Dans les années 70, la jeune génération d’alors découvre l’histoire de Sacco et Vanzetti, avec le film (disponible maintenant en vidéocassette) où Gian Maria Volontè incarne Bartolomeo et la fameuse ballade chantée par Joan Baez. En 1984, paraît l’étude de Ronald Creagh qui deviendra en français l’ouvrage de référence sur l’affaire. Vingt ans plus tard, une nouvelle édition, revue et complétée, prenant en compte l’ouverture des archives du FBI, vient rafraîchir les mémoires. Arrêtés en mai 1920, pour l’attaque et le meurtre de deux convoyeurs de fonds, deux anarchistes immigrés italiens sont rapidement condamnés à la peine de mort. Pendant sept ans, ils clameront leur innocence, avant d’être exécutés sur la chaise électrique. Ronald Creagh reconstitue leurs parcours, leur vie d’exilés et de militants anarchistes, dans un univers de répression sauvage du mouvement libertaire et ouvrier. Puis la parodie de justice, le combat pour la révision du procès, les réactions de solidarité qui dépassent le cadre militant et se propagent à travers le monde, donnant naissance à un mythe. Ils seront réhabilités par le gouverneur du Massachusetts le 23 août 1977. Tout cela est narré à la façon d’un roman qui s’appuierait sur les meilleures sources historiques. « Here’s to you, Nicola and Bart/Rest for ever here in our hearts… »
« L’Affaire Sacco et Vanzetti », Ronald Creagh, (15 x 23), Les Editions de Paris-Max Chaleil, Paris, 260 p., 16 euros [cahier photos NB de 12 p.].