Décembre 2009

PUBLICATIONS

Coup sur coup ont paru deux brochures de Voltairine de Cleyre (1866-1912) (lire biographie) : De l'action directe (Le Passager clandestin, coll. Rééditions, 92 p., 7 euros) et Le Mariage est une mauvaise action (Editions du Sextant, coll. Les increvables, 64 p., 7 euros). Dans la première, celle qui se définissait comme « anarchiste sans qualificatif » souligne l'inventivité des formes d'action directe et soutient la nécessité d'agir hors de toute médiation politique ; dans la seconde, elle déclare qu'une « relation de dépendance permanente nuit au développement de la personnalité » et souhaite que chacun, en « être libre », puisse « fixer (ses propres) limites à ses instincts ». On retrouve ces deux conférences dans le recueil de textes publié par les éditions québécoise Lux l'année dernière (lire présentation) et qui a mis longtemps à franchir l'Atlantique du fait d'un changement de diffuseur. Maintenant disponible en France, D'espoir et de raison, écrits d'une insoumise (introd. de Normand Baillargeon et Chantal Santerre, coll. Instinct de liberté, 321 p., 20 euros) nous offre ce qui se fait de mieux pour connaître la militante et ses écrits : photographies, biographie très complète, seize essais et quelques poèmes, bibliographie et liste de sites Internet (en anglais). Voltairine y aborde un large éventail de sujets : économie, libre pensée, philosophie, religion, criminologie, littérature… D'une anarchiste féministe passons à un illustre théoricien de l'anarchisme bien peu féministe. Proudhon ou l'esprit libertaire (Les Editions du Monde libertaire, 70 p., 5 euros) est une sélection de textes présentés par Elysée Sarin, dont le célèbre « être gouverné c'est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé (…) par des êtres qui n'ont ni titre ni la science, ni la vertu... », sorte d'introduction à la pensée proudhonnienne. Les mêmes éditions nous proposent un ouvrage plus consistant avec Etudes proudhoniennes. L'économie politique (190 p., 10 euros), de René Berthier. L'auteur, connu jusqu'alors comme un spécialiste de Bakounine, y étudie l'analyse des mécanismes du système économique capitaliste mûri par le penseur anarchiste, les similitudes et les différences concernant la valeur, la division du travail, le machinisme, la concurrence… avec les théories de Karl Marx, rappelant ainsi que les conceptions de l'un et de l'autre n'étaient pas si éloignées, sur ce sujet du moins. Anne-Sophie Chambost, auteure d'un Proudhon et la norme, remarquable exploration de sa « pensée juridique », nous livre quant à elle avec Proudhon. L'enfant terrible du socialisme (Armand Colin, 288 p., 23 euros) une honnête biographie qui s'appuie sur les travaux de Pierre Haubtmann, l'étude de l'œuvre et surtout des carnets du théoricien, présentant de façon très accessible ses réflexions et le confrontant aux événements de son époque : la révolution de 1848, la fondation de la IIe République et l'avènement de Napoléon III avec le second Empire. Un beau travail de vulgarisation auquel il manque juste un peu de chair et d'humain. Les éditions TOPS et leur infatigable animateur Hervé Trinquier, qui se sont lancés depuis plusieurs années déjà dans la rééditions des œuvres complètes de Pierre Joseph Proudhon ont publié en reprint deux livres de Sébastien Faure (1858-1942) (lire biographie) inaccessibles depuis de longues années. D'abord le classique de la subversion et premier ouvrage de celui qui fut l'un des meilleurs orateurs du mouvement libertaire : La Douleur universelle (427 p., 18 euros), où il s'attache à