Décembre 2011

PUBLICATIONS

L'Association internationale des travailleurs (AIT), bien qu'ayant eu une durée de vie limitée (1864-1872), a acquis une importance considérable dans l'histoire des idées émancipatrices et des revendications ouvrières. Pour la première fois des travailleurs se réunissaient, de façon autonome, par-delà les frontières, pour se concerter, échanger des idées, en vue d'améliorer leur sort et changer le monde. Elle fut le laboratoire de nombreuses conceptions et le creuset des courants marxistes, anarchistes et sociaux-démocrates. C'est ce que rappelle avec talent Mathieu Léonard dans L'Emancipation des travailleurs. Une histoire de la Première Internationale (La Fabrique, 411 p., 16 euros). L'ouvrage se lit comme un passionnant roman, avec ses personnages bien campés et en conflit, les inévitables rebondissements et la fin « tragique » (la scission entre partisans de la conquête du pouvoir politique par le parlementarisme et les antiautoritaires), tout en étant remarquablement documenté et parfaitement sourcé. C'est pour cela que l'on peut parfois regretter une certaine complaisance envers Marx et un procès à charge contre Bakounine (non exempt de torts), même si l'auteur reconnaît que « ce dernier a fait preuve d'une clairvoyange tout intuitive » (ce n'est pas, on s'en doute, du « socialisme scientifique » !) concernant la « bureaucratie rouge », dont Marx est immédiatement exonéré de toute responsabilité. Parmi les antiautoritaires, seul Varlin semble trouver grâce aux yeux de l'auteur. Et c'est tant mieux. Les Editions Laville ont eu l'excellente idée de republier Histoire de l'anarchie (313 p., 14 euros), de Max Nettlau (1865-1944), traduction et annotations de Martin Zemliak, dont la précédente édition date de 1986. C'est une intéressante synthèse, instructive et agréable à lire, des sept volumes en langue allemande (dont deux tomes inédits, non traduits en français) que l'« Hérodote de l'anarchisme » (lire biographie) a consacré au mouvement libertaire. Il passe ainsi en revue les précurseurs et les théoriciens puis s'attache à l'évolution des idées (mutuellisme, collectivisme, communisme…), d'abord en Europe et ensuite dans le reste du monde, s'attardant quelque peu sur la situation française. Son travail s'achève en 1934 et c'est son traducteur qui se charge de relater rapidement les événements survenus de 1934 à 1983. Pour son premier roman historique, Buveurs de sang ! (Les Editions libertaires, 108 p., 10 euros), Daniel Giraud nous emmène dans une région qu'il connaît bien, aux confins de la France, le Couserans (Ariège), et nous restitue un village de montagne au début du XIXe siècle. La vie est rude, les villageois aussi, attachés à leur indépendance et à leur liberté. A cette époque, leur principal soucis, c'est la conscription car Napoléon Ier – l'« ogre de Corse », le « voleur d'enfants » et le « buveur de sang » – s'est mis en tête de conquérir l'Europe et a besoin de « chair à canon ». Le refus est quasi unanime : des jeunes se mutilent, se cachent, « prennent le maquis »… et, lorsque les militaires arrêtent un insoumis ou un déserteur, c'est la révolte. Des prisonniers sont libérés par la force, des sous-préfectures attaquées et brûlées, une véritable guérilla va naître et durer une quinzaine d'années. La région est alors occupée par la soldatesque qui pille et se venge sur la population. Avec passion, l'auteur nous fait revivre ces événements (quelque peu occultés par l'histoire officielle trop occupée à narrer l'épopée napoléonienne). Lors d'une récente chronique, nous avons évoqué la prochaine traduction en français des Mémoires de Cipriano Mera Sanz et rappelé son action pendant la guerre civile espagnole. En attendant cette publication, il faut sans délai lire la biographie que lui a consacré Clément Magnier aux Editions CNT-RP : Cipriano Mera Sanz, 1897-1975. De la guerre à l'exil (231 p., 15 euros). Celle-ci ne phagocytera pas celles-là, mais fera plutôt œuvre de complément indispensable. L'auteur s'attache en effet à présenter et analyser la période précédant la révolution espagnole, des années 1910 à 1930, apportant ensuite un regard extérieur et une mise en perspective aux souvenirs du militant cénétiste, poursuivant la narration de ses activités au sein de l'exil (les Mémoires s'arrêtent en 1947), jusqu'à son décès. Il peint ainsi le portrait d'un homme « désintéressé, généreux, sincère, très humain et animé par l'espoir de voir la justice se réaliser sur terre », concluant sur deux questions laissées en suspens par le mouvement libertaire. La guerre de classes implique-t-elle de renoncer à l'antimilitarisme et la phase transitoire au communisme libertaire n'est-elle pas inhérente au processus révolutionnaire ? Avec toutes les conséquences et risques sous-jacents… Poursuivant la narration des aventures – inspirées des récits de son beau-père – d'Ermo, son jeune héros, Bruno Loth (scénariste et dessinateur de la série) a achevé son cinquième volume (Cargo pour Barcelone, Libre d'images, 56 p., 16 euros port compris, chèque à l'ordre de l'auteur). Orphelin âgé d'une douzaine d'années vivant dans le sud de l'Espagne, Ermo a rencontré des saltimbanques et se retrouve plongé dans la révolution et la guerre d'Espagne, en Aragon et à Barcelone, aux côtés des anarchistes (précédents titres : Le Magicien, Barricades, Une nuit en Aragon, Mujeres libres). Dans celui-ci, il ne voyage pas, toute l'intrigue se passant à Barcelone. « La guerre n'épargne personne, les personnages essaient de s'en tirer le mieux possible, pris entre les faits et les convictions, mais on ressent un certain désespoir dans le camp anarchiste… » Avec La Courte saison des GARI : Toulouse 1974 (Agone, coll. Mémoires sociales, 352 p., 22 euros), Jann-Marc Rouillan