conceptions libertaires, puis analyse les éléments l'en éloignant (ignorance de l'autogestion, des essais de collectivisation, du mouvement anarchiste ou anarcho-syndicaliste, « acceptation globale des méthodes léninistes [rôle majeur de l'Etat, parti unique, mise au pas et étatisation des syndicats], partidaires et avant-gardistes »…). Le second revient sur ces éléments doctrinaux en s'intéressant à ses écrits, notant qu'il « ne tire aucun enseignement des dérives étatiques de la révolution russe » et que sa stratégie de lutte armée – un échec en ce qui concerne l'Afrique et le reste de l'Amérique du Sud – se résume à une « apologie de la violence armée, du militarisme le plus abruti ». Ces deux textes permettent de mieux appréhender comment a pu se forger l'image idéalisée du révolutionnaire dont le marketing politique s'est s'emparé pour faire de la propagande en faveur du castrisme ou du business. Pour les fans de « l'homme le plus complet de notre époque » (dixit Jean-Paul Sartre), un tour-opérateur en Bolivie a mis en place un circuit de trois jours – « Rutas del Che » – pour suivre les « derniers pas du légendaire guérillero ». Pour les autres, un communiqué de l'International des fédérations anarchistes (IFA) dénonce les « intimidations » que subissent les anarchistes à Cuba et Polemica cubana publie régulièrement des articles sur la vie dans l'île et sur les luttes qui s'y mènent. Saluons la naissance de trois nouveaux sites aux spécificités bien établies : Affiches.noblogs.org, pour partager des affiches, stickers et pochoirs ; Paris-luttes.info, sur le modèle de Rebellyon.info, un média libre pour informer sur les luttes dans la région parisienne (lire une interview sur Questions de classes) ; Grand Angle libertaire qui se veut lieu de rencontre et de réflexion. Ce dernier se présente comme « une coopérative de partage d'idées, de mise en débat de nos réflexions, pour construire une pensée multiple et animée par une aspiration commune à une société sans classe ni Etat, d'où faire disparaître enfin l'exploitation de l'homme par l'homme, la propriété privée, les discriminations et dominations… ». Quant au collectif d'animation de Paris-luttes.info, son activité principale est la modération des articles proposés, basée sur un « texte d'intention » clair et conçue afin d'assurer des relectures, la vérification des infos et l'entraide pour la mise en forme. Son souhait est de constituer un outil collaboratif ouvert pour la propagation des luttes. Et lance un appel à venir « publier, lire et modérer ». Si le premier site se distingue essentiellement par son aspect pratique, notons que les deux autres ont porté une attention toute particulière à l'esthétisme et à la lisibilité. La différence entre racisme (« attitude d'hostilité systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes », selon Le Petit Larousse) et critique de la ou plutôt d'une religion essentiellement est parfois ténue. Lorsque cela tourne à l'obsession, que l'on n'appréhende plus les individus que sous cette seule caractéristique, en oubliant les autres constituants de l'identité (classe sociale, genre, âge, vécu individuel, culture…), que l'on privilégie la critique d'une seule boutique, la question ne se pose plus guère. Se sentant certainement morveux, le directeur de publication de Charlie Hebdo et un journaliste ont signé une tribune dans Le Monde, non pas pour se moucher (se confesser !) mais pour se justifier. En réaction, Olivier Cyran, qui a autrefois collaboré à ce titre, livre son sentiment dans les colonnes d'Article 11. Deux comédiens anglais, Pippa Evans et Sanderson Jones, ont eu l'idée de créer des « assemblées du dimanche » (Sunday Assembly, voir vidéo), où les gens se réunissent pour « célébrer la vie », chanter joyeusement, prendre la parole, écouter des discours moraux, prôner la charité… Le phénomène se développe et il existe une quarantaine de ces communautés dans le monde anglo-saxon. Cela ressemble à une séance de prédication mais ce n'est qu'une « messe sans Dieu ». Pas de signes religieux… mais une Eglise athée. Ils sont fous ces « incroyants » ! Gonflé, le pape François a appelé lors de son message urbi et orbi du 25 décembre les athées à vouloir la paix ! Le site Athéisme.org s'en étrangle, rappelant fort justement que la plupart des conflits actuels ont une base religieuse  même si cela sert souvent à couvrir des intérêts et des appétits moins spirituels. Il en profite pour dénoncer l'arnaque de Noël avec la captation des fêtes entourant le solstice d'hiver, les relations de l'actuell « Monsieur Tout-Blanc » avec la dictature argentine (1976-1983) et les « paroles de paix » qui parsèment les textes sacrés. L'autonomie ne peut se résumer aux tentatives de détournement de manifestations avec pour seul but l'affrontement avec les forces dites de l'ordre, comme cela se passait trop souvent dans les années 1970. Un très intéressant documentaire (Lutter... Ici et maintenant !, 55 min) de Philippe Roizès sur les luttes autonomes en France depuis 1967 (Comités d'action lycéens) jusqu'à Notre-Dame-des-Landes a été diffusé sur la chaîne parlementaire LCP (à visionner). Il relate des actions pour se loger ou conserver un logement, le mouvement des squats, celui des chômeurs et précaires, les tentatives d'élargissement des revendications lycéennes et/ou étudiantes, certaines luttes de sans-papiers et d'immigrés, des mobilisations contre de grands travaux inutiles… Toutes mobilisations, « aussi différentes soient-elles, [qui] se confondent avec des modes de vie et [qui] s'inscrivent dans l'autonomie des luttes : s'organiser sans leader ni parti, en considérant que les pratiques illégales constituent une expression politique à part entière ». Le Cedias-Musée social, en liaison avec Gallica, a mis en ligne une collection (fichiers PDF) de L'Ouvrier des deux mondes (n° 1 à 23, 1897-1898, gérant : Fernand Pelloutier (biographie), notice Bianco et liens), qui devint l'« organe officiel de la Fédération des Bourses du travail de France et des colonies » ; du Monde ouvrier (suite du précédent, n° 1 à 6, 1899, notice) ; et du Trimard (n° 1 à 6, 1897, notice), « organe des revendications des “sans travail”, anti-collectiviste ».