analyser les causes de la « question sociale » (construisant un arbre dont le tronc se nomme « principe d'autorité », les branches principales « iniquité économique », « iniquité politique », « iniquité morale », chacune se ramifiant ensuite). Propos subversifs (préf. de Gérard de Lacaze-Duthiers, 313 p., 18 euros) est un recueil de douze conférences du pédagogue libertaire qui s'exprime en termes simples pour fouler aux pieds la « fausse rédemption » (la religion), la « dictature de la bourgeoisie », la « pourriture parlementaire », « leur patrie », les « métiers haïssables », avant de formuler ses propositions révolutionnaires. De Sébastien Faure, il en est aussi question dans l'ouvrage de Hugues Lenoir, Eduquer pour émanciper (Editions CNT-Région parisienne, 16 euros). L'auteur, lui-même éducateur et anarcho-syndicaliste, se penche sur les pratiques et les théories éducationnistes du patrimoine culturel anarchiste. « Eduquer pour émanciper » fut de tout temps un axe de lutte du mouvement syndicaliste et libertaire, une autre brochure nous le rappelle dans le cas d'un pays d'Amérique du Sud. Syndicalisme et anarchisme au Brésil (Editions du Monde libertaire, 95 p., 8 euros), d'Alexandro Samis, nous offre un aperçu de l'histoire de l'anarchisme au Brésil, de la fin du XIXe siècle jusqu'aux années 1930, et, entre autres, de sa lutte non seulement contre le pouvoir des élites mais aussi contre le communisme autoritaire. Histoire également, bien que plus proche de nous, saluons la réédition revue et corrigée de Provo, la tornade blanche sous le titre de Provo. Amsterdam, 1965-1967 (Nautilus, 5, rue Saint-Sébastien, Paris 11e, tél. : 01-43-55-69-59, 238 p., 18 euros), d'Yves Frémion. A ma connaissance le seul livre en français sur cet original mouvement anarcho-écolo hollandais, précurseur de Mai 68. Abordant aussi bien les thèmes de la guerre du Vietnam, les luttes du tiers-monde, la liberté sexuelle ou la monarchie hollandaise, que les changements dans la vie quotidienne des citoyens (bicyclette gratuite, par exemple !), les « provos » utilisaient les tracts, graffitis et happenings pour provoquer, mystifier, afin d'éveiller la conscience des gens. Histoire toujours, Me Thierry Lévy, l'un des avocats de la défense dans l'affaire de Tarnac, a récemment commis un ouvrage qui se lit comme un roman : Plutôt la mort que l'injustice. Au temps des procès anarchistes (Odile Jacob, coll. Histoire, 276 p., 23 euros) et qui se conclut par : « Si l'on admet par ailleurs que le totalitarisme et le colonialisme ont été les deux plus grands dévoreurs d'humanité du XXe siècle, c'est aux anarchistes que revient le modeste mérite d'avoir sonné l'alarme. » Est-ce une prémonition pour le prochain siècle ? Pour terminer cette longue recension (et encore avons-nous mis de côté certains titres que nous aborderons le mois prochain), signalons la publication des actes du colloque qui s'est tenu à Montpellier du 4 au 6 juillet 2005 : Elisée Reclus - Paul Vidal de la Blache. Le géographe, la cité et le monde, hier et aujourd'hui. Autour de 1905 (ouvrage collectif édité par Jean-Paul Bord, Raffaele Cattedra, Ronald Creagh, Jean-Marie Miossec, Georges Roques, L'Harmattan, 316 p., 29,50 euros). Si le prix de cet ouvrage est un peu élevé, reconnaissons que les contributions furent nombreuses et riches, opposant deux géographes que tout semble séparer : celui de l'establishment, officiel et reconnu par l'Université, et le paria de la Commune épris de liberté. On peut s'en rendre compte en se référant au site RA Forum qui a consacré un long texte à ce colloque.