continue de livrer ses souvenirs (bibliographie) et revient sur le quotidien du noyau toulousain des Groupes d'action révolutionnaire internationalistes (GARI) en lutte contre la dictature de Franco. C'est la description d'une époque plus politisée, anticonformiste et plus insouciante qu'aujourd'hui. L'histoire d'une bande de copains se lançant dans des actions de « propagande armée » (braquages, attentats, enlèvement…) en France et en Belgique contre tout ce qui touche de près ou de loin à l'Espagne franquiste. Faut-il préciser qu'ils furent présentés par l'Etat et les médias comme des « terroristes professionnels » (sans mort sur la conscience, mais quelques blessés) alors que les vrais terroristes imposaient depuis trente-cinq ans leur sanglant et impitoyable régime ? Ils ne purent empêcher (pas plus que les mobilisations pacifiques) l'exécution de Salvador Puig Antich, garrotté le 2 mars 1974 dans la prison de la Modelo à Barcelone. Même si l'on ne partage pas la suite du parcours de Rouillan, il est à remarquer qu'il ne s'est jamais renié ; ce qui explique sans doute l'acharnement contre celui qui a purgé sa peine mais refuse la repentance. Quelques années après ces faits, Franco étant mort et l'Espagne ayant entamé ce que l'on a appelé la « transition démocratique », les années 1980 sont marquées par l'arrivée au pouvoir des socialistes, les restructurations économiques, l'intégration à l'OTAN, l'institutionnalisation des régions autonomes… le pays est alors secoué par l'agitation sociale. Jtxo Estebaranz, avec Guerre à l'Etat. Luttes autonomes et expériences alternatives au Pays basque (1982-1992) (Libertalia, 280 p., 13 euros), nous relate les multiples aspects de ce mouvement antiautoritaire, assembléiste, punk, qui entra en conflit aussi bien avec les partis traditionnels qu'avec le courant de libération nationale traditionaliste. Lutte armée, squats et occupations, radios pirates, fanzines, musiques, affiches et graffitis sont ses moyens d'expression et les actions se déroulent tout aussi bien sur les terrains de l'écologie que de l'antimilitarisme, contre la répression (alors que se crée une police basque qui ne dépare pas l'ancienne), la religion (processions athées irrévérencieuses et festives), la paix syndicale, etc. Le compte rendu quelque peu factuel nous donne cependant le sentiment d'une effervescence tous azimuts, plus activiste que réfléchie et constructive. Souvent le plaisir d'affronter et de choquer semble l'emporter sur la nécessité de communiquer et de convaincre. Reste un document irremplaçable pour témoigner de cette période et de ce genre de luttes. La seconde publication de ces mêmes éditions, Pédagogie et révolution. Questions de classe et (re)lectures pédagogiques (Libertalia, coll. Terra Incognita, 203 p., 14 euros), est bien différente. Grégory Chambat nous propose en effet un recueil de réflexions, issues de chroniques parues dans la revue N'Autre Ecole, afin de « dépasser la simple évocation d'une œuvre ou d'un parcours (…) pour forger des outils de compréhension et d'émancipation utile, ici et maintenant ». A côté des classiques de la littérature libertaire (Ferrer, Espagne 36, Pelloutier), quelques pédagogues anti-institutionnels (Illich, Freire, Freinet), le socioloque Bourdieu et le philosophe Jacques Rancière sont ainsi abordés. A noter, une critique jubilatoire de l'école de Ferry – dont certains « enseignants en lutte », au printemps 2003, se revendiquaient – avec Jean Foucambert : apprentissage de la conformité, escroquerie de l'égalité des chances, contrôle des processus de transmission et de production du savoir, individualisation… Une découverte aussi, personnelle du moins : Janusz Korczak – « l'autre insurrection de Varsovie » – qui souhaitait reconnaître dans les enfants « non pas les personnes de demain, mais des personnes d'aujourd'hui », créateur des droits de l'enfant et d'une « communauté (éducative) démocratique et autogestionnaire » en action. Une belle bibliographie sur les sujets abordés conclut cet ouvrage de référence au style clair et maîtrisé. Dans un domaine quelque peu différent, Zvonimir Novak récidive, après nous avoir livré La Lutte des signes. 40 ans d'autocollants politiques (Les Editions libertaires, lire recension), plus spécialement consacrée à l'extrême gauche, il change de bord avec Tricolores. Une histoire visuelle de la droite et de l'extrême droite (L'Echappée, 304 p., 29 euros). Des papillons des mouvements nationalistes et royalistes de la fin du XIXe siècle aux affiches et tracts du Front national ou des Identitaires, en passant par la propagande OAS et poujadiste, les placards gaullistes et les photos aux couleurs flashy d'un Chirac en campagne, l'ouvrage décortique une production graphique qui sombre souvent dans le racisme et l'antisémitisme (le juif est aujourd'hui remplacé par le musulman). Des symboles et des thèmes (gauche, femmes, jeunes…) perdurent : le sentiment d'insécurité fut, pour la première fois, exploité par Paul Déroulède (1846-1914) il y a un siècle. Communication toujours avec Les Mots qui font peur : vocables à bannir de la Toile en Chine (L'Insomniaque, 112 p., 7 euros) de Hsi Hsuan-wou et Charles Reeve. En partant d'une prétendue liste de termes interdits sur la Toile en Chine (syndicat indépendant, migrant, Tian'anmen, laogai, Mao tsé-toung, Taiping, stress, religion, etc.), établit par un bien réel bureau d'harmonisation des mots-clés, les auteurs nous amènent à découvrir l'histoire et la réalité sociale de ce pays-atelier du monde. Qu'est-ce qui fait peur à la bureaucratie-mafia rouge ? Qui sont ces internautes curieux et/ou militants ? Quels sont ces « incidents de masse », ce « socialisme de marché » et ces cyberflics chargés de protéger l'« harmonie sociale » ?