De la pornocratie éditoriale. La réédition d'un ouvrage de P.-J. Proudhon nous donne l'occasion d'examiner deux façons d'envisager le métier d'éditeur. Soit vouloir faire un coup médiatique ou politique en publiant tel quel un ouvrage qui sent le soufre. Soit faire œuvre de pédagogie en accompagnant ce texte de notes et de toute la documentation nécessaire pour le contextualiser. C'est ainsi que La Pornocratie ou les femmes dans les temps modernes ressort aux éditions d'Alain (Bonnet de) Soral (lire « Les embrouilles idéologiques de l'extrême droite », d'Evelyne Pieiller, dans Le Monde diplomatique d'octobre), Kontre Kulture (185 p., 13 euros, avec un titre abrégé et une couverture tape-à-l'œil). Pourquoi ce choix ? « A l'heure de l'apologie d'un mariage sans dualité des sexes, aboutissement logique d'un libéralisme prônant les vertus de l'addition des égoïsmes particuliers, il est bon de relire ce qui sonne aujourd'hui comme une prophétie : communauté, promiscuité, confusion des sexes ; dégradation de l'homme qui s'effémine ; dégradation de la femme qui se prostitue ; dissolution du corps social qui tombe en tyrannie et sodomie. » Ce vieux mysogine de Proudhon a-t-il mérité un tel délire ? Quant à notre camarade et ami Hervé Trinquier, il a choisi une couverture très sobre et fournit toutes les pièces du dossier (Editions TOPS, 350 p., 23 euros). En effet, Proudhon a écrit ce texte sous le coup de la colère et après avoir été victime d'un journaliste se faisant passer pour une écuyère lui demandant conseil. Sa réponse, très moralisatrice, fut publiée sans son consentement et lui attira les foudres assez justifiées de deux féministes de l'époque. Il refusera de donner à ses éditeurs La Pornocratie qui ne paraîtra que dix ans après sa mort. Pour la première fois, ces différents ouvrages (« P.-J. Proudhon et l'écuyère », de Philibert Audebrand ; « Idées anti-proudhoniennes », de Juliette La Messine ; « La Femme affranchie », de Jenny d'Héricourt, cf. bibliographie sur Anarlivres) sont réunis, accompagnés d'une introduction et de notes inédites, de la correspondance de Proudhon en rapport au sujet, et d'un index des noms cités. Du beau travail !