 

BEAUX LIVRES

Au mois de décembre fleurissent traditionnellement les ouvrages au format hors norme permettant une mise en page recherchée, accompagnée d'illustrations généralement somptueuses, d'une typographie élégante et, parfois, de textes à l'avenant. C'est le cas de Hors la loi. Anarchistes, illégalistes, as de la gâchette... ils ont choisi la liberté (Arthaud, coll. Beaux Livres, 448 p., 40 euros), de Laurent Maréchaux, qui dresse une belle galerie de révoltés et de rebelles. Certains sont des Robins des bois, d'autres des pirates, il y a des bandits de l'Ouest américain, des illégalistes de la Belle Epoque et de grands voyous… Des sympathiques et des beaucoup moins, assoiffés de liberté ou de richesses. On s'étonne un peu d'y retrouver Michel Bakounine – peut-être pour sa lutte contre toute autorité – et encore plus les fameux détectives de l'agence Pinkerton, bras armé du patronat états-unien et de la société bien-pensante et profiteuse. A propos des illégalistes et de la bande à Bonnot, comment ne pas citer un ouvrage superbement illustré, La Terreur noire (L'Echappée, format à l'italienne, 336 pages, 25 euros), du poète, journaliste et critique d'art André Salmon, et un véritable dictionnaire iconographique et chronologique : La Bande à Bonnot à travers la presse de l'époque (Fage Editions, 628 p., 38 euros), de Frédéric Lavignette, tous deux parus en novembre 2008. Histoire véridique d'un symbole (Editions Alternatives, coll. Altern Graphis, 128 p., 22 euros), de Jean-Luc Defromont, s'intéresse au « A cerclé ». Il s'agit d'un festival de photographies et de représentations extrêmement riches et variées des avatars de cette première lettre de l'alphabet. Né à Paris en 1964 au sein du mouvement des Jeunes Libertaires, le « A » grandit à Milan à partir de 1966 dans les milieux anarchistes, avant de prendre son essor et de connaître un succès mondial. Comment s'étonner ensuite de le trouver sur le slip d'un mannequin lors d'un défilé de mode, associé tantôt à un kalachnikov, tantôt à un fusil brisé, et dans une version gothique ornant les vidéocassettes pornographiques d'Anarchy Films. Nos camarades des Editions libertaires ont eux aussi sacrifié à la tradition en publiant La Lutte des signes. 40 ans d'autocollants politiques (204 p., 30 euros). Il s'agit d'une somme présentant près de sept cents autocollants, de la Fédération anarchiste au Parti socialiste en passant par toutes les familles politiques. Si l'ouvrage est de la même veine que leurs deux précédents recueils d'affiches de la guerre d'Espagne, ne doutons pas de son intérêt. Nous en reparlerons sans doute le mois prochain lorsque nous l'aurons eu en main. Tous ses magnifiques ouvrages sont hélas coûteux et il ne reste à ceux qui ne peuvent les acheter qu'à obtenir leur acquisition par une quelconque bibliothèque, à attendre leur présence dans une solderie ou à devenir… « illégalistes ».

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Saint-Denis, décembre. Les cours de la Dionyversité ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Cycle « Société de guerre » : le 1er, « Sous la paix, les ventes d'armes ? », avec Patrick Bouveret, cofondateur et président de l'Observatoire des armements - CDRPC ; le 8, « L'objection de conscience de Louis Lecoin à nos jours », avec Maurice Montet de l'Union pacifiste de France (UPF) ; le 15, « De la Françafrique à l'autre Afrique, insoumis et déserteurs », avec Pascal Dereudre de l'UPF. Cycle « La guerre d'Algérie autrement » : le 3, « L'histoire du Parti du peuple algérien », avec Jean-René Genty ; le 11, « Mouloud Feraoun et Emmanuel Roblès, deux écrivains dans la tempête », avec Jacqueline Macek, fille d'Emmanuel Roblès ; le 18, « Transformation sociales et politiques après la guerre d'indépendance », avec René Gallissot. Site Internet.

Genève (Suisse), décembre. Le Squat de l'avenir, 17, rue de l'Avenir, a mis en place un cycle de cinéma-discussion sur le thème : « Entre agronomie et Agropoly : partageons nos productions et nos autonomies ! ». Ouverture des portes à 20 h 30, film à 21 heures ; entrée libre, bar à prix libre. Le 2, soirée « Souveraineté alimentaire vs crise climatique », avec plusieurs courts-métrages ; le 9, Au cœur de la proximité (N. Petipierre, 2009, 40 min) et Photo synthèse (S. Petite, 2009, 20 min) ; le 10, rencontre avec des personnes de la coopérative Longo Mai : « Relation ville/campagne, jardins communs et luttes collectives ». Liste des films et infos complémentaires.

Lyon, 5 décembre. La librairie La Gryffe et l'UD CNT du Rhône organisent une réunion-débat avec Frédéric Bureau autour du livre qu'il a traduit : Joe Hill, les IWW et la création d'une contre-culture ouvrière révolutionnaire (Editions CNT-RP), de Franklin Rosemont. A 15 heures, au 5, rue Sébastien-Gryphe, Lyon 7e. Courriel : librairie(at)lagryffe.net - tél./fax : 04-78-61-02-25 - site Internet.