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Bagnolet, décembre. Le Rémouleur organise durant le mois diverses soirées à thème, de discussions ou de projection de film, infos complémentaires. Les nouveaux horaires d'ouverture du local : lundi et mercredi, de 16 h 30 à 19 h 30 ; samedi de 14 heures à 18 heures. L'entrée reste libre et gratuite, comme d'hab ! Le Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni). Inscription à la lettre d'info du local. Courriel : leremouleur(at)riseup.net

Lyon, décembre. A la librairie La Gryphe, 5, rue Sébastien-Gryphe, Lyon 7e (M° Saxe-Gambetta), durant tout le mois, exposition « La presse anarchiste à Lyon » dans le cadre de l'exposition « 50 ans de presse alternative à Lyon » organisée par le Cedrats (lire ci-dessous). Ouverture du lundi au samedi, de 14 heures à 19 heures. Site Internet.

Paris, 2 décembre. « L'Ai-je bien lu ? », soirée lecture de la librairie du Monde libertaire, à partir de 19 h 30, sur la critique de la valeur avec Temps, travail et domination sociale (Mille et une nuits) de Moishe Postone. Francis (« simple lecteur ») et quelques autres viendront discuter avec vous de ce bouquin qu'ils ont lu et aimé. Au 145, rue Amelot, 75011 Paris (M° République, Oberkampf, Filles-du-Calvaire). Site Internet.

