Avril 2009

PUBLICATIONS

Isabelle Felici est partie à la rencontre de Gigi Damiani, journaliste anarchiste italien et compagnon de route d'Errico Malatesta. Avec Poésie d'un rebelle. Poète, anarchiste, émigré (1876-1953) (Atelier de création libertaire, 186 p., 14 euros), elle retrace le parcours d'un militant, le suivant de Rome à São Paulo, en passant par la France, Bruxelles et Tunis. Partout il compose des poésies de lutte et d'espoir, confronté aux moments les plus troubles de l'histoire italienne et internationale qui nous sont ainsi montrés sous un angle inédit. Alice Gaillard, elle, dans Les Diggers. Révolution et contre-culture à San Francisco (1966-1968) (L'Echappée, coll. Dans le feu de l'action, 160 p., 20 euros), retrace l'aventure de ces hippies radicaux, partisans d'un « théâtre guérilla », qui cherchent à réaliser leur rêve d'une vie libre et gratuite, distribuant des repas, ouvrant des magasins gratuits, menant des actions politiques critiques, subversives et festives… en dignes héritiers des paysans anglais du XVIIe qui s'étaient appropriés des terres seigneuriales pour les cultiver en commun. L'ouvrage est accompagné d'un DVD du film Les Diggers de San Francisco, réalisé en 1998 par l'auteure et Céline Deransart, pour lequel elles ont rencontré la plupart des membres du groupe. Autre témoignage, celui d'un bagnard, réédité par Libertalia : L'Enfer du bagne, de Paul Roussenq (préf. de Jean-Marc Delpech, postfac. d'Albert Londres, illustr. de Laurent Maffre, 136 p., 10 euros). Biribi, le bagne militaire africain, la Guyane et ses effroyables îles du… Salut, la célèbre « guillotine sèche », tout cela il l'a vécu et affronté. Il décrit froidement l'horreur de ces camps de concentration à la française, non pas à la façon d'un « Papillon » fanfaron mais d'un témoin lucide et modeste qui se livre presque malgré lui. Rebelle, c'est l'esprit de révolte qui l'avait amené dans ces lieux… Le même qui a animé les « petites gens » qui ont fait la Révolution française. Tout comme dans La Grande Révolution, Pierre Kropotkine développe avec L'Esprit de révolte (préf. de Roger Dadoun, Manucius, coll. Lieux d'utopies, 60 p., 5 euros) une théorie de l'histoire en rupture avec les thèses hégélienne et marxiste. Pour lui, l'agitation préalable et nécessaire avant que les conditions de la révolution n'arrivent à maturité est initiée et entretenue par les grandes masses, plus que par les élites bourgeoises et cultivées. Par crainte d'une remise en cause de leurs privilèges, certains peuvent être tentés de se servir de la « lutte contre le terrorisme » et de la « sécurité des citoyens » pour renforcer le contrôle des personnes au mépris des libertés individuelles. En ce début de XXIe siècle, ce risque semble se préciser ; il est alors salutaire de rappeler un épisode sensiblement identique à la fin du XIXe siècle ainsi que le font les éditions Le Flibustier en republiant l'ouvrage de Francis de Pressensé et d'Emile Pouget, Les Lois scélérates de 1893-1894 (98 p., 11 euros), dont l'édition de 1899 est aujourd'hui introuvable. Dans celui-ci, les deux auteurs mettent clairement en lumière la façon dont le pouvoir politique a profité de la menace anarchiste pour promulguer et appliquer des lois destinées à réprimer toute contestation révolutionnaire, au mépris des principes fondamentaux de la République et de l'Etat de droit. Vous voilà averti ! Ma chandelle est vive, je n'ai pas de dieu (Atelier de création libertaire, 128 p. en couleurs, 20 euros), nous affirme André Bernard, un militant de longue date du mouvement anarchiste, qui donne, avec ce recueil de collages, de poèmes et de courts textes, à voir, à lire et à jouer. Selon la présentation très poétique de l'éditeur, « il s'agit d'établir des passerelles entre la raison et le sensible, la militance et la créativité, l'amour et l'amitié, le proche et le lointain, le passé et le futur, etc., plutôt que des clôtures qui enserrent les champs divers… » Puisqu'il est question de dieu, nous ne pouvons faire l'économie de deux ouvrages sur ce personnage à la fois singulier et multiple. Et tout d'abord De la crucifixion considérée comme un accident du travail (Demopolis, 86 p., 8 euros), de Gérard Mordillat et Jérôme Prieur, un petit livre humoristique et délicieusement blasphématoire ! Avec Dieu n'est pas grand. Comment la religion empoisonne tout (trad. de l'anglais par Ana Nessun, Belfond, coll. L'esprit d'ouverture, 321 p., 21 euros), l'écrivain et journaliste Christopher Hitchens se livre à une dénonciation virulente de cette « peste » qui se mêle de sexe, veut contrôler notre vie, multiplie les interdits les plus arbitraires, diabolise la science, se fait complice de l'ignorance et de l'obscurantisme… Source de haine, de tyrannie et de guerres, elle met notre monde en danger. Voilà un antidote intelligent et incisif à la propagande religieuse qui nous inonde quotidiennement. Dans les années 30, en Espagne, les anarchistes luttaient entre autres contre l'emprise d'une Eglise tentaculaire, principal propriétaire terrien, soutien indéfectible du système d'exploitation et d'oppression. Un livre, récemment édité en format poche, fait le point sur La Guerre d'Espagne (trad. de l'anglais par Jean-François Sené, LGF, 893 p., 8,50 euros) à la lumière d'archives soviétiques et allemandes brièvement rendues accessibles à Moscou. Antony Beevor nous y dresse un « portrait » très documenté des différents « acteurs » en présence et se livre à une analyse des événements d'un point de vue essentiellement militaire et géostratégique. D'un tout autre genre, plus romancé et plus passionné, Histoires de guerres, de révolutions et d'exils (Teruel, 1936 - Souillac...) (Acratie, 240 p., 17 euros) relate l'histoire de Román, prisonnier de droit commun libéré par la révolution fin juillet 1936, qui a combattu pour las ideas (« les idées ») puis s'est réfugié dans le Quercy. Bien des années plus tard, un matin d'automne, on le trouve, recroquevillé sur sa terre de La Plaine, une balle dans le cœur. Entretemps… Pour clore cette chronicle, signalons l'étude de Tom Wetzel Barcelone 1931. Grève massive des loyers (trad. de l'anglais par le Syndicat intercorporatif anarcho-syndicaliste [SIA] de Caen), nouvelle brochure éditée par Zanzara athée que l'on peut télécharger. Cette lutte, qui ne remettait pas en question le rapport social entre propriétaires et locataires, fait partie des éléments de préparation et de maturation des années 1920-1930 qui menèrent à la révolution. Une pratique du siècle passé qu'il serait pertinent de remettre au goût du jour…