Marseille, 5 décembre. Causerie animée par Claudio Albertani, à propos de la « Situation du mouvement libertaire au Mexique : entre barbarie et résistance ». A 17 heures, au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 3, rue Saint-Dominique, Marseille 1er (angle place des Capucines). Courriel : cira.marseille(at)free.fr - Site Internet.

Paris, 5 décembre. Rencontre avec Jacques Lesage de La Haye autour de son Introduction à la psychanalyse de Reich (éd. Chronique sociale), à 16 h 30, à la Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire). Courriel : librairie-publico(at)wanadoo.fr - Site Internet.

Paris, 5 décembre. A 15 h 30, la Bibliothèque La Rue reçoit Gérard Mordillat, écrivain (Vive la sociale, Douce banlieue) mais aussi cinéaste (Billy the kick…), à propos de son dernier roman : Notre Part des ténèbres (Calmann-Lévy). Au 10, rue Robert-Planquette, Paris 18e (M° Abbesses ou Blanche). Tél. : 01-42-23-32-18. Site Internet.

Nice, 11 décembre. Le Collectif anarchiste des Alpes-Maritimes (CAam) organise, avec la revue Sans patrie ni frontières, un débat public sur les solidarités internationales : « Identité nationale ? Sans patrie ni frontières ! », avec Yves Coleman. A la brasserie-tabac Lou Pastrouilh, 12, rue du Marché (dans le vieux Nice, face au palais de justice).

Bordeaux, 12 décembre. L'Athénée libertaire, 7, rue du Muguet, reçoit à 17 heures Mathieu Rigouste, auteur de L'Ennemi intérieur : généalogie coloniale et militaire de l'ordre sécuritaire dans la France contemporaine (La Découverte), pour une réunion-débat autour de son livre. Site Internet.

Paris, 12 décembre. Rencontre avec Claudio Albertani autour de son livre El Espèjo de Mexico où il aborde le développement actuel des luttes sociales et amérindiennes au Mexique et l'apparition de nombreux groupes anarchistes. A 16 h 30, à la Librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire). Courriel : librairie-publico(at)wanadoo.fr - Site Internet.

Saint-Jean-du-Gard (Gard), 12 décembre. Rencontre à 18 heures avec Ronald Creagh, autour de son ouvrage Utopies américaines, expériences libertaires du XIXe siècle à nos jours (Agone), bibliothèque 152 Infokiosque, 152 Grand'Rue.

La Plaine-Saint-Denis, 15 décembre. A 20 heures, la Dionyversité – l'université populaire de Saint-Denis – vous invite à une soirée cabaret-chansons avec le Cirque des mirages à La Belle Etoile, 14, rue Saint-Just (M° Porte-de-la-Chapelle, bus 153 ou 302 arrêt Eglise-de-la-Plaine). Réservation au 01-49-98-39-20. Entrée gratuite et sortie à prix libre. Site Internet.

Dijon, 16 décembre. Conférence-débat sur l'Abrégé du « Capital » de Karl Marx (Editions du Chien rouge), de Carlo Cafiero, à 17 heures. Espace autogéré des Tanneries, 17, bd de Chicago, 21000 Dijon. Site Internet.

Lyon, 16 décembre. Le Cedrats et la librairie La Gryffe vous invite à participer à la rencontre-débat sur Utopies américaines, expériences libertaires du XIXe siècle à nos jours (Agone), avec l'auteur Ronald Creagh. A 19 heures, au Centre de documentation et de recherches sur les alternatives sociales (Cedrats), 27, montée Saint-Sébastien, Lyon Croix-Rousse (M° Croix-Paquet). Courriel Cedrats : cedrats.actions(at)laposte.net - tél. : 04-78-29-90-67.

Paris, 16 décembre. La librairie Quilombo organise à 19 h 45 une rencontre-débat à propos de l'ouvrage Rendre l'école aux enfants (éd. Fabert), en présence de l'auteur, Laurent Ott. Au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Courriel : quilombo(at)globenet.org – Site Internet.