Le Mans, 3 décembre. Le groupe Lairial organise à 16 heures un café libertaire sur l'Association internationale des travailleurs (AIT), 1864-1876. Exposé et débat. Epicerie du Pré, 31, rue du Pré.

Saint-Denis, 4 décembre. De 15 heures à 17 heures, « Dimanches au musée » avec la Dionyversité. Ce jour, il est question des « Images et idéologie de la littérature enfantine classique », avec Laurent Bihl. Rendez-vous au musée d'art et d'histoire de Saint-Denis, 22 bis, rue Gabriel-Péri (M° Porte-de-Paris ou RER D). Entrée libre.

Paris, 6 décembre. Rencontre avec Mathieu Léonard, auteur de L'Emancipation des travailleurs. Une histoire de la Première Internationale (La Fabrique), à 19 h 30, au Jargon libre, 32, rue Henri-Chevreau, Paris 20e.

Saint-Denis, 6 décembre. Les cours de la Dionyversité ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Cycle : « De l'administration coloniale aux politiques migratoires iniques ». Première rencontre-débat : « Administration coloniale en Algérie, administration des étrangers en métropole : quelles continuités ? », avec Françoise de Barros. Site Internet.

Caen, 8 décembre. Débat à 20 heures sur l'antipsychiatrie (d'hier à aujourd'hui) avec Jacques Lesage de La Haye, militant anarchiste, psychologue reichien et auteur de La Mort de l'asile (Editions libertaires - Editions du Monde libertaire). Amphithéâtre Tocqueville, campus 1. Entrée libre.

Paris, 8 décembre. A 20 heures, « Femmes antimilitaristes » au cinéma Le Nouveau Latina, 20, rue du Temple (M° Hôtel-de-Ville). Soirée organisée par le Centre audiovisuel Simone-de-Beauvoir, avec la projection du film Ecoutez May Picqueray, de Bernard Baissat, et débat avec le réalisateur, Nicole Fernandez Ferrer, l'équipe du centre audiovisuel et l'Union pacifiste.

Saint-Denis, 8 décembre. Rencontre-débat organisée par le Collectif dionysien contre le Front national et l'extrême-droite, à 19 h 30, 12, place de la Résistance (M° Porte-de-Paris). Avec Caroline Monnot et Abel Mestre, auteurs du livre Le Système Le Pen. Enquête sur les réseaux du Front national (Denoël).

Mens (Isère), 9 décembre. Projection de RFID : la police totale, à 20 heures, à l'Espace culturel, suivie d'un débat avec Pièces et main-d'œuvre (site Internet), auteur de RFID : la police totale. Puces intelligentes et mouchardage électronique (L'Echappée).

Lyon, 9 décembre. Rencontre-débat « Luttes et vies ouvrières chez Peugeot », à partir de 18 heures, avec Christian Corouge (Résister à la chaîne, 2011, Agone) et Marcel Durand (Un grain de sable sous le capot, 2006, Agone). A la librairie La Gryphe, 5, rue Sébastien-Gryphe, Lyon 7e (M° Saxe-Gambetta). Courriel : librairie(at)lagryffe.net - site Internet.

Toulouse, 9 décembre. Projection de Paulo Anarkao, un film (site Internet) de Gérard sur son père. Récompensé au festival de Quend du film Grolandais 2008 (prix Michael Kael). Brutal d'Ord au festival Cinémabrut 2008. A 20 heures, au Chat noir, 18, avenue de la Gloire. Site Internet.

Vannes, 9 décembre. Débat « Défaites vos idées toutes faites sur l'anarchisme », par le groupe libertaire Lochu-Ferrer (Fédération anarchiste Vannes-Lorient). A 20 h 30, au Palais des arts.

Bagnolet, 10 décembre. A 18 heures, soirée « Guerre d'Espagne, 1936 » avec la présentation du livre Cipriano Mera Sanz, 1897-1975. De la guerre à l'exil (Editions CNT-RP) de Clément Magnier, suivie du film Land and Freedom (1994, 1 h 49) de Ken Loach. Au Rémouleur, 106, rue Victor-Hugo (M° Robespierre ou Gallieni). Courriel : leremouleur(at)riseup.net

Foix, 10 décembre. La CNT 09 propose une projection-discussion à partir du film De quoi sommes-nous riches ? (28 min.), en présence du réalisateur Philippe Elusse. A 19 h 15, repas « auberge espagnol » ; à 20 h 30 (précises), début de la projection. A la maison des associations, avenue de l'Ariège.