 

RÉUNIONS-DÉBATS

Saint-Marcellin (Isère), 2 avril. Le groupe La Rue râle de la FA, en partenariat avec le Collectif associatif de Saint-Marcellin, vous invite à une soirée cinéma-débat autour du film Herbe, un road-movie paysan sur l'agriculture en Bretagne. Cinéma Les Méliès, boulevard Rionel. Courriel.

Rouen, 3 avril. Vidéo-débat avec Droit au logement (DAL) autour du film de Michael Hoare, Rue de la Banque, à la librairie L'Insoumise, 128, rue Saint-Hilaire.

Marseille, 4 avril. Adèle Zwicker, traductrice de Insaisissable, les aventures de B. Traven (de Rolf Recknagel, L'Insomniaque), animera une causerie sur la vie de l'auteur entre autres du Vaisseau des morts et du Trésor de la Sierra Madre, à l'occasion de la parution de sa première biographie en français. A 17 heures, au local du Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA), 3, rue Saint-Dominique, Marseille 1er (angle place des Capucines). Courriel - Site Internet.

Saint-Denis, avril. Les cours de la Dionyversité – l'université populaire de Saint-Denis – ont lieu de 19 heures à 21 heures à la Bourse du travail, 9, rue Génin (métro ligne 13, station Porte-de-Paris). Les mardis, cycle « Poètes et écrivains engagés » : le 7, « Les écrivains engagés à la fin du XIXe siècle », par Caroline Granier ; le 14, « Gaston Couté (1880-1911) », par Jean-Claude Richard et Bruno Daracquy (comédien) ; le 21, « Albert Camus et les libertaires », par Lou Marin ; le 28, « Le nouveaux polar », par Jean-Bernard Pouy (à confirmer). Informations complémentaires sur le site Internet.