L'Isle-d'Abeau (Isère), 17 décembre. Rencontre avec Ronald Creagh, auteur de Utopies américaines, expériences libertaires du XIXe siècle à nos jours (Agone), dans le cadre de l'université populaire. A 19 h 30, auditorium Jean-Carrière, bâtiment de l'Epani, 17, avenue du Bourg. Courriel : up(at)capi38.fr

Valentigney (Doubs), 17 décembre. Projection du film Putain d'usine (documentaire de Rémy Ricordeau) à 20 h 15, suivi d'un débat en présence de Jean-Pierre Levaray, ouvrier, auteur du livre du même titre. MJC, 10, rue Carnot (entrée libre et gratuite). Contact : 03-84-30-35-73 - Courriel : Odile-Mangeot(at)wanadoo.fr

Périgueux, 18 décembre. Reprise des cafés libertaires à 20 h 30. Après le film de Thomas Turner et Laurent Termignon, Alexandre Marius Jacob, débat sur le personnage de Jacob, l'engagement anarchiste, l'illégalisme, la répression et l'enfermement. Au bar associatif Les Thétards, 7, rue de la Bride (derrière la tour Mataguerre). Courriel : collectif.libertaire(at)no-log.org - Site Internet.

Dijon, 19 décembre. A 17 heures, causerie sur « La répression des grèves et des luttes sociales, hier et aujourd'hui », organisée par le groupe libertaire. Espace autogéré des Tanneries, 17, boulevard de Chicago. Entrée libre. A 21 heures, « Les soirées du Père Peinard » présentent : Des voix sans dieu ni maître en concert avec Jeff, Alain et Maréva (chansons anars et plus) ; Christian Paccoud (chansons à cœur et à cris), Tournée générale (punk guinguette). Prix : 5 euros.

Paris, 19 décembre. La Librairie du Monde libertaire reçoit à 16 h 30 Caroline Granier pour la réédition par Ressouvenances de Galafieu, un roman d'Henry Fèvre publié en 1897 qui met en scène un anarchiste. 145, rue Amelot, Paris 11e (M° Oberkampf, République ou Filles-du-Calvaire). Courriel : librairie-publico(at)wanadoo.fr - Site Internet.

Thénisy (Seine-et-Marne), 19 décembre. Spectacle musical, Pourquoi j'ai cambriolé, d'après Alexandre Marius Jacob (les journaux et les chansons de l'époque) à 21 heures, par la compagnie Errance/In Vivo. Salle des fêtes, rue Grande. L'entrée est libre, passage de chapeau comme de tradition, et un verre à partager pour échanger après la représentation. Si possible, confirmez votre venue, par courriel : cierrance(at)aol.com ou au 06-88-89-82-91.

Genève, 24 et 25 décembre. « Un Noël athée et anticonsumériste, on fête les Sanculotides ! » à la Maison de quartier des Pâquis, 50, rue de Berne. Entrée prix libre ou gratos + 2 boissons offertes à celui ou celle doté(e) d'un plat pour quatre en participation au buffet autogéré. Espace enfants et partage (14-18 heures). Pas de chiens, svp ! Concerts, projections, café libertaire (débats), stands librairie, table de presse, bar et buffet autogéré. Programme détaillé. Ouverture des portes à 18 heures, fin à 4 heures le 25, 2 heures le 26. Courriel : contact(at)joursdemai.ch

 

COLLOQUES, THÉÂTRE,
RENCONTRES, FESTIVAL

Paris, 5 décembre. La Société P.-J. Proudhon organise son colloque international annuel : « La question fédérale : le retour ? », à partir de 9 h 30, au Foyer international d'accueil de Paris (FIAP) Jean-Monnet, 30, rue Cabanis, Paris 14e. Interventions de : Pierre Ansart, Raimondo Cagiano De Azevedo, Jorge Cagio Y Conde, Samuel Hayat, Michel Herland, Ramón Máiz, Nenad Stojanovic, Fawzia Tobgui. Entrée libre et gratuite. Possibilité de repas sur place. Programme complet sur le site RA Forum. Site Internet de la société.