Marseille, 10 décembre. Causerie animée par Patrick Ferrage, imprimeur et éditeur, qui présentera entre autres La Mort-Marraine (conte fantastique pour enfants). A 17 heures, au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 3, rue Saint-Dominique, Marseille 1er (angle place des Capucines). Courriel : cira.marseille(at)free.fr - site Internet.

Paris, 11 décembre. L'Association pour l'art et l'expression libres (AAEL) présente son livre Affiches contre… de 68 à nos jours. Histoire des affiches réalisées et éditées par l'AAEL et la scop Imprimerie 34. Débat, exposition d'affiches, vidéo… A partir de 18 heures au Vent se lève, 181, avenue Jean-Jaurès (au fond de la cour à droite, Paris 19e, M° Ourcq).

Saint-Denis, 13 décembre. Les cours de la Dionyversité ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Cycle : « De l'administration coloniale aux politiques migratoires iniques ». Seconde rencontre-débat : « Contradictions des politiques migratoires et grèves de travailleurs sans papiers, 2006-2010 », avec Pierre Barron, Nicolas Jounin et Lucie Tourette. Site Internet.

Paris, 14 décembre. La librairie Quilombo organise à partir de 19 heures un apéro-rencontre avec Charlotte Miquel et Frédéric Felder des éditions Les Requins marteaux (site Internet). A la librairie, 23, rue Voltaire, Paris 11e (M° Rue-des-Boulets ou Nation). Courriel : quilombo(at)globenet.org - site Internet.

Paris, 15 décembre. Projection-débat du film Au prix du gaz, de Karel Pairemaure, en présence du réalisateur, à propos de la lutte des salariés de New Fabris à l'été 2009. A 20 heures, à la CNT, 33, rue des Vignoles, Paris 20e (M° Buzenval ou Avron).

Millau, 16 décembre. Soirée ciné-libertaire à 20 h 30 organisée par No Pasaran 12 : Les Raisons de la colère, de Samuel Luret et Damien Vercarmer. Témoignages d'émeutier, analyse du sociologue Alain Bertho et du philosophe Toni Negri… A la librairie Plume(s), 16, rue Saint-Martin. Site Internet.

Nantes, 16 décembre. Discussion sur « L'évolution de la domination capitaliste » animée par Philippe Coutant (site Internet), à partir de son ouvrage Le Sujet et le capitalisme contemporain (Edition de la Gréneraie), au B17, 17, rue Paul-Bellamy. RDV à partir de 19 h 30 ; à 20 h 30, discussions ; vers 22 heures, « auberge espagnole ».

Toulouse, 16 décembre. Soirée anticarcérale en hommage à Charlie Bauer avec la projection du film Le Marathonien de l'espoir (60 min.), de Martin Monge, et rencontre avec des membres de L'Envolée (sous réserve). A 20 heures, au Chat noir, 18, avenue de la Gloire. Site Internet.

Paris, 17 décembre. A 15 h 30, présentation de la réédition du roman Aline-Ali d'André Léo (première parution en 1869) par Caroline Granier et Alice Primi. Une jeune femme refuse d'être assujetti à son mari et s'enfuit en voyageant travestie en homme. Confusion de sentiments et dénonciation des inégalités hommes-femmes… A la Bibliothèque La Rue, 10, rue Robert-Planquette, Paris 18e (tél. : 01-42-23-32-18, permanence tous les samedis de 15 heures à 18 heures). Site Internet.

Bordeaux, 18 décembre. Projection, à partir de 19 heures, du film documentaire La France de la haine (25 min.) et débat avec les réalisateurs : « Racisme d'Etat, dédiabolisation du FN, groupuscules d'extrême droite, dérives sécuritaires… ». Au local CNT, 36, rue Sanche-de-Pommiers.

Saint-Denis, 20 décembre. Les cours de la Dionyversité ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Cycle : « De l'administration coloniale aux politiques migratoires iniques ». Troisième rencontre-débat : « La police parisienne et les Algériens, 1944-1962 », avec Emmanuel Blanchard. Site Internet.