Avignon, 8 avril. A 20 heures, Maison IV de Chiffre, 26, rue des Teinturiers : « Récits, sons et images des luttes autonomes italiennes des années 70 ». Des lectures entrecoupées de photographies et de sons permettront d'avoir un aperçu de l'atmosphère brûlante de l'époque et d'approcher les questions qu'elle nous pose aujourd'hui.

Paris, 15 avril. La librairie Quilombo organise à 19 h 45 une rencontre-débat avec Patrick Herman et Nicolas Jounin sur le thème : « Esclaves du capitalisme », autour de deux ouvrages : Les Nouveaux Esclaves du capitalisme (Patrick Herman, Le Diable Vauvert) et Chantier interdit au public (Nicolas Jounin, La Découverte). Au CICP, 21 ter, rue Voltaire, Paris 11e. Courriel - Site Internet.

Lyon, 18 avril. Rencontre-débat avec Charles Reeve et Hsi Hsuan-wou, auteurs de China Blues, voyage au pays de l'harmonie précaire (Verticales, 2008), à 15 heures, à la librairie libertaire La Gryffe, 5, rue Sébastien-Gryphe, Lyon 7e (M° Saxe-Gambetta). La librairie est ouverte du lundi au samedi inclus, de 14 heures à 19 heures. Téléphone/fax : 04 78 61 02 25 - Courriel - Site Internet.

Paris, 18 avril. A la librairie du Monde libertaire, 145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire), à 16 h 30 : débat et chansons autour de Joe Hill, les IWW et la création d'une contre-culture révolutionnaire (Editions CNT-RP), avec Fred Bureau (traducteur de l'ouvrage) et Fred Alpi. Site Internet.

Lille, 19 avril - Roubaix, 20 avril. Projections-débats Des pierres contre des fusils (112 min.), en présence des réalisateurs : Nicole et Félix Le Garrec, à propos de la lutte contre la construction d'une centrale nucléaire dans la baie d'Audierne en février 1980. A 16 heures, le dimanche, au cinéma L'Univers, rue Danton, Lille (M° Porte-de-Valenciennes). A 20 heures, le lundi, au Bar Live, 301, avenue des Nations-Unies, Roubaix (M° Eurotéléport). Organisées par les associations Tribu et Idées à coudre.

Marseille, 22 avril. Projection du film L'Explosion (52 min.), de Jérôme Champion, et débat en présence du réalisateur sur « Luttes antinucléaires d'hier et d'aujourd'hui… ». A 19 h 30, au Mille Bâbords, 61, rue Consolat, Marseille 1er (M° Réformés - tram : arrêt National). Organisés par Leï Chapacans et Offensive libertaire et sociale (OLS) de Marseille. Courriel - Site Internet.

Saint-Jean-en-Royans (Drôme), 24 avril. A 20 heures, le groupe La Rue râle de la Fédération anarchiste accueille Suzanne Weber, auteure de Avec le temps… (Los Solidarios - Les Editions libertaires), pour une soirée-débat sur la vieillesse en société occidentale et de quelques moyens de la réhabiliter. A la Maison du Royans, 29  rue Pasteur. Courriel.

Besançon, 25 avril. Vernissage de l'exposition « Les affiches des combattants de la liberté, Espagne 1936-1939-1975 », salle de l'Ancienne Poste, qui se tiendra jusqu'au 29 avril. Avec Wally Rosell et Ramon Pino, coordinateurs des deux ouvrages sur le sujet.

Lyon, 25 avril. Projection-débat de 15 heures à 18 heures autour du film L'Explosion, avec le réalisateur Jérôme Champion à la librairie libertaire La Gryffe, 5, rue Sébastien-Gryphe, Lyon 7e (M° Saxe-Gambetta). Librairie ouverte du lundi au samedi inclus, de 14 heures à 19 heures. Courriel - Site Internet.

Paris, 25 avril. La librairie du Monde libertaire,145, rue Amelot, Paris 11e (M° République, Oberkampf ou Filles-du-Calvaire), reçoit à 16 h 30 Isabelle Marinone, historienne du cinéma, à propos du réalisateur André Sauvage, à la suite de la publication de son ouvrage André Sauvage, un cinéaste oublié. De La Traversée du Grépon à La Croisière jaune (L'Harmattan). La projection d'un des plus beaux documentaires de cet artiste, Les Etudes sur Paris (90 min.,1928), très rare sur les écrans, sera programmé à cette occasion.