Théâtre, décembre. Tous les samedis du mois, à 19 h 30, et le dimanche 27, à 16 h 30, Je viens de la solitude, adaptation théâtrale de textes du poète anarchiste Armand Robin par la compagnie La Balancelle, dits par Nicolas Mourer. Mise en scène de Monique Surel-Tupin. Théâtre Pandora Keller, 30, rue Keller, Paris 11e. Renseignements au 01-45-26-50-89 ; courriel : labalancelle(at)free.fr

Poitiers, 5 décembre. Suite aux événements du 10 octobre, le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux organise à partir de 14 heures, à la Maison du peuple (21 bis, rue Arsène-Orillard), une série de débats autour de la répression : ses nouvelles formes, son utilisation contre les sans-papiers, contre la jeunesse étudiante et des banlieues, à partir du prélèvement d'ADN… Au programme : à 15 heures, « La prison, outil de gestion de la pauvreté et bon investissement pour les milieux économiques », avec Gabi Mouesca (salle Jouhaux) et « Les sans-papiers et le délit de solidarité », avec le Collectif des sans-papiers de Poitiers et Christophe Pouly, avocat (salle Timbaud) ; à 16 h 30, « La répression va bon train », témoignages sur la répression de la jeunesse poitevine en 2008-2009, retour sur les événements du 10 octobre et leurs suites… (salle Jouhaux) ; à 19 heures, « Les prélèvements d'ADN et les Faucheurs volontaires », avec Jacques Pasquier de la Confédération paysanne (salle Jouhaux) et « Les jeunes des quartiers populaires » (salle Timbaud) ; à 21 heures, films sur la prison (salle Jouhaux) et concert (salle Timbaud). Contact : antirep(at)free.fr - Site Internet.

« Terre et territoires ». Le Comité de solidarité avec les peuples du Chiapas en lutte (CSPCL, Paris) vous invite à une rencontre sur ce thème les 5 et 6 décembre, à la CIP, 14, quai de Charente, Paris 19e. Quelles luttes pour l'accès à des espaces de vie et d'activité en ville comme à la campagne ? Les relations avec l'environnement. Les confrontations avec les logiques étatiques, capitalistes, marchandes qui imposent le contrôle et la domination des espaces, des territoires et de nos vies. Comment résister, comment construire et organiser l'autonomie, au quotidien, de façon concrète ? Comment construire ensemble d'autres alternatives à ce monde, dans ce monde ? Samedi : « Habiter un territoire, un quartier, un village, une communauté, une cité, le monde… » ; dimanche : « Des lieux pour organiser l'autonomie ». Journées ouvertes et publiques. Informations complémentaires et développement de ces axes de débat. Courriel de la CSPCL : cspcl(at)altern.org - Site Internet.

Théâtre anarchiste. Le 5e Festival international de théâtre anarchiste de Montréal (Canada) aura lieu les 18 et 19 mai 2010. Ses organisateurs recherchent des pièces de théâtre en anglais ou en français, d'une durée de cinq à trente minutes, sur les anarchistes, les idées anarchistes, l'histoire ou tout autre sujet relatif à l'anarchisme et aux idéaux libertaires. Ces pièces devront pouvoir être jouées lors du festival. Les candidats expliqueront brièvement en quoi la ou les pièces proposées s'inscrivent dans le cadre du festival, et ajouteront à leur soumission un scénario complet, une courte biographie, un DVD ou un vidéoclip de la pièce ou un lien à une page Web, des critiques sur les travaux passés et leurs exigences techniques. A envoyer au plus tard le 25 janvier 2010, par courriel à anarchistefestival(at)yahoo.ca ou, par la poste, à Festival de théâtre, a/s La Sociale, C.P. 266, Succ. C, Montréal, H2L 4K1 Québec, Canada. Informations complémentaires sur le site Internet.

 

DIVERS

Roland Lewin (1940-2009). L'auteur de la brochure sur Erich Mühsam et de l'ouvrage Sébastien Faure et La Ruche, ou L'Education libertaire (Ivan Davy éditeur, 1989) s'en est allé le 18 novembre. Né à Paris le 12 octobre 1940 d'un père juif allemand et d'une mère juive polonaise ayant fui le nazisme, il fut l'un des principaux animateurs de la Fédération anarchiste à Grenoble dans les années 1960 et jusqu'en 1971. Il a également été membre de sa commission histoire avec René Bianco (lire biographie), disparu en 2005. Dans Le Monde libertaire n° 1575, Sylvain Boulouque lui rend hommage et rappelle son parcours universitaire – il fut l'un des rares professeurs d'université à exercer sans être titulaire du baccalauréat – à l'Institut d'études politiques de Grenoble. Outre son intérêt pour l'éducation libertaire, il se consacrait à l'étude du communisme allemand (autour de la personnalité de Willy Münzenberg) et à l'histoire du judaïsme (animant le cercle Bernard Lazare de sa ville). Récemment, il avait préfacé le recueil de textes d'Erich Mühsam (Ascona ; Bohème ; Culture, civilisation et mouvement des femmes…) paru aux éditions La Digitale.