 

FOIRE AUX LIVRES, COLLOQUE,
EXPOSITION, THÉÂTRE…

Cinéma à Caen. Le Centre régional de culture ethnologique et technique (Crécet) organise du 28 novembre au 4 décembre une semaine du cinéma ethnographique axée sur le thème de l'engagement. « Pratique (…) envisagée dans différents champs d'implication tels que la politique, le monde du travail, le féminisme, l'art ou encore l'environnement. » Projection de nombreux films et documentaires (programme complet). Au cinéma Lux, 6, avenue Sainte-Thérèse. Entrée libre et gratuite à toutes les séances dans la limite des places disponibles.

Autrement, autres mots ! La 3e édition du salon du livre de Chalette-sur-Loing (près de Montargis) aura lieu les 3 et 4 décembre. En présence de Gérard Mordillat, Alain Gresh, Natacha Henry, Bachir Ben Barka, Charles Sylvestre et Jean François Dupaquier qui présenteront leurs dernières publications. Samedi, à partir de 20 heures, concert de P'tit Crème pour célébrer le 100e anniversaire de la mort de Gaston Couté (lire biographie), poète et chansonnier libertaire. Nombreux stands et expositions. Entrée libre et gratuite, restauration bio et équitable sur place. Programme complet sur le site de l'association.

Gala de l'UPF. L'Union pacifiste de France (UPF) fête ses cinquante ans d'existence avec un concert au Vingtième Théâtre, 7, rue des Plâtrières, Paris 20e (M° Ménilmontant), à 20 heures, le 5 décembre. Avec Serge Utgé-Royo et, en première partie, Nathalie Solence et Frasiak. Réservation au théâtre, tél. : 01-43-66-01-13. Site Internet.

 

Marché solidaire et projections. Au Centre international de culture populaire (CICP), 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e (M° Rue-des-Boulets ou Nation), samedi 10 décembre, de 14 heures à 20 heures. Associations présentes : Echanges solidaires (artisanat et café des communautés zapatistes du Chiapas), Comité de solidarité avec les Indiens des Amériques, Milpa (artisanat des communautés zapatistes du Chiapas), Entre ici et là-bas (huile d'olive, savons à l'huile d'olive et artisanat palestinien), Atanka, Faucheurs d'OGM (bière), etc. Projection de nombreux films à partir de 14 h 30. Programme complet.

La Librairie éphémère. Plus de cinquante éditeurs peu présents en librairie seront du 13 décembre 2011 au 5 janvier 2012 à la Halle Saint-Pierre, 2, rue Ronsard, Paris 18e. Entrée libre. En semaine, de 10 heures à 18 heures ; samedi, de 10 heures à 19 heures ; dimanche, de 11 heures à 18 heures. Renseignements : 01-42-58-72-89. Jeudi 15, à 18 heures, vernissage (accordéon, apéritifs et signatures sauvages). Lectures publiques, présentations de livres, interventions d'auteurs, projections, conférences, expositions sont au programme. Plus de précisions et liste des éditeurs sur le site. La librairie éphémère se réinstallera à la Halle Saint-Pierre au mois de mai 2012.

Fête du livre. Au 33, rue des Vignoles, Paris 20e (M° Avron ou Buzenval), aura lieu le 17 décembre, à partir de 13 heures, une fête du livre (vente d'ouvrages neufs et d'occasion) organisée par les éditions CNT-RP. Site Internet.

Miniexpo Louise Michel. Accrochage « format de poche » dans l'appartement de Victor Hugo, 6, place des Vosges, Paris 4e (M° Bastille, Saint-Paul, Chemin-Vert), jusqu'au 8 janvier 2012, sur le thème décliné de « Louise Michel poétesse romantique, républicaine sous l'Empire, combattante pendant l'“année terrible” et éternelle révoltée ». Autour du manuscrit d'Histoire de ma vie et d'une dizaine de dessins, notamment des illustrations de L'Année terrible, l'accrochage présentera une trentaine d'ouvrages dont de nombreuses éditions originales, autant de lettres manuscrites, estampes et imprimés. Entrée libre. Plus d'infos.