L’histoire sociale perd Anthony Lorry. La nouvelle abrupte de la mort d’Anthony Lorry, le 5 janvier 2014, a frappé de stupeur le petit monde de l’histoire sociale, et plus particulièrement sa sensibilité libertaire. Anthony était, depuis 1998, bibliothécaires au Cedias - Musée social, à Paris 7e. Il aimait en faire partager les trésors, et bon nombre d’étudiants et de chercheurs de tout acabit se souviendront de sa disponibilité, de sa jovialité et de son professionnalisme décontracté. Pour les rédacteurs du Maitron des anarchistes, un projet auquel Anthony participait activement, se rendre au Cedias, c’était aussi la perspective de se glisser dans son étroit bureau. Là, coincé entre les piles de vieux bouquins et les montagnes de dossiers, sous les yeux pochés du vieux Bakounine, on s’autorisait volontiers une demi-heure de discussions passionnées, sourire en coin. On passait en revue les débats du moment ; on discutait sur le syndicalisme révolutionnaire de jadis et d’aujourd’hui ; on ressuscitait Emile Pouget, Pierre Monatte, Georges Yvetot et bien sûr Fernand Pelloutier, auquel il avait consacré un site web très documenté.
Anthony était né le 4 décembre 1972 à Clichy-la-Garenne.
Libertaire, il était toutefois toujours resté à la lisière du militantisme organisé. Après avoir demandé son adhésion à Alternative libertaire au milieu des années 1990, sans concrétiser, il avait rejoint la CNT et plus précisément sa revue, Les Temps maudits, jusqu’en 2004.
C’est dans le cadre professionnel, en tant qu’historien, qu’Anthony s’était montré le plus actif, voire suractif, se démultipliant pour participer à de nombreux projets.
En 1995, sous la direction de Jacques Girault, il avait rédigé un mémoire sur les anarchistes et les syndicats en banlieue nord de Paris, entre 1880 et 1912. Refusant de faire son service militaire, il avait ensuite travaillé pendant dix-huit mois comme objecteur de conscience au Cedias, à l’invitation d’une grande dame de l’histoire sociale, Colette Chambelland. Embauché par la suite, c’est là qu’il œuvrait depuis, en binôme avec Michel Prat. Il avait notamment beaucoup travaillé à l’informatisation du Cedias, puis au programme de numérisation de certaines collections, au sein du Collectif des centres de documentation en histoire ouvrière et sociale (Codhos). Il avait également aidé la Société d’études jaurésiennes, la Société d’économie et de sciences sociales et la revue Mil neuf cent (ex-Cahiers Georges Sorel) à se doter d’un site Web. Outre le syndicalisme révolutionnaire, auquel il avait consacré plusieurs études, Anthony s’intéressait beaucoup à l’économie sociale. Le Cedias a accueilli, en 2005, les archives de la Fédération nationale des coopératives de consommation, et Anthony s’était beaucoup impliqué dans la valorisation de ce fonds, estimant qu’il y avait là des aspects méconnus du mouvement ouvrier à explorer.
Le 10 janvier, plus d’une centaine de personnes étaient présentes à ses obsèques, à Herblay, où il vivait. Il reposera à Fontenay-sur-Conie (Eure-et-Loir), le village de sa famille, auquel il était très attaché. L’équipe du Maitron des anarchistes tient à témoigner toute sa solidarité et sa tristesse à ses amis, sa famille, sa compagne et ses enfants. Le Cedias - Musée social envisage d’organiser une journée hommage et le Maitron des anarchistes, qui paraîtra le 1er mai, lui sera dédié.

L’équipe du Maitron des anarchistes

Les sites Autre Futur et Maitron en ligne lui ont également rendu hommage.

 