Paris, 25 avril. A partir de 13 heures, Fête du livre libertaire à la CNT, 33, rue des Vignoles, Paris 20e (M° Buzenval ou Avron) : stand d'éditeurs, livres neufs et d'occasion, buvette… A 15 heures, débat et chansons autour de la biographie de Joe Hill par Franklin Rosemon, en présence de Fred Bureau, traducteur de Joe Hill, les IWW et la création d'une contre-culture ouvrière révolutionnaire (Editions CNT-RP), et du livre de Larry Portis, Histoire du fascisme aux Etats-Unis (Editions CNT-RP), en présence de l'auteur.

Paris, 25 avril. Présentation par Caroline Granier de la réédition récente de La Grande Grève de Charles Malato (Le Goût de l'être - Encrage, 318 p., 20 euros), à 15 h 30, à la bibliothèque La Rue, 10, rue Planquette, Paris 18e (M° Blanche ou Abbesses).

Montreuil, 27 avril. Inauguration de l'Université populaire de Montreuil (Montr'UP) à La Parole errante, 9, rue François-Debergues, 93100 Montreuil-sous-Bois (M° Croix-de-Chavaux). De 18 h 30 à 19 heures, intervention d'Armand Gatti, parrain de l'université, puis conférence d'Hugues Lenoir sur : « A l'origine de l'éducation populaire : les universités populaires ». Exposition des peintures de Juan Chica Ventura. Le mois prochain, thème des conférences : « Femmes philosophes, femmes révolutionnaires ». Courriel.

Paris, 28 avril. Débat « Faut-il abolir les prisons ? », à 20 heures, autour du n° 21 d'Offensive (« L'industrie de la punition »), en présence de membres de l'OLS Paris et de Catherine Charles, présidente de l'ARPPI. Au Lieu-Dit, 6, rue Sorbier, Paris 20e (M° Ménilmontant ou Gambetta).

Lyon, 30 avril. Les syndicats CNT du Rhône organisent une soirée-débat intitulée « Le syndicalisme comme projet de société » au local de CNT, 44, rue Burdeau, Lyon 1er. Syndicalisme d'action directe, autogestion des entreprises et des quartiers, démocratie directe, solidarité internationale… sont au programme. Ouverture des portes à 18 h 30 (bar et sandwichs) et débat à 20 heures. Courriel - Site Internet.

 

RENCONTRE, JOURNÉES DU LIVRE,
COLLOQUE…

Colloque de Ligoure. Le Centre international de recherche sur l'anarchisme (CIRA) limousin organise du 1er au 3 mai un colloque au château de Ligoure, près de Limoges. Le thème retenu est : « Vivre l'anarchie. Expériences communautaires et réalisations alternatives antiautoritaires (XIXe et XXe siècles) ».
– Vendredi 1er mai (14 h 30-17 h 30) : « Du socialisme expérimental à l'anarchisme réalisateur. Expérimentation et changement social au sein des courants socialistes au cours du XIXe siècle » (modérateur : Gaetano Manfredonia), avec Pierre Mercklé, Olivier Chaïbi et Nathalie Brémand. A 21 heures : projection du film de Jean-Luc Comolli, La Cecilia (1975).
– Samedi 2 mai (9 h 30-12 h 30) : « Insurrection ou évolution ? Tendances et manifestations de l'anarchisme réalisateur jusqu'à l'entre-deux-guerres » (modérateur : Ronald Creagh), avec Isabelle Felici, Anne Steiner, Gaetano Manfredonia et Céline Beaudet.
– Samedi 2 mai (14 h 30-17 h 30) : « Le renouveau des expériences réalisatrices et/ou alternatives depuis les années 1960 » (modératrice : Marianne Enckell), avec Edward Sarboni, Ronald Creagh et Jean-Manuel Traimond. A 21 heure, projection du documentaire Autrement.
– Dimanche 3 mai (9 h 30-12 h 30), débat : « Persistance et actualité des stratégies réalisatrices » (modératrice : Claire Auzias), avec Marianne Enckell et Jean Berthaut.
Adresse postale : CIRA Limousin, Marsaleix, 19700 Lagraulière. Courriel - Site Internet.