Expo à Lyon. Le Centre de ressources sur les alternatives sociales (Cedrats) présente aux Archives municipales une exposition intitulée « 50 ans de presse alternative à Lyon et sa région », du 15 novembre au 25 février 2012. Des petits bulletins des années 1960 à l'information qui circule aujourd'hui sur Internet, l'histoire de la presse alternative lyonnaise est foisonnante, en particulier dans le quartier de la Croix-Rousse. Archives municipales, 1, place des Archives, 69002 Lyon. Tous les jours (le lundi, de 11 heures à 17 heures ; du mardi au vendredi, de 8 h 30 à 17 heures ; le samedi de 13 heures à 18 heures), sauf jours fériés et dimanches. Tél. : 04-78-92-32-50 - courriel : aml(at)mairie-lyon.fr - site Internet.

 

DIVERS

En vrac sur le Web (décembre). Le 4 octobre dernier, Anne Steiner (auteure des En-dehors. Anarchistes individualistes et illégalistes à la « Belle Epoque », L'Echappée), sociologue à l'université Paris-Ouest-Nanterre, donnait une conférence dans le cadre de la Dionyversité, l'université populaire de Saint-Denis. Le thème en était l'anarchisme individualiste, ou plus exactement l'essor et l'évolution d'une partie du mouvement anarchiste parisien à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Une période d'effervescence théorique et militante : des journaux se créent, des idées nouvelles (amour libre, végétarisme, éducation populaire...) se développent, les initiatives pratiques se multiplient. Au centre de ce mouvement, quelques figures « flamboyantes » qui ont marqué l'imaginaire anarchiste : Libertad (biographie), Mauricius (biographie), E. Armand (biographie), Lorulot (biographie), Victor Kibaltchiche (qui deviendra Victor Serge), etc. En suivant Rirette Maîtrejean, on découvre tout ce petit monde. Le texte de son intervention est disponible sur le site d'Article 11, excellente revue qui se distingue également par d'intéressants entretiens et un article sur l'incendie de Charlie Hebdo qui s'éloigne des poncifs du genre. Le Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA) de Lausanne annonce avoir terminé le catalogage de sa collection d'affiches. Quelque deux mille exemplaires sont recensés et accessibles à la consultation, il suffit d'indiquer sur la page catalogue « document graphique à deux dimensions » et d'effectuer une recherche (par auteur, titre, mot-clef, etc.). On ouvre le document en cliquant sur le « + » à gauche du titre. Rappelons à cette occasion le riche inventaire des affiches du Centre de documentation anarchiste (Fédération anarchiste) qui a été réalisé il y a quelques années déjà. Il serait ainsi souhaitable que les différents centres d'archives enrichissent le fichier du CIRA ou un site commun sur ce thème. Affiches toujours avec Occuprint (en anglais) qui présente les créations graphiques du mouvement Occupy - We are 99% aux Etats-Unis (ou ailleurs). Le clic sur une vignette donne accès à divers renseignements (nom de l'auteur, origine, site Internet) et la possibilité de télécharger le document en pdf au format réel. C'est époustouflant d'inventivité et de diversité (avec, pour certaines, un clin d'œil au style de Mai 68). Nous avons récemment mis en ligne un travail universitaire sur les « enjeux pratiques, politiques et esthétiques des sites anarchistes francophones » : « Les Anarchistes et l'internet » (61 p., pdf 840 Ko), de Charles-Louis Roseau (mémoire de Master 1 sous la direction de Véronique Richard, Celsa Paris-Sorbonne). Certes, cette étude datant de 2007 ne tient pas compte des évolutions récentes : développement des Infokiosques, des sites collaboratifs (Wiki, forums, etc.) et de ressources documentaires, ainsi que du « commerce » en ligne (ventes de livres, abonnement à des journaux…). Mais, par la multitude des sites analysés et le nombre de questionnaires dépouillés, elle offre une image assez exacte de l'anarweb francophone composé de « sites au service de la communication, de l'information, mais aussi d'une structuration symbolique et d'un renforcement identitaire », tout en notant l'échec des libertaires qui « n'ont pas réussi à se présenter sur le web comme un mouvement unifié et tourné vers le grand nombre ». Vu sur un célèbre site de ventes aux enchères des assiettes satiriques brocardant Proudhon, avec pour sujets : « Abolition de la propriété » (voir illustration, agrandissement), « Banque d'échange », « La propriété, c'est le vol », « Retour d'Icarie ». Elles ont été produites par la maison Geoffroy de Boulen et Cie, installée à Gien, et distinguées par une « médaille exposition 1844 ». Le Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (Fitam), pour sa prochaine et septième édition, recherche des participant(e)s et des « œuvres écrites en français ou en anglais portant sur le thème de l'anarchisme ou sur tout sujet s'y rapportant, c'est-à-dire contre toute forme de pouvoir, y compris l'Etat, le capitalisme, la guerre, l'aliénation, le travail salarié… » Date limite d'inscription, le 20 janvier 2012. Les troupes et personnes intéressées doivent remplir le formulaire de participation disponible en ligne et envoyer les documents annexes réclamés par courriel (anarchistefestival[at]yahoo.ca) ou par la poste (Montreal International Anarchist Theatre Festival, C.P. 266, Succ. 'C', Montreal, QC - H2L 4K1, Canada). Toujours dans le cadre du Festival de l'anarchie qui se déroule durant tout le mois de mai, un Salon du livre se tiendra les 19 et 20 mai, de 10 heures à 19 heures. Il attire chaque année de nombreux éditeurs d'Amérique du Nord, d'Amérique latine et d'Europe. Pour tout savoir sur cet événement (informations diverses, réservation de stand, proposition d'atelier, d'exposition ou de projection…), consulter le site Internet qui lui est dédié. Date limite d'envoi des propositions, le 1er mars 2012. Courriel : info(at)salonanarchiste.ca - Facebook ou Twitter.