PÉRIODIQUES

refraction, GreenStar Events Coordinator« Les conflits, c’est la vie ! », affirme Réfractions (n° 31, automne 2013, 160 p., 15 euros, site) en s’y intéressant plus particulièrement dans le cadre libertaire. Comment sont-ils abordés par les penseurs anarchistes ? Conflits extermes (avec le capitalisme, l’Etat et, généralement, avec toute forme de domination) bien entendu, mais aussi internes. Bien que les divergences et les différences fassent intrinséquement partie de la pensée libertaire, le conflit y prend, du fait des propres caractéristiques du milieu (faiblesse numérique, mise en avant des personnalités fortes, refus de l’autoritarisme…), souvent des formes extrêmes qui, loin de dynamiser, amène frustrations et bien souvent fuites des personnes lassées par ces déchirements. S’intéressant à des cas concrets (crise en 1971 – mais toujours recommencée – du synthésisme à la Fédération anarchiste ; scission de la CNT et constitution de la CNT-SO ; problèmes récents au sein des éditions Agone), les auteurs soulignent la dimension affective et personnelle, le refus d’une instance qui réglerait les conflits et les difficultés à s’exprimer quand on est partie prenante. Ils tentent également d’énoncer les moyens de les résoudre ou de les désamorcer (jurys d’honneur, groupes affinitaires, consensus…). Et tout cela pose, de façon sous-jacente, l’impérieuse question de la « gestion » des actes antisociaux et de la résolution des conflits dans une société anarchiste sans moyen de coercition. Alternative libertaire (n° 235, janvier, 18 p., 2 euros, site), outre de nombreux articles sur les sujets d’actualité et les luttes sociales, apporte des pièces au débat sur la prostitution avec un texte dénonçant le Syndicat du travail sexuel (Strass) qui se comporterait plus en lobby qu’en syndicat, lui reprochant sa position anti-abolitionniste, son « hyperactivité » médiatique sur Internet et le choix surprenant de ces cibles (non pas les clients, mais les abolitionnistes). Un « point de vue » prend un peu de distance avec la position propénalisation développée dans les numéros précédents, en notant l’efficacité modérée des mesures, les effets pervers pour les prostitué-e-s et l’« urgences des droits sociaux pour toutes et tous ». Une illustration que le débat divise toutes les organisations libertaires. A signaler également un entretien avec le syndicaliste espagnol Angel Bosqued sur la situation actuelle de la Confederación General del Trabajo et une double page pour évoquer les vingt année d’existence de l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) : bilan d’une stratégie et d’une organisation autogérée. Nous aurons l’occasion de parler plus en détail du nouveau site d’Alternative libertaire : plus esthétique, plus moderne, plus illustré… Anarchosyndicalisme ! (n° 137, décembre-janvier, 20 p., 2 euros, site) revient sur la mobilisation contre l’écotaxe en titrant « Tous ensemble sous un même bonnet : la Bretagne encourage le mariage interclassiste ». L’article dénonce à la fois la logique libérale du productivisme, la confusion idéologique qui fait que l’identité régionale supplante l’identité de classe (patrons, ouvriers, même combat !), la récupération d’une insurrection authentiquement populaire et paysanne, la perte de « conscience de classe »… Concernant le débat « prostitution et société », qu’en est-il des normes et de la morale ? Ne s’agit-il pas de « nier l’extrême diversité des sentiments et des comportements et par là d’anéantir l’expression de toute individualité ». Un autre texte constate l’extension de la marchandisation de nos vies et l’illusion de vouloir supprimer la marchandise dans un système capitaliste. Et à quand la pénalisation de l’esclavage salarié dans le tiers-monde ? Certains articles sont disponibles sur le site. Revue toujours aussi surprenante, entre critique sociale, poésie et onirisme, L’Echaudée (n° 3, automne-hiver 2013, 74 p., 7 euros, site) nous propose un entretien avec Daniel Blanchard, ancien membre de Socialisme ou Barbarie, à propos de ce groupe, de Guy Debord, des situationnistes et de la poésie qui « ouvre sur le chaos et, à ce titre, révèle le caractère toujours inachevé de la réalité ». Les dessinateurs Stéphane Goarnisson et Anne Van der Linden apportent leur vision de celle-ci : multiple et décalée pour l’un, rêvée pour la seconde. Un texte nous présente la prochaine publication des éditions Ab irato, Little Nemo, le Rêveur absolu de Balthazar Kaplan, un personnage de BD créé en 1905 par Winsor McCay, « avant la prise de conscience des enjeux de l’inconscient ». Découverte aussi d’une femme, Gabrielle Wittkop (1920-2002), auteur – « (surtout sans “e”) », note Alain Joubert – macabre, sulfureux et provocateur, porteur d’une « misogynie agressive », qui se donna la mort à 82 ans pour échapper à la dégénérescence physique et écrivit alors : « Je vais mourir comme j’ai vécu : en homme libre. » De courtes nouvelles, une BD sur l’expo Debord à la BNF et un très intéressant article sur Etienne Cabet et l’aventure icarienne – autopsie d’un projet de vie en communauté au XIXe siècle – complètent ce sommaire éclectique. Ce n° 1726 du Monde libertaire (19 déc. - 8 janv., 24 p., 2 euros, site) est presque exclusivement consacré à la littérature avec un article qui relate les conflits, que nous avons également évoqués à plusieurs reprises, autour de la commémoration du centième anniversaire d’Albert Camus à Aix-en-Provence (disponible en ligne), la reproduction d’une de ses allocutions (à la Bourse du travail de Saint-Etienne en 1953) et de la recension des Ecrits libertaires, rassemblés et présentés par Lou Marin, parue dans la revue A contretemps. Pour le reste, un entretien avec Jean-Pierre Andrevon, auteur de science-fiction et de littérature fantastique, écologiste et libertaire ; un texte de Philippe Corcuff sur « Le polar, scalpel éthique de la critique sociale » ; deux critiques d’ouvrages récemment publiés. Une nouvelle publication, Avalanche. Correspondance anarchiste (n° 0, en versions française ou anglaise, 60 p., site, à télécharger, veut « offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes » et privilégier les « luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir ». Au sommaire de ce numéro très dense : textes de prisonniers grecs, agitation dans les prisons en France, opposition au gazoduc Trans Adriatic Pipe (TAP) en Italie, répression à Hambourg et résistances, lutte contre un nouveau Centre de police et de justice à Zurich, perquisitions et espionnage des milieux antiautoritaires belges, nouvelles d’Egypte, d’Argentine, d’Uruguay, du Chili, de Bolivie, du Brésil (émeutes de Porto Alegre) et du Mexique (Coordination des ombres).

 

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