Montréal (Canada), 16 et 17 mai. Dans le cadre du Festival de l'anarchie qui se déroule tout au cours du mois de mai, le 10e Salon du livre aura lieu au CEDA, 2515 Delisle (tout près du métro Lionel-Groulx). Ce salon est organisé dans un esprit d'ouverture vis-à-vis des différentes traditions, visions et pratiques de l'anarchisme. Ses organisateurs cherchent à promouvoir l'anarchisme en mettant en pratique des valeurs comme l'entraide, la démocratie par la base, l'action directe, l'autonomie et la solidarité, et en s'opposant à toutes formes d'oppression. Principes du Salon du livre anarchiste. C'est l'un des plus importants événements du genre en Amérique du Nord. Au cours de la dernière décennie, il s'est avéré l'un de principaux points de convergence et de référence pour les idées et les pratiques antiautoritaires. Pour savoir ce qui s'y passe.

Florence (Italie), octobre. La quatrième édition de la Vitrine de l'édition anarchiste et libertaire aura lieu à Florence les 2, 3 et 4 octobre, au théâtre Saschall, via F. De André (Lungarno Colombo). La coordination qui s'occupe de l'organisation de cette manifestation à caractère international demande aux maisons d'édition, à la presse, aux groupes, organisations et individualités du mouvement libertaire qui souhaiteraient y participer de la contacter pour définir dans le détail les modalités pratiques d'adhésion et de participation, afin d'attribuer espaces et temps d'intervention. Présentations d'ouvrage, débats, vidéos, performances… de multiples activités peuvent être proposées. Un soutien économique sera réclamé. La fiche d'adhésion que l'on trouve sur le site RA-Forum doit être remplie et renvoyée avant le 30 avril par courriel.

 

DIVERS

Trésors audio. Jean-Denis, un ami du Bas-Rhin qui a chopé très jeune le virus de la radio, veut faire partager quelques émissions enregistrées qu'il a rafistolées « après moult reboostages et survoltages ». Tout cela gratuitement, sans idée de commerce, comme un don, premier élément d'un troc ou d'un échange. Diffusées au format MP3, ces pépites nous offrent à l'écoute une série sur Pierre-Joseph Proudhon (dont des textes lus par Michel Bouquet, en 1965) ; une plongée dans l'œuvre de Max Stirner (avec des extraits lus par Jean-Pierre Léaud) ; une rencontre avec Michel Ragon ou avec le poète libertaire Armand Robin (première partie). On peut aussi faire connaissance avec le pamphlétaire Zo d'AxaElisée Reclus, Albert Camus, Henry Poulaille, Joseph Dejacque et bien d'autres sont également au rendez-vous. Anarlivres mettra prochainement à disposition un répertoire de ces trésors audio.

« Almanach de la question sociale ». En 1891, Panagiotis Argyriadès, avocat à la cour d'appel de Paris, fonde L'Almanach de la question sociale et de la libre pensée, revue annuelle du socialisme international. De nombreux militants socialistes et anarchistes ont écrit dans cette revue, tels Louise Michel, Elisée Reclus ou Jean Jaurès. L'éditeur Les Passerelles du Temps, spécialisé dans les recherches et éditions numériques, a retrouvé une dizaine de ces almanachs pour la période 1891-1903 (il ne manque que l'année 1902) qu'il a numérisé et mis en ligne. Plus de 2 200 pages au format PDF sont désormais accessibles sur Internet, librement téléchargeables. Pour quelques euros, on peut acquérir une édition sur CD-Rom. Site Internet.

Les éditions Tirésias. Créées en 1989, elles veulent faire partager la mémoire et l'histoire de ces Espagnols, hommes et femmes, qui, après la guerre d'Espagne, ont lutté en France pour un certain idéal, les menant souvent de la Résistance à la déportation. Des êtres humbles et effacés qui ont écrit l'histoire de nos libertés et de la République avec leur sang, leur sueur et leur espoir. Mémoires espagnoles, Vieux Compagnons dont la jeunesse est à la douane, Le Roman des Glières. La Résistance des républicains espagnols au plateau des Glières, Le Partisan espagnol, Ces femmes espagnoles de la résistance à la déportation, La Part visible des camps (recueil de photographies du camp de Mauthausen) sont quelques-uns des titres de leur catalogue d'ouvrages en français, en espagnol ou en version bilingue. Adresse postale : Editions Tirésias, 21, rue Letord, BP 249, 75866 Paris Cedex 18. Courriel - Site Internet.

Liberterre's Breizh. Un blog, basé à Rennes, a été créé récemment. Il se veut l'expression de l'ensemble des sensibilités libertaires en Bretagne. Communiqués de presse, tracts, informations sur les actions, les réunions publiques et les événements, émanant d'organisations ou d'individus, sont les bienvenus. On y trouve même le NPA… Nouveau Parti anarchiste ou… anticapitaliste ? Courriel - Site Internet.

 

PÉRIODIQUES

« Z ». Après une année de gestation, il est né… ce journal itinérant trisannuel, sans publicité ni ambition lucrative. A travers des reportages, des enquêtes, des textes de réflexion mais aussi des photographies, des illustrations ou des bandes dessinées, il veut porter un regard critique sur la société, ses trajectoires et ses évolutions, en faisant le choix de l'immersion. Pour ce premier numéro, des paysans du Tarn ont accueilli la rédaction itinérante et « Z » s'est penché sur trois thèmes principaux : la standardisation de la naissance, l'incarcération des mineurs et l'invasion des puces RFID dans notre quotidien. Abonnement un an (3 numéros) : 30 euros (frais de port compris). Site Internet.

« Espoir ». Le bulletin du syndicat Interco Paris-Nord de la CNT-AIT est sorti : « Banquiers, hommes d'Etat, politiciens, voleurs, menteurs et assassins ! Nous ne payerons pas pour votre crise ! ». Au menu : « Société d'hier et réalité d'aujourd'hui : quelle présence dans le monde pour les libertaires ? », « Le coup de Tarnac… », « En France, il emprisonne ; en Russie, il assassine : pouvoir terroriste, pouvoir assassin ! », « A propos de l'auto-organisation des luttes dans l'éducation », « Nous sommes les Tsiganes d'Argenteuil et nos enfants doivent aller à l'école », etc. Disponible en ligne ou envoi au format papier sur simple demande ou par courrier : CNT-AIT, 108, rue Damrémont, 75018 Paris. Forum

« CQFD ». Le mensuel de critique social marseillais (n° 65, mars, 2 euros) compare en « une » les acquis de 44 jours de grève générale en Guadeloupe et le résultat de la journée d'action du 29 janvier en métropole… « Fo pas moli ! ». Un compagnon d'Emmaüs expulsé vers l'Algérie, faute de « stratégie de lutte ouverte » ; d'une communauté à l'autre, les réactions sont très différentes. Mais aussi : les aventures antiterroristes d'un couple à la recherche de locataires, le procès AZF et les médias, « Des instits désobéissants », « OTAN en importe les armes », « JO 2018 : Grenoble et le marketing vert »… Et les chroniques de Jean-Pierre Levaray, Arthur, Sébastien Fontenelle. Adresse postale : CQFD, BP 70054, 13192 Marseille Cedex 20. Site Internet.

« Le Combat syndicaliste ». Le mensuel confédéral de la CNT du mois d'avril (n° 338, 2 euros) est sorti. « Les patrons [du secteur social] se foutent de nous » et remettent en cause la convention collective 66. A Lyon, la CNT 69 a été invitée – une première – à un grand meeting unitaire à la Bourse du travail le jeudi 12 mars : l'occasion de se singulariser à la tribune. Egalement : création d'une section syndicale CNT à la Cimade (125 salariés répartis sur tout le territoire) ; le point sur les luttes dans les universités ; à l'Unedic, un seul et même objectif : restreindre la couverture de l'assurance-chômage en accentuant la culpabilisation et le contrôle des personnes privées d'emplois. A l'international : retour sur les luttes au Chiapas ; « Lenteurs judiciaires au Maroc » à propos du procès des détenus de Sidi Ifni ; syndicalisme autonome en Algérie avec Achour Idir, un des responsables du Conseil des lycées d'Algérie ; et actes de torture en Colombie. Pour s'abonner. Pour recevoir 3 numéros gratuits. Courriel - Site Internet.

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