Souscription. Les éditions Acratie vont faire paraître la traduction du livre de Salvador Gurucharri et Tomás Ibáñez, paru chez Virus à Barcelone en 2010, qui retrace l'histoire de la Federación Ibérica de Juventudes Libertarias (FIJL) dont les auteurs ont fait partie à diverses périodes. Celle-ci a été créée en 1932 à Madrid et était l'une des composantes du Mouvement libertaire espagnol, aux côtés de la CNT et de la FAI. Certains de ses membres ont participé aux activités de la Defensa interior (DI) qui, entre 1962 et 1970, a mené une cinquantaine d'actions contre le franquisme, en particulier l'enlèvement du représentant espagnol au Vatican et plusieurs tentatives d'assassinat de Franco. De vieux militants comme Juan García Oliver et Cipriano Mera ont soutenu ces actions. Souscription à Une résurgence anarchiste : les Jeunesses libertaires dans la lutte contre le franquisme. La FIJL dans les années 1960 (400 pages), 16 euros port compris (au lieu de 19 euros à la parution, chèque à l'ordre d'Acratie). Adresse : Acratie, L'Essart, 86310 La Bussière.

Fin d'année. C'est la période des catalogues et la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e, a ouvert le bal avec ses « Nouvelles de la librairie » n° 67 à télécharger (pdf 700 Ko). Par la même occasion, on pourra y trouver (ou commander) l'agenda 2012 des Editions du Monde libertaire (7 euros + 1 euro de port, ci-dessous), « avec, pour chaque semaine, une citation fleurant bon la révolte et l'amour de la vie ». La librairie Quilombo, 23, rue Voltaire, Paris 11e (qui annonce avoir « désormais une jolie vitrine et un nouvel éclairage »), a suivi avec une (toujours aussi) belle réalisation (80 p., illustration de Lynd Ward en « une », plus de mille références) : à consulter et/ou à réclamer en ligne (envoi par la poste). Dans le n° 211 d'Alternative libertaire, un supplément de quatre pages sur les productions de l'organisation (livres, vidéos, brochures, autocollants, etc.) et une invitation à visiter la « boutique » sur Internet. L'Atelier de création libertaire (ACL) de Lyon renouvelle pour sa part l'opération « un pétard rouge et noir ». Soldes sur les cent cinquante titres (non épuisés) publiés au cours de ces trente-deux dernières années (à l'exception des parutions de 2011) : 50 euros pour recevoir dix ouvrages (frais de port compris). Pour faire des cadeaux et permettre à l'ACL de « continuer à cultiver les fleurs de l'anarchie ». Le Centre de recherche sur l'anarchisme de Marseille, quant à lui, « s'est fait un beau présent » (lire info de juin 2011) et déménagera au cours du mois de décembre dans ses nouveaux locaux au 50, rue Consolat, 13001 Marseille (adresse postale valable à partir du 1er janvier 2012). Pour l'instant, on peut continuer à les joindre au 3, rue Saint-Dominique, 13001 Marseille (courriel : cira.marseille[at]free.fr, tél. : 09-50-51-10-89). Ils ne seraient pas contre une petite aide pour finir les travaux (chèques à l'ordre de « Les Acrates »).

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