Brèves d'édition. La librairie Quilombo, 23, rue Voltaire, Paris 11e (M° Rue-des-Boulets ou Nation) est ouverte exceptionnellement les lundis de décembre (sinon du mardi au vendredi, de 14 heures à 20 heures). Elle vient de publier un magnifique catalogue 2010 de 80 p. (format 20 x 28, illustré d'un dessin de Giacomo Patri en couverture) que l'on peut télécharger (PDF 91,6 Ko). Courriel : quilombo(at)globenet.org - tél. : 01-43-71-21-07 - site Internet. Quant au Monde libertaire, c'est un agenda qu'il vient d'éditer : au jour le jour (vision globale semaine par semaine), avec des anecdotes relatives au mouvement anarchiste, des illustrations, des textes variés (face à la police, faire un pochoir…), et tout une série de contacts dans le monde entier. Il est vendu 7,5 euros l'exemplaire, frais de port inclus. A commander à la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e. Courriel : librairie-publico(at)wanadoo.fr - tél. : 01-48-05-34-08 - site Internet. L'Atelier de création libertaire (ACL) souffle, en cette fin 2009, ses trente bougies. Il est né au sein du mouvement anarchiste lyonnais avec l'objectif de participer à l'élaboration d'une culture libertaire contemporaine et, au cours de ces années, a édité de nombreux titres « dont les thèmes et les intérêts sont aussi divers que les théories et les pratiques de ces personnes qui portent dans leur besace les couleurs des utopies à venir ». Pour fêter cet anniversaire, l'ACL propose tous ses titres à moitié prix, franco de port, et cela jusqu'au 31 décembre 2009. Sur leur site, la façon de procéder est expliquée en détail. Savez-vous qu'il existe un site belge qui se veut être un Amazon alternatif ? Rezolibre propose à des éditeurs, producteurs, galeristes… une plateforme pour vendre en ligne livres, CD, DVD et divers produits culturels, directement de l'éditeur au consommateur. Il regroupe entre autres soixante-cinq éditeurs francophones non conventionnels, issus de divers pays.

Camus au Panthéon. La dernière lubie du président Sarkozy, faire transférer les restes de l'écrivain dans ce temple où la « Patrie reconnaissante » célèbre ses « grands hommes » (et tant pis pour les femmes !), a fait couler un peu d'encre. Il y a quelques années, on avait déjà tenté le coup avec Louise Michel !… Des intellectuels en vue se sont donc affrontés à coup d'éditoriaux, de lettres ouvertes, de billets… Saluons tout de même, à cette occasion, le texte de Michel Onfray paru dans Le Monde du 24 novembre dernier. Sans être un inconditionnel du philosophe et malgré quelques excès, on peut apprécier qu'il démontre l'absurdité d'une telle idée, restitue Camus à sa famille d'adoption et dresse un beau portrait de l'écrivain. Mais le débat a également eu lieu entre libertaires et, sur le forum Anarkismo, un très reconnaissable JPD de l'Organisation communiste libertaire (OCL) a ouvert le feu sur le philosophe et sur l'écrivain : « De Camus à Onfray, une permanence libérale en milieu libertaire ». Lire l'article. Après avoir parcouru ces belles envolées, on peut aussi se faire sa propre opinion en se référant à l'ouvrage paru récemment, Albert Camus et les libertaires (1948-1960), écrits rassemblés et présentés par Lou Marin (Egrégores, 2008, 361 p.), ou aux publications plus anciennes : Albert Camus et les libertaires (contributions de Roger Grenier, Maurice Joyeux, Maurice Laisant…), éd. du gr. Fresnes-Antony (FA), Volonté anarchiste n° 26, 1984, 52 p. ; Teodosio Vertone, L'Œuvre et l'action d'Albert Camus dans la mouvance libertaire (Atelier de création libertaire, 1985, 50 p.